Il y a un peu plus de deux ans, j’avais écrit un article sur les pages du matin, que je vous invite à aller lire si ce n’est pas déjà fait, mais pour ceux qui ont la flemme, je résume : j’expliquais dans cet article pourquoi, après plusieurs essais infructueux et douloureux, j’avais fini par conclure que cet outil n’était pas pour moi.
Oui mais voilà, j’ai changé d’avis. Pas totalement néanmoins : je pense qu’en effet, à l’époque, j’ai bien fait d’arrêter ces pages, parce qu’elles ne me faisaient pas de bien, mais ayant évolué, j’ai réussi à me les approprier. Il y a aussi que j’ai trouvé ma manière de faire.
Tout est parti de ma volonté de refaire le programme de Julia Cameron, et comme je suis une bonne élève, quitte à le refaire je me suis dit qu’il fallait que je le fasse bien, et cela incluait de faire les pages du matin. Avec quelques adaptations tirées de mes expériences.
D’abord, je me suis acheté un joli carnet. Les autres fois j’avais fait ça sur un bête cahier à spirales acheté au supermarché, là j’ai investi dans un carnet simple mais joli, un basique Clairefontaine. Je ne sais pas si ça change quelque chose, mais connaissant mon obsession de l’esthétique à mon avis oui, car je trouve agréable d’ouvrir ce carnet et d’écrire dedans.
Le deuxième changement est que je n’obéis pas strictement à Julia, au sens où je n’écris pas sitôt sortie du lit avant de faire quoique ce soit d’autre.
Je prends ma douche, je m’habille, je fais mon café et là seulement je m’y mets. Un peu comme, avant, j’écrivais dans mon journal. Alors je sais, l’idée de faire ces pages au saut du lit vient du fait que comme ça, on est encore dans l’espace entre le sommeil et la veille, on a accès plus facilement à son « soi enfant » et on court-circuite le cerveau logique qui passe son temps à critiquer. Je sais, mais : je ne suis pas du matin, et je peux vous garantir que mon cerveau logique, même après avoir pris ma douche et bu mon café, il est encore en train de dormir.
Remarquez, certains jours, je demande même si j’en ai un, cerveau logique. Donc attendu qu’il me faut plus d’une heure le matin pour sortir de la brume, c’est bon, je peux prendre mon temps et ça aussi, ça change complètement le jeu.
Je pense également que ce qui m’aide, c’est que je ne suis plus du tout dans le même état d’esprit que lors de mes autres essais, mes pensées sont beaucoup mois noires au réveil : ces derniers temps je me sens plus légère, notamment vis-à-vis de mon travail alimentaire (ma priorité est toujours de le quitter, je ne l’aime pas, mais j’arrive à accepter l’idée que pour l’instant, j’en ai besoin pour développer mes activités sans être angoissée par l’argent). Et je pense que ça change énormément la donne.
On dit qu’il faut 21 jours pour qu’une habitude soit ancrée, donc comme cela fait plus de trois semaines que je fais ces pages, et que j’ai l’impression d’avoir passé le cap Horn, je considère que c’est bon. L’habitude est ancrée. Je n’ai pas encore eu de grande révélation, mais mon bavardage est tout de même assez éclairant (mais on n’a pas le droit de relire avant huit semaines) et ce flux de pensées m’aide à y voir un peu plus clair, fait émerger des idées (comme j’aime les mises en abyme, c’est en faisant mes pages du matin que j’ai eu l’idée de réécrire un article sur les pages du matin).
Comme quoi, il ne faut pas avoir un avis définitif sur certaines choses : parfois c’est juste une question de moment et de contexte !
Et vous, vous faites des pages du matin ?









Un petit mot ?