Le Chercheur, de Lars Muhl

Le Chercheur de Lars Muhl

Un bon écrivain, poète, peintre, musicien, cinéaste, chanteur ou danseur, se fait l’interprète du langage universel, du langage sensible, des mots, des images ou de la musique qui émeuvent. Ce qui est enjeu, ce n’est pas leur inspiration, ou un don qui leur est fait, mais quelque chose qu’ils ont l’obligation d’interpréter et de transmettre. Alors, la beauté apparaît. Le Voyant voit — et fait bouger. Le peintre travaille à partir de l’universel, non de lui-même ou pour lui-même, non plus que pour l’argent. Léonard de Vinci était extraordinaire. Il avait cette capacité de transformer les choses dans un esprit identique à celui avec lequel il les recevait. Il se faisait l’ambassadeur de visions. C’était une sorte de clairvoyance. Il comprenait que sa mission était de développer une forme de prophétie.

Comme vous vous en êtes peut-être rendu compte, je m’intéresse beaucoup à tout ce qui touche la spiritualité. J’étais donc très curieuse de découvrir ce texte, dans lequel Lars Muhl, un ancien chanteur danois qui, après avoir pris conscience que la musique n’était pas sa voie, a cherché à découvrir ce qu’il devait faire de sa vie.

Le Chercheur est un voyage. Un double voyage, même, puisqu’il entrelace deux temporalités : alors qu’il chemine du Danemark en Espagne par le train pour retrouver son ami le Voyant afin d’achever son initiation, Lars Muhl se souvient de leur première rencontre et des premières leçons qu’il a reçues à Montségur, alors qu’il était totalement perdu.

C’est évidemment un texte qui demande à être lu avec une certaine ouverture d’esprit, tant il propose de questions, de pistes de réflexion, de remarques riches qui permettent de voir les choses autrement.

Le Voyant n’a pas été sans me rappeler certaines personnes que j’ai croisées sur mon propre chemin, et certaines réflexions sont en adéquation totale avec ma propre manière de voir le monde, notamment le rejet du dogme religieux au profit d’une véritable spiritualité, ou la conception de l’univers et du « divin ».

Le passage sur l’art m’a beaucoup intéressée également, et m’a permis de réfléchir à beaucoup de choses.

En revanche, il y a d’autres idées que j’ai ressenties comme erronées, ce qui n’est d’ailleurs pas grave : l’essentiel est de réfléchir, même si on tâtonne et qu’on se trompe.

Un ouvrage très intéressant dans l’ensemble donc, mais qui souffre néanmoins d’une certaine pesanteur : parfois trop didactique et écrit de manière un peu poussive, il gagnerait à être plus dynamique sur certains points. Reste que si vous vous intéressez à ce genre de sujets, vous trouverez dans Le Chercheur de quoi vous nourrir !

Le Chercheur (lien affilié)
Lars MUHL
Traduit de l’anglais par Alice Boucher
Flammarion, 2017

 

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