Le cimetière du Montparnasse

Le cimetière du Montparnasse

Après ma visite du Père-Lachaise, je m’étais promis de visiter le cimetière du Montparnasse dès les beaux jours. Promesse tenue. Mercredi dernier il faisait beau sur Paris, les arbres étaient encore en fleurs, j’étais dans le quartier (ce qui m’arrive rarement, je suis plus Saint-Germain que Montparnasse, vous l’aurez noté) : les circonstances étaient donc idéales.

Et j’ai particulièrement aimé cette visite. Beaucoup plus petit que son homologue, plus plat, le cimetière du Montparnasse ne perd pas son visiteur, qui trouve assez facilement tel ou tel personnage auquel il a envie de rendre visite.

Surtout, c’est un cimetière très vert, où la vie de la nature reprend ses droits sur la mort : beaucoup d’arbres, certains fleuris, des allées qui ne sont pas sauvagement désherbées ; les tombes, elles-mêmes, sont ornées de plantes, d’arbres en pots ou non, quand elles ne sont pas entièrement végétales. D’autres sont magnifiquement ornées de statues. C’est surprenant, et finalement très symbolique.

Mais une chose surtout m’a surprise — et séduite : alors qu’au Père-Lachaise rien finalement ne distingue les tombes des célébrités des autres, il en est tout autrement ici.

La tradition générale, apparemment, est de laisser un ticket de métro, un petit mot. Des briquets sur la tombe de Gainsbourg (mais pas de billets de 500f). Sur celle de Marguerite Duras, un gros pot de fleurs est hérissé de stylos. Parfois la dévotion confine au vandalisme : des traces de rouge à lèvre sur la tombe de Sartre (je ne suis pas sûre néanmoins que l’idée lui aurait déplu) ou des petits mots directement écrits sur le marbre de celle de Cortazar. C’est étonnant, et cela donne quelque chose de finalement assez païen à l’histoire.

Un cimetière, finalement, à l’image de ceux qui sont là : original et artistique.

 

12 réponses à « Le cimetière du Montparnasse »

  1. Avatar de gentlemanw
    gentlemanw

    Les cimetières vivent des souvenirs des vivants, des images idéalisées de ceux-ci, mais aussi des chants d’oiseaux dans cette nature différente.

    Pour info, les cimetières parisiens ont la consigne de ne plus utilier de produits désherbants chimiques et de privilégier les allées en herbe, les plantations d’arbustes pour donner du vert à ces lieux trop souvent gris et tristes.

    Amitiés

    Aimé par 2 personnes

  2. Avatar de Fernan Carrière

    intéressant cette randonnée

    J’aime

  3. Avatar de Dorothée

    Maurice Leblanc est là aussi, la prochaine fois que je passe par Paris, il faut que je lui rende visite…

    J’aime

    1. Avatar de Caroline Doudet (L'Irrégulière)

      Ah tiens, je ne l’ai pas vu !

      J’aime

  4. Avatar de Marion

    Un coin de Paris que je ne connais pas du tout.
    Tu en as fait de jolis clichés !

    J’aime

  5. Avatar de L’Amant, de Marguerite Duras | Cultur'elle

    […] Je l’ai déjà dit il a quelques mois, j’ai un rapport complexe avec Duras, entre fascination et répulsion : je ne suis pas durassolâtre, mais je ne fais pas partie non plus de ceux qui l’estiment surestimée. Cela dépend des textes. L’Amant fait partie des textes qui m’ont marquée, je l’ai lu plusieurs fois, notamment à l’adolescence, moins que Bonjour Tristesse mais je pense néanmoins, avec le recul, qu’il fait partie de ceux qui m’ont donné envie d’écrire. Je ne l’avais pas lu depuis longtemps, mais lorsque l’autre jour Philippe Besson a parlé de Duras dans l’émission spéciale « Valise de l’été » de La Grande Librairie, je l’ai immédiatement sorti de ma bibliothèque (qui désormais est à peu près correctement organisée) pour le mettre dans ma propre sélection estivale, d’autant plus rapidement que j’avais récemment « rencontré » la tombe de l’auteure au cimetière du Montparnasse. […]

    J’aime

  6. Avatar de Ecoute-moi bien, de Nathalie Rykiel – Caroline Doudet

    […] commence au cimetière du Montparnasse, devant une tombe où, désormais, sa mère repose. S’engage alors un dialogue, le dernier, […]

    J’aime

  7. Avatar de L’Amant, de Marguerite Duras – Caroline Doudet

    […] Je ne l’avais pas lu depuis longtemps, mais lorsque l’autre jour Philippe Besson a parlé de Duras dans l’émission spéciale « Valise de l’été » de La Grande Librairie, je l’ai immédiatement sorti de ma bibliothèque (qui désormais est à peu près correctement organisée) pour le mettre dans ma propre sélection estivale, d’autant plus rapidement que j’avais récemment « rencontré » la tombe de l’auteure au cimetière du Montparnasse. […]

    J’aime

  8. Avatar de Cet amour-là, de Yann Andréa : une histoire de l’amour – Caroline Doudet

    […] en le lisant j’ai souvent pensé à cette tombe au cimetière du Montparnasse, dont parle Yann Andréa et où ils sont aujourd’hui tous les deux […]

    J’aime

Répondre à Cet amour-là, de Yann Andréa : une histoire de l’amour – Caroline Doudet Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Je suis Caroline !

Portrait plan américain d'une femme châtain ; ses bras sont appuyés sur une table et sa maingauche est près de son visage ; une bibliothèque dans le fond

Bienvenue sur mon site d’autrice et de blogueuse lifestyle, sur lequel je partage au quotidien ma manière poétique d’habiter le monde !