Julia Cameron dit qu’il ne faut pas relire ses pages du matin avant 8 semaines. Cela tombe bien : 8 semaines, c’est exactement le temps qu’il faut pour remplir le carnet que j’ai choisi pour cet exercice : on dirait qu’il a été conçu pour cela. Ce qui fait que je n’ai pas besoin de savants calculs : lorsqu’un carnet sera terminé, je le relirai.
L’autre jour, c’était la première fois que je me livrais à cette activité de découverte de ce qui peut bien sortir le matin de mon cerveau nébuleux : c’est l’exercice demandé à la semaine 8 du programme, mais la première fois que j’avais fait le programme à ce stade j’avais déjà abandonné le flot de pensées, et je n’avais strictement aucune intention de relire ce que j’avais écrit lorsque je les faisais.
Curieusement, je n’avais pas de souvenir très précis de ce que j’avais bien pu blablater dans ces pages. Il s’agit bien à première vue de blabla assez inintéressant et décousu, et c’est bien le but premier de l’exercice d’ailleurs, vider ses poubelles mentales. Néanmoins, Julia Cameron pense qu’au milieu de tout ce chaos sans queue ni tête peuvent se trouver des pépites.
Alors, armée de stylos de couleurs, je me suis plongée dans cette relecture.
Evidemment, et cela ne m’a guère étonnée, je tourne en boucle sur certains sujets, à commencer bien sûr par mon travail alimentaire. Je raconte des rêves dont je n’ai plus le moindre souvenir. Je pense à ma lessive, à certaines personnes qui me mettent les nerfs en pelote, je me plains de l’heure beaucoup trop prématurée, de l’arrivée de l’automne, etc.
Et au milieu de tout cela, en effet, des pensées intéressantes. Des réseaux lexicaux assez obsédants, des métaphores et images récurrentes, qu’il faut que j’étudie de plus près avec mes outils d’analyse de l’imaginaire.
Cela m’a tellement passionnée que j’y ai consacré la moitié de ma nuit, allant de découvertes en découvertes. Franchement, je finis par être fâchée après moi-même de ne pas avoir persévéré avec cet exercice du flot de pensées qui est vraiment devenu un des piliers de mon quotidien. Même si je sais aussi que si je ne l’ai pas fait, c’est que ce n’était pas le moment pour moi.
Et vous, vous avez déjà relu vos pages du matin ? Elles vous ont inspiré des choses ?









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