Pourquoi tout le monde essaie-t-il de vous culpabiliser quand vous n’avez pas d’enfants ? Parce que quand même, tout le monde éprouve une certaine ambivalence face à la maternité, y compris ma mère. Elle est toujours en train de répéter : « Je me dis parfois que j’aurais mieux faits de ne pas avoir d’enfants, ma chérie. » Ce n’est déjà pas facile de se débrouiller dans le monde moderne, car les hommes sont une espèce primitive de moins en moins évoluée, alors la dernière chose dont une femme a besoin, c’est… Aaargh, on sonne.
Avec l’hiver qui approche, le froid, le ciel gris, tout ça, j’avais envie d’un truc doudou. Alors, évidemment, Bridget. J’avais boycotté le tome précédent, qui commençait par la mort de Mark. Je sais bien qu’un auteur a le droit de faire ce qu’il veut avec ses personnages (et encore que, ça peut se débattre), mais le lecteur a tout autant le droit de ne pas vouloir s’infliger ça.
D’autant que Bridget sans Mark et Daniel, c’est comme une biscotte sans confiture. Bref. Ce tome se situant, chronologiquement, avant les tragiques événements dont nous venons de parler, je n’ai pas hésité.
Cela fait 5 ans que, suite à un malentendu impliquant Daniel et une culotte le jour de leurs fiançailles, Mark a rompu avec Bridget, s’est exilé en Caroline du Nord, et s’est marié. Daniel aussi, d’ailleurs, s’est marié. Bridget s’est alors consacrée à sa carrière et aux amants de passage.
Mais alors que la quarantaine va bientôt sonner, elle retrouve un Mark fraîchement divorcé lors d’un baptême. Ils passent la nuit ensemble, mais Mark s’enfuit dès le lendemain. Peu de temps plus tard, c’est Daniel qu’elle retrouve divorcé, elle passe la nuit avec lui et n’en entend à nouveau plus parler.
Mais voilà : quelque temps après, Bridget découvre qu’elle est enceinte. Mais de Mark, ou de Daniel ?
Un roman qui remplit parfaitement son office, et dans lequel on se sent aussi bien qu’enroulé dans un bon plaid moelleux.
On retrouve avec plaisir les ingrédients qui ont fait le succès de la série : une Bridget plus maladroite que jamais, des gaffes et des malentendus en veux-tu en voilà, des scènes à pleurer de rire, des amis loufoques, et deux hommes qui jouent plus que jamais sur le terrain du combat de coqs, Daniel tel qu’en lui même (mi-affligeant, mi-attendrissant, surtout lorsqu’il se pique d’écrire un roman intello), Darcy toujours aussi choupi-trognon, et qui fait à Bridget une déclaration d’amour qui restera dans les annales de la déclaration d’amour.
Bref, l’homme idéal même s’il a, tout de même, quelques défauts. On rit beaucoup, aux éclats même, on est aussi parfois ému, bref, on passe un excellemment moment avec ce roman.
Un mot quand même à propos du film : suite à un souci impliquant Hugh Grant un peu affligé par le scénario de Folle de lui (pas celui-là donc mais le 3e, qui se passe après) (et qui n’a pas été tourné, au final, si j’ai bien compris), le personnage de Daniel Cleaver a été remplacé par un autre bellâtre. J’avoue que ça me perturbe un peu, et que cette grosse différence entre les films et les livres risque d’en perturber d’autres…
En tout cas : à lire, je pense que ce roman peut venir à bout de n’importe que coup de déprime !
Bridget Jones Baby (lien affilié)
Helen FIELDING
Traduit de l’anglais par Françoise du Sorbier et Dominique Autrand
Albin Michel, 2016









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