Il n’y a pas de place dans l’Univers pour un être tel que moi…
La Belle et la bête est l’un de mes contes préférés : le film de Cocteau est l’un de mes plus marquants souvenirs cinématographiques d’enfance, Belle est un des plus beaux personnages de « princesse » selon moi, et le dessin animé de Walt Disney, vu tardivement, est un enchantement, et comme tout le monde je crois j’éprouve un amour absolu pour la petite tasse ébréchée et sa maman ; quant à Emma Watson, c’est une actrice que j’admire énormément, pour sa beauté, son élégance, son attachement à la littérature et son engagement féministe intelligent.
Autant de raisons pour lesquelles, donc, je voulais absolument voir ce film (et puis aussi parce que c’est bientôt la rentrée et que j’ai envie de trucs doudous).
C’est l’histoire d’un prince, riche, égoïste et arrogant, qu’une fée transforme en monstre et condamne à rester sous cette forme jusqu’à ce qu’il tombe amoureux et soit aimé en retour, et ce avant que le dernier pétale de la rose qu’elle lui donne ne soit tombé.
C’est l’histoire de Belle, une jeune fille qui porte bien son nom, mais qui en plus de sa beauté est pourvue de toutes les autres qualités : l’intelligence, la douceur, la gentillesse. Elle est courtisée par Gaston, très beau mais idiot, qu’elle refuse d’épouser. Elle vit seule avec son père, un marchand, avec qui elle a un lien très fort.
Au retour d’un voyage, le marchand s’égare dans la forêt enneigée (alors qu’on est en été) et pénètre dans un château étrange, où on lui sert à manger mais dont il ne voit pas le maître. En partant, il cueille pour Belle, qui lui avait demandé de lui en rapporter une, une rose dans le jardin. Le propriétaire apparaît alors : c’est le monstre qui le condamne à mourir. Mais Belle, qui a réussi à trouver le château, décide de prendre la place de son père…
Tout est beau, tout est enchanteur dans ce film : les costumes, les décors, les lumières, les chansons… On y retrouve à la fois ce qui fait le charme du dessin animé, une grande tendresse et des personnages-objets attachants, et l’inquiétante étrangeté du film de Cocteau, en moins sombre évidemment, on reste dans l’univers Disney et la morale habituellement retenue, celle qu’il faut voir avec le cœur et dépasser les apparences, occulte l’interprétation psychanalytique (l’aspect animal et sauvage de la sexualité masculine dompté par la douceur féminine).
Et puis quel personnage féminin : belle, intelligente, indépendante et libre, pleine de grâce, elle n’a peur de rien, tient tête au mâle monstrueux, et on peut la dire en avance sur son temps. Bref, un personnage qui semble écrit pour Emma Watson !
C’est le genre de films que même adulte on regarde avec des étoiles dans les yeux, se laissant emporter par la féerie, et franchement, ça fait un bien fou !
Beauty and the Beast / La Belle et la bête
Bill CONDON
2017









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