Pour te perdre un peu moins, de Martin Diwo

Je me souviens d’avoir crié. D’avoir crié comme jamais auparavant. D’avoir crié seul, pour moi. D’avoir crié car il n’y avait rien d’autre à faire. D’avoir crié parce que c’était naturel, humain. Parce que j’en avais besoin. Parce que c’était trop fort. Parce qu’il fallait que ça sorte. 

Pour te perdre un peu moins est le premier roman de Martin Diwo, étudiant en droit le jour, auteur et musicien la nuit. Un roman qui touche l’expérience universelle du chagrin d’amour

Elle et Lui. Ils se rencontrent, s’aiment, et puis un jour, sans raison apparente, elle le quitte. Expérience banale, dont il fait un double cri : un cri d’amour, et un cri de douleur. Il écrit, pour la perdre un peu moins…

Si l’expérience de l’amour et de sa douleur est universelle voire banale, le traitement, lui, l’est moins : avec un style vif et percutant, un vrai travail sur la langue et la forme, Martin Diwo parvient à dire ce qu’il est difficile d’exprimer : le manque, les mines émotionnelles, les négociations avec les évidences pour y croire encore et ne pas avoir tout perdu, les paradoxes douloureux du sentiment amoureux, la recherche du moment où tout a basculé, peut-être celui-ci, peut-être un autre, ce que l’on aurait pu faire et qui aurait peut-être tout changé, le fantasme de la première fois qu’on se recroisera.

Le texte tourne volontairement en boucle, se construit sur des anaphores, des reprises, comme une mélodie lancinante, celle du ressassement de l’abandonné.

D’une grande sensibilité, Pour te perdre un peu moins est un roman éminemment personnel, sans doute, comme la plupart des premiers romans, mais il atteint l’Universel : si Elle et Lui n’ont pas de nom, c’est qu’ils sont aussi vous et moi. Ce que nous dit Martin Diwo, ce qu’il transcende ici par l’écriture, nous l’avons tous vécu dans notre chair et dans notre âme, et cela ne peut que toucher.

Un premier roman très réussi, magnifiquement écrit et bouleversant : à coup sûr, Martin Diwo est une nouvelle plume à suivre !

Pour te perdre un peu moins (lien affilié)
Martin DIWO
Plon, 2017

4 réponses à « Pour te perdre un peu moins, de Martin Diwo »

  1. Avatar de La plume et la page

    Je note dans ma LAL! Ton avis est dithyrambique!

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    1. Avatar de Caroline Doudet (L'Irrégulière)

      Oui, c’est un très beau roman !

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  2. Avatar de lorouge

    Tu es plus que tentante cela semble très beau ( mais aussi très triste)

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Portrait plan américain d'une femme châtain ; ses bras sont appuyés sur une table et sa maingauche est près de son visage ; une bibliothèque dans le fond

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