Je ne sais pas si vous connaissez Jessica Troisfontaine. C’est la fondatrice de la marque Septem, une marque de vêtements absolument sublimes dont des combinaisons qui étaient sur ma liste pour Noël. Bon, du coup c’est fichu : il y a quelques jours, dans une vidéo très émouvante, Jessica expliquait qu’après 5 ans, elle avait décidé d’arrêter la marque.
Une décision que j’imagine extrêmement difficile à prendre : accepter qu’il est temps de passer à autre chose.
Dans sa vidéo, elle a cette phrase qui m’a fait l’effet d’un électrochoc : qu’elle ne voulait pas se laisser enfermer par ses choix précédents.
Le fait est que, magie des synchronicités, j’étais justement en train de lire un livre dont je vous parlerai bientôt dans lequel l’auteur expliquait que le cerveau humain avait un désir de cohérence, et qu’une fois qu’on avait pris une décision on avait tendance à s’y tenir, quoi qu’il en coûte.
Ce désir de cohérence a une raison d’être : prendre une décision demande à notre cerveau une quantité phénoménale d’énergie, et c’est la raison pour laquelle nous avons autant besoin de rituels et d’habitudes : éviter une fatigue décisionnelle insurmontable. Si chaque action nous demandait une réflexion, nous serions cramés à 10h du matin.
Le corollaire négatif, c’est lorsqu’une décision (ou une mauvaise habitude) nous met dans une position douloureuse, nous fait souffrir : le cerveau préfère cette souffrance à la fatigue du changement, et freine des quatre fers pour nous empêcher de changer, nous donnant toutes les bonnes raisons que nous avons de ne pas le faire.
Pas seulement d’ailleurs la raison qui a fait que nous avons pris cette décision au départ, et qui parfois a disparu en cours de route : il trouve plein de nouvelles raisons, qui n’en sont pas toujours, pour nous obliger à rester cohérent avec notre décision initiale. Il arrive finalement à nous faire croire que nous voulons rester là où nous sommes. Ou nous pousse à nous auto-saboter pour ne pas changer.
Parce que nous voulons éviter la fatigue du changement, mais aussi éviter de passer pour inconséquent aux yeux du groupe.
J’admire vraiment le courage de Jessica, qu’elle avait déjà montré d’ailleurs il y a quelques années lorsqu’elle avait quitté son travail d’avocate qui la rendait malheureuse pour créer Septem.
Parce que, me suis-je dit, mon principal obstacle à ma reconversion, c’est peut-être ça. La force de l’inertie du cerveau qui n’a pas envie de changer.
Je n’aime pas mon travail alimentaire, il me rend malheureuse et en plus ce n’était pas un véritable choix (je n’ai jamais voulu faire ça, mais je devais en passer par là pour faire ce que je voulais faire à l’époque, et qui n’était pas non plus ce que je voulais faire au fond de moi mais je ne m’autorisais pas ce désir), mais mon cerveau, ça le fatigue, l’idée de changer, plus que de souffrir.
Et bien mon petit gars, tu as vu, ces derniers temps on a changé certaines habitudes et tu t’en es très bien sorti, donc maintenant que tu es bien entraîné, on va passer au niveau supérieur !









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