Toute à mes recherches poétiques pour la deuxième version de l’oracle, je suis tombée l’autre jour sur ce magnifique poème d’Andrée Chedid, dont je ne vois pas bien quoi faire pour ce projet mais qui m’a tellement bouleversée que j’ai eu envie de le partager avec vous, histoire qu’il reste tout de même une trace de cet émerveillement que j’ai éprouvé à le découvrir.
En peu de mots, elle en dit tellement sur le sentiment amoureux. Et c’est ça, la poésie…
Au fond du visage
Ce n’est pas en une fois
Que je saurai ton visage
Ce n’est pas en sept fois
Ni en cent ni en milleCe ne sont pas tes erreurs
Ce ne sont pas tes triomphes
Ce ne sont pas tes années
Tes entailles ou ta joieNi en ce corps à corps
Que je saurai ton corpsCe ne sont pas nos rencontres
Même pas nos désaveux
Qui élucident ton être
Plus vaste que ses miroirsC’est tout cela ensemble
C’est tout cela mêlé
C’est tout ce qui m’échappe
C’est tout ce qui te fuitTout ce qui te délivre
Du poids des origines
Des mailles de toute naissance
Et des cloisons du tempsC’est encore cette lueur :
Ta liberté enfouie
Brûlant ses limites
Pour s’évaser devant.Andrée CHEDID









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