Depuis le temps que j’entendais parler de cette série, j’ai enfin pris le temps de la regarder, avec un fail au départ : j’ai commencé par la saison 3. Ce qui n’est du reste pas très grave, puisque chaque épisode est totalement indépendant.
Black mirror est donc, à la manière par exemple de la Quatrième dimension, une série anthologique : chaque épisode illustre une manière dont notre société pourrait, à cause de la technologie et de sa place grandissante dans nos vies, devenir une dystopie.
De manière générale, cela commence plutôt bien (pas toujours) et, illustrant la loi de Murphy (tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal) les choses dérapent.
Nous sommes ainsi plongés dans une société hyper-connectée où les gens se notent les uns les autres et où ceux qui ont des notes très élevées, les « influenceurs », ont des avantages ; des tests de réalité virtuelle un peu trop réelle ; des hackers qui jouent aux Sims avec des personnes réelles en les faisant chanter ; un programme de thérapie par immersion nostalgique ; une télé-réalité devenue la vraie vie ; une puce qui enregistre tout ce qu’on voit comme une caméra ; un parc d’attraction où les coupables de crimes sont châtiés de manière exemplaire (et qui n’est pas sans rappeler l’Enfer selon saint Lucifer)…
L’ensemble est évidemment très déstabilisant et angoissant, pour tout dire orwellien, et suscite évidemment nombre de réflexions sur les effets pervers de la technologie : souvent, ici, l’Enfer est pavé de bonnes intentions, et la catastrophe naît d’une invention à l’origine plutôt intéressante.
Après, il est clair que les épisodes sont inégaux : certains sont magistraux, d’autres assez moyens. En outre, j’avoue que je n’ai toujours pas compris en quoi par exemple San Junipero était dystopique — et La Chasse, j’ai beau comprendre intellectuellement le problème, quand j’ai compris de quoi il s’agissait j’ai trouvé ça profondément jouissif.
Bref, une excellente série (voire mini-série car il y a peu d’épisodes à chaque fois) : jetez-vous dessus si vous ne l’avez pas encore vue !
Black mirror
Charlie Brooker
Netflix, 2011 – en cours de production









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