God save the Queen !
Une des séries dont on a le plus parlé cette année, et que j’avais très envie de voir, même si j’étais tout de même un peu sceptique sur le fait que la vie d’Elisabeth II soit riche et passionnante au point qu’on lui consacre une série.
Cela aurait pu s’appeler Les jeunes années d’une reine, mais c’était déjà pris, et pourtant, c’est bien de cela dont il s’agit, dans cette première saison en tout cas, qui nous permet de suivre Elisabeth de son mariage avec Philip au renoncement de Margaret à son grand amour Peter Townsend.
Tout l’intérêt de la série est dans la tension permanente entre le public et le privé, la raison et le cœur : si on a l’impression qu’Elisabeth II a toujours été la vieille dame qu’on connaît (en tout cas si on est jeune), la série construit petit à petit l’image d’une femme attachante et émouvante, pour qui on finit par se prendre d’affection.
Devenue reine très jeune, elle doit finalement se battre pour s’affirmer, face au protocole et à ses conseillers, face à sa mère, apprendre à supporter le poids trop lourd (au sens propre comme symbolique) de la couronne, tout en ménageant son mari, là encore un personnage très intéressant et tout en nuances.
Finalement, la série nous plonge au cœur d’un quotidien bien loin d’un conte de fées, et nous permet au passage d’apprendre des choses (en espérant que la série soit un minimum fidèle avec l’histoire), dont certains faits que je ne connaissais pas ou mal : Elisabeth qui se bat pour que ses enfants portent le nom de son mari, toute la préparation du couronnement, ce vieux roublard de Churchill, et le truc éminemment romanesque de l’histoire : Margaret et Peter Townsend.
J’avoue, je connaissais très mal cette histoire et en avais une image très monolithique notamment en ce qui concerne le rôle de la Reine, beaucoup plus nuancé que ce que je croyais.
Mais Margaret, la princesse rebelle, reste mon personnage préféré : elle essaie de trouver sa place, même si elle est la grande sacrifiée de l’histoire, tout comme d’ailleurs le duc de Windsor, pas toujours bien traité et qui, pourtant, a ma sympathie pour le choix qu’il a fait : le refus du sacrifice de l’amour face à l’intolérance de la religion. Oui, je sais, il a aussi avec sa femme eu des relations troubles avec le nazisme, mais justement, cet égarement est la conséquence du choix qu’on lui a imposé, selon moi.
Une très belle série, aux scènes souvent grandioses, à voir !
The Crown
Stephen DALDRY et Peter MORGAN
Netflix, 2016 (en cours de production)









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