Se souvenir du futur, de Romuald Leterrier et Jocelin Morisson : guider son avenir par les synchronicités

Ce livre va parler de « synchronicités », de « rétrocausalité », d’ « archétypes », de « conscience », dans différents contextes — chamanique, psychologique, physique, spirituel — et explorer les voies conduisant à la maîtrise de son existence, dont le pouvoir transformateur est colossal, à la fois pour l’individu et pour la société dans laquelle il évolue. Ces notions peuvent sembler complexes, voire ésotériques pour certaines d’entre elles, aussi rien ne vaut l’illustration par l’exemple afin d’y plonger directement, en sachant que si l’eau peut paraître fraîche au début, il se révèle rapidement qu’en réalité « elle est bonne ». 

Avec un titre pareil, on pourrait croire que nous sommes ici chez Pierre Bayard ou chez Didier van Cauwelaert : ce n’est pas tout à fait le cas, même si l’on retrouve des choses communes. En réalité, nous avons là un ouvrage tout ce qu’il y a de plus scientifique même s’il s’aventure parfois du côté du chamanisme, et qui s’appuie sur la théorie des multivers quantiques (qui n’est pas exactement la même choses que les réalités alternatives, attention) pour parler des synchronicités (sujet dont vous savez combien elles me fascinent) et de la possibilité de s’en servir pour gouverner sa vie.

L’idée de départ est que le futur existe déjà, à l’état potentiel, et qu’il nous attend gentiment en nous envoyant des messages pour nous guider vers lui sans trop nous perdre : un peu comme quand on fait une randonnée, le chemin ne se crée pas au fur et à mesure où on avance, il est déjà là ; sauf qu’il existe plusieurs chemins, un qui est « balisé » est qui est le plus probablement celui que nous allons suivre, mais après tout nous pouvons aussi en suivre un autre (par inattention ou de manière délibérée) qui nous conduira au même endroit, ou ailleurs.

Je simplifie un peu mais ça aide à comprendre. La théorie de certains physiciens est en effet que le temps n’est pas linéaire, que notre futur existe déjà et qu’il influence notre présent, mais qu’il n’est pas figé.

C’est ce que les auteurs vont nous expliquer, en faisant un détour par le chamanisme, puis en expliquant la double causalité (dans un chapitre très théorique et technique) pour voir comment l’intention peut maîtriser le hasard, qu’est-ce que la conscience rétrocausale, comment naviguer dans l’espace-temps à l’aide de la conscience, comment créer volontairement des synchronicités et pourquoi le faire, quel est le sens de l’évolution des espèces, et quelle utilisation thérapeutique on peut faire de tout ça.

Inutile de vous dire que tout cela m’a totalement passionnée, même si l’ouvrage se révèle parfois assez ardu (pour le dire autrement : il y a certains passages qui m’ont laissée sur le bord du chemin, mais j’ai réussi à me retrouver). Cela oblige bien évidemment à un pas de côté et l’on retrouve beaucoup de « trucs » cauwelaertiens au passage : le chamanisme, la science des rêves, la physique quantique, les plantes, l’épigénétique, et tout ce qui tourne autour de Jung, les archétypes, l’Unus Mundus…

Et bien sûr, puisque c’est le sujet de l’ouvrage, les synchronicités, avec un très beau double exemple au début où les auteurs, en train de travailler sur le concept et notamment sur l’exemple type, celui du scarabée, sont tous les deux, au même moment mais à des centaines de kilomètres de distance, visités par un scarabée doré. Ce qui est encore plus rigolo, c’est que moi-même, au moment où je lisais ce livre, alors que je n’en avais jamais vu, j’ai trouvé un scarabée sur mon balcon. Fascinant non ?

Bref, un essai qui m’a passionnée (même si, niveau application pratique, toutes mes tentatives ne sont guère concluantes) et m’a donné plein d’idées sur le plan littéraires. D’ailleurs, j’ai beaucoup pensé à Paul Auster, lui-même fasciné par les synchronicités et les chemins qui bifurquent

Se souvenir du futur (lien affilié)
Romuald LETERRIER et Jocelin MORISSON
Guy Trénadiel, 2019

5 réponses à « Se souvenir du futur, de Romuald Leterrier et Jocelin Morisson : guider son avenir par les synchronicités »

  1. Avatar de jfvezina

    Dommage que le scarabée soit devenu la mascotte de la synchronicité. Jung et Cazenave auraient sûrement été amusés de voir à quel point le concept de synchronicité devienne aussi dénaturé de sa dimension symbolique et suive autant le courant du prêt à penser de l’industrie de la croissance personnelle…

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  2. Avatar de Shadow work, peurs, colères et ours bruns – Cultur'elle

    […] moi (nous ?) qui l’ai en quelque sorte créée, comme c’est souvent le cas avec les synchronicités. Mais elle a aussi un sens plus […]

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  3. Avatar de Les vies non vécues – Cultur'elle

    […] d’habitude cette expression : pour moi, le saut quantique, c’est lorsque des événements prévus arrivent plus vite qu’on ne le pensait. Ici, il s’agit de la possibilité, […]

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  4. Avatar de Travail de l’ombre, peurs, colères et ours bruns – Caroline Doudet

    […] moi (nous ?) qui l’ai en quelque sorte créée, comme c’est souvent le cas avec les synchronicités. Mais elle a aussi un sens plus […]

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  5. Avatar de La Bibliothèque de Minuit, de Matt Haig – Caroline Doudet

    […] le roman est le support d’une réflexion métaphysique : basé sur la théorie quantique des multivers et des réalités alternatives (nous vivons dans un univers possible mais il en existe une […]

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