Bain de forêt

Bain de nature

C’est curieux, la vie. S’il y a ne serait-ce qu’un an on m’avait dit qu’un jour je tannerais mon entourage familial pour qu’on aille se promener dans la forêtj’aurais répondu qu’il fallait arrêter les substances hallucinogènes.

Parce que la forêt était vraiment un lieu qui me faisait peur et que je n’aimais pas du tout, d’abord c’est salissant, c’est plein de bestioles, et il est difficile de s’y repérer.

Je crois surtout que, d’un point de vue psychanalytique et archétypal, la forêt représente les profondeurs de l’inconscient, et que ni d’un point de vue symbolique ni d’un point de vue pratique j’avais envie d’aller fouiner de ce côté là, des fois que j’y rencontrerais le loup. Mais comme j’ai fini par le faire d’un point de vue symbolique, autant aller jusqu’au bout de la démarche…

Pendant longtemps, je me suis définie comme une citadine intégriste, qui n’aimait que Paris (où je ne suis pas revenue depuis près d’un an) et qui avait des bouffées d’angoisse dès qu’elle n’était plus sur le bitume.

Tout au plus aimais-je (mais passionnément) l’océan, et la montagne. En fait, j’avais recouvert mes aspirations profondes d’une épaisse couche, et j’ai compris pourquoi en lisant Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola-Estès.

Mais vient toujours un moment dans la vie où les couches, on est invité (parfois de manière très insistante) à les enlever. Et on se sent mieux : c’est ce que je disais l’autre jour concernant les arbres, en hiver : on laisse tomber les feuilles devenues inutiles et encombrantes, pour que de nouvelles puissent pousser. Si on ne le fait pas, rien de nouveau ne peut advenir…

Alors, besoin de me reconnecter à la nature, pas seulement en parlant aux oiseaux qui se perchent sur le rebord de ma fenêtre (appelez-moi Blanche-Neige) ou en m’occupant de mes plantes.

Non, la forêt. La vraie. Prendre un bain de forêt. Entendre l’appel de la forêt et écouter sa voix. S’éveiller à cette expérience de vie et se reconnecter à soi-même. Les japonais appellent ça Shirin-Yoku, on peut parler aussi de sylvothérapie. J’aime mieux bain de forêt, tout de même.

Dans mon deuxième roman, qui m’apparaît aujourd’hui comme puissamment prémonitoire vu que je l’ai écrit (enfin, le premier jet et les suivants) il y a plus de deux ans (j’imagine que quelque chose que je n’avais pas vu bouillonnait au fond de moi), mon héroïne habite sur le boulevard Saint-Germain et a des vapeurs dès qu’elle doit passer le périph’, mais elle fait cette expérience de reconnexion à la nature et retrouve la femme sauvage en elle.

L’une des scènes clés est qu’elle enlace un arbre. C’est quelque chose que pour ma part je n’ai encore jamais expérimenté : j’en ai très envie mais je ne veux pas que ce soit avec n’importe quel arbre (je ne suis pas une fille facile, je n’enlace pas le premier arbre venu), ni n’importe où. Donc, j’attends. Je vous raconterai, le cas échéant !

Et vous, vous aimez vous promener en forêt ? Vous avez déjà enlacé un arbre ?

9 commentaires

  1. Dans les raisons qui expliquent pourquoi vous n’aimiez pas la forêt, il y a peut-être que dans la forêt il n’y a pas de soleil — ou très peu. Or vous avez dit à plusieurs reprise avoir besoin du soleil.
    C’est une des raison pour lesquelles je n’aime pas la forêt, le manque de soleil + le paysage très répétitif.

    J’aime

    1. Je n’y avais pas pensé, mais je ne crois pas…

      Aimé par 1 personne

  2. keisha41 dit :

    On trouve maintenant des livres expliquant pourquoi l’arbre fait du bien. Je lis ça avec réticence, mais le fait est que se balader en nature fait du bien. Et qu’il parait qu’on guérit mieux en hôpital quand la chambre donne sur des arbres. Et puis si on est discret, on voit des animaux.

    J’aime

    1. Oui, j’ai lu ça l’autre jour !

      J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.