Je devrais la haïr, mais je la comprends trop. Même si, dans un restant d’estime et de vanité, je refuse encore d’admettre qu’elle a sciemment, dès le départ, introduit la louve dans la bergerie en débauchant Ludivine de chez l’Oréal pour la mettre au service de ma PME. Un fait est certain : elle a persuadé Alice que je couchais avec ma directrice financière bien avant que l’idée m’en vienne. Ce qui passe pour la cause de notre rupture n’en est que la conséquence. Et, si j’ai concrétisé la liaison qu’on me prêtait à tort, il ne s’agit pour moi ni de vengeance ni de consolation mais de rééquilibrage : j’essaie juste d’en vouloir un peu moins à Alice en justifiant ses griefs a posteriori. Pour demeurer en phase avec la femme qu’on aime, on est parfois obligé de la tromper.
Bon, je ne vous refais pas l’histoire : alors que toute une ribambelle de romans attend sagement son tour dans la file d’attente depuis parfois des semaines (oui, avec le déménagement j’ai pris un retard monstrueux que je peine à rattraper), celui-ci est arrivé et a grillé tout le monde dans la queue, y compris ma lecture en cours. Comme tous les ans quoi.
Et, cette année, Didier van Cauwelaert nous offre la suite de Jules.
Un peu à cause de Fred, un peu à cause d’eux, Zibal et Alice se sont éloignés l’un de l’autre : le premier est resté à s’occuper de son entreprise et à sauter sa directrice financière, tandis que la deuxième est partie à l’autre bout du monde apprendre la peinture aux éléphants. Mais lorsque Jules est en danger, plus rien ne compte…
Encore une fois un roman tout en tendresse, tour à tour follement drôle et follement émouvant, et dont on tourne les pages sans s’ennuyer une seconde tant les événements se succèdent à vive allure : pas toujours vraisemblable, mais toujours, finalement, optimiste.
Ceux qui connaissent bien Didier van Cauwelaert ne seront pas étonnés d’y retrouver certaines de ses marottes, notamment les choses ahurissantes que peuvent faire certains animaux : chiens guides d’aveugles ou annonciateurs de crises d’épilepsie (Jules ayant d’ailleurs été le catalyseur du projet ESCAPE pour les former), chiens policiers détecteurs d’explosifs, éléphants peintres. Et puis, bien sûr, l’amour, mais est-ce utile de le préciser ?
Ce n’est peut-être pas le meilleur roman de Didier van Cauwelaert (et je serais du reste bien en peine de le désigner, le meilleur) mais un roman totalement attachant, qui se lit avec plaisir, parfait pour se détendre !
Le Retour de Jules (lien affilié)
Didier van CAUWELAERT
Albin Michel, 2017









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