Je me souviens : la tempête de 99

La tempête Ciaran (drôle de nom) a fait ressurgir tous mes souvenirs de la tempête de 99, que l’on a appelée Martin (il y en avait eu une autre la veille appelée Lothar, dans le nord) même si tout le monde continue de dire « la tempête de 99« .

J’avais 21 ans et je vivais encore chez mes parents, qui habitent une maison pas complètement à la campagne, mais un peu quand même.

Je ne sais plus du tout si on avait été avertis comme cette fois de l’arrivée de la tempête : sans doute par les médias, mais sans les réseaux sociaux ça n’avait pas la même ampleur et nous n’attendions pas « la tempête » avec angoisse.

Nous avons même passé une journée du 27 décembre normale, c’était la foire des Innocents donc nous y sommes allées avec ma mère et dans la soirée, alors que ça commençait à souffler fort, mon père est arrivé avec un de ses collègues avec le nouveau lave-vaisselle.

C’est à ce moment-là que nous avons perdu l’électricité.

Je ne me souviens plus comment nous avons passé la soirée, j’imagine que nous avions déjà sorti les lampes électriques et les bougies. A un moment, je suis montée me coucher : sans l’électricité il commençait à faire frais mais ça allait, et je me suis roudoudounée sous la couette. Sauf que.

Comme ma chambre est sous le toit et entourée de combles, et que vraiment, ça soufflait fort, j’avais l’impression d’entendre les tuiles s’envoler (ce qui était assez faux, il n’y en a pas beaucoup qui sont parties), le vent s’engouffrer et tourbillonner dans les combles (pas vrai du tout) et je visualisais avec angoisse le chêne du voisin s’abattre sur la maison (il ne l’a pas fait, mais aurait pu).

Au bout d’un moment, mon père est monté me demander si, vraiment, j’étais sûre de vouloir dormir dans ma chambre. Je ne l’étais plus du tout, j’ai attrapé ma couette et je suis descendue me coucher sur le canapé. Je ne dis pas dormir, je n’ai pas fermé l’œil, entre l’inconfort du canapé, la peur et le bruit régulier d’une suspension accrochée sur un des murs de la maison qui ne cessait de battre.

Le lendemain, il faisait un temps magnifique sur un paysage de désolation, et encore moins chez nous qu’ailleurs. Nous n’avons pas eu d’électricité pendant plusieurs jours : heureusement il y avait la cheminée (mais elle ne chauffe pas ma chambre donc je continuais à dormir dans le salon, sur le canapé défait cette fois), la cuisinière à gaz et j’ai utilisé des litres d’eau dynamisante de Clarins pour me sentir propre sans pouvoir prendre de douche.

Et quand l’électricité est revenue 3 ou 4 jours plus tard, c’est l’eau qu’il n’y avait plus. Le téléphone, lui, fonctionnait, et notamment mon téléphone portable, mon premier, que j’avais depuis l’été.

Inutile de vous dire que ce n’est pas un bon souvenir, même si nous avons tout de même été largement épargnés. Aussi Ciaran m’a donné des angoisses même si je suis loin des côtes.

Bien sûr, en appartement, et dans mon immeuble en particulier, je sais que le vent ne prend pas du tout pareil, et que là, sa direction faisait que mon balcon était complètement à l’abri (j’écris jeudi matin, il y a de grosses rafales, je le vois au loin sur les arbres mais sur le balcon je ne sens rien car je suis abritée par l’immeuble).

Nonobstant : il vaut mieux prévenir que guérir, et j’ai passé une bonne partie de ma journée de mercredi à mettre dans mon salon à peu près tout le contenu de mon balcon (sauf la grosse table en marbre, il ne faut pas exagérer).

Mais ma grande angoisse, ça reste les coupures d’électricité. Heureusement, depuis l’an dernier, tout est prévu (chez moi tout est électrique) : j’ai rempli le poêle à pétrole, préparé le mini réchaud, sorti le stock de bougies, le stock de piles, la lampe, rechargé mes deux batteries de secours dont l’une sert aussi de chaufferette, rempli quelques bouteilles d’eau, et je me suis claquemurée pour la nuit.

Et bien, j’ai dormi comme une masse et je n’ai strictement rien entendu. Mais encore une fois, mieux vaut prévenir que guérir.

J‘espère que vous, ça va, surtout les Bretons et Normands qui me lisent, et que Ciaran vous a épargnés !

2 réponses à « Je me souviens : la tempête de 99 »

  1. Avatar de Miss Zen

    Tu es équipée comme une pro. Tu me fais penser qu’un petit kit de survie pourrait être utile vu le climat qui se dérègle de plus en plus !

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    1. Avatar de Caroline Doudet

      Disons que je suis une grande angoissée, aussi !

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Portrait plan américain d'une femme châtain ; ses bras sont appuyés sur une table et sa maingauche est près de son visage ; une bibliothèque dans le fond

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