L’autre jour, je suis tombée sur cette vidéo absolument passionnante de Coline, où elle réfléchit sur la question du changement. Elle y racontait combien elle-même avait évolué ces dernières années, et qu’au-delà d’être normal, c’était quelque chose de positif.
Bien sûr, cette vidéo m’a plongée dans des abîmes de questionnements métaphysiques. Chez moi, beaucoup de choses changent, mais pas ma propension à vouloir écrire une thèse sur tout et parfois n’importe quoi.
Tout, et tout le monde, change. C’est déjà ce que disait Héraclite en son lointain temps : Πάντα ῥεῖ / Pánta rheî. Tout coule. On ne se baigne jamais deux fois dans la même eau.
Pour la plupart des gens, ce changement se fait progressivement et il n’est pas toujours si évident que ça : simplement, en vieillissant, on évolue, on ne fait plus les mêmes choses, on a de nouveaux centres d’intérêt, et d’autres qui disparaissent.
Bien sûr, certains événements sont de puissants déclencheurs du changement : une rencontre amoureuse, une naissance, un deuil. Parfois, c’est plus subtil, et on ne saurait trop dire pourquoi on ne se sent plus du tout la même personne qu’il y a cinq ou dix ans, ou même quelques mois.
Parfois, on ne s’en rend même pas compte, d’ailleurs : on ne se sent pas différent, parce que cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. Ce sont les autres, qui disent : « oh làlà, tu as changé ». C’est souvent un reproche, d’ailleurs. Mais pas toujours.
Mais ce qui est intéressant, lorsque l’on documente sa vie, en écrivant des journaux ou sur les réseaux sociaux, c’est que l’on documente aussi ce changement, on le rend perceptible, cela lui donne une forme et un sens.
Je me suis replongée dans les Journaux d’Anaïs Nin, et ce changement m’amuse beaucoup, d’ailleurs. J’en suis arrivée à la période où, jeune mariée, elle vit à Paris avec son mari, et s’offusque de la sensualité des parisiens : elle est encore une jeune femme très prude, elle ne raconte même pas sa nuit de noces dans son journal, pour tout dire elle ne s’intéresse pas tellement au sexe, et quand on sait qu’elle va devenir la grande prêtresse de l’érotisme, je trouve cela passionnant et fascinant.
Et il en est de même pour nous tous. Pour moi. J’ai mes journaux, mais je crois que ce qui reflète le plus mes changements, c’est le blog. Je me souviens d’une émission sur France Bleu où ma copine Noémie avait dit « C’est ce que je préfère sur le blog de Caroline, il évolue en même temps qu’elle« .
Et, clairement, nous avons évolué : je ne parle plus tant que ça de littérature et de culture ; à vrai dire, cette année, je n’ai encore lu aucun roman de la rentrée littéraire, alors que c’était tout mon contenu à l’origine, et j’en viens même parfois à me dire qu’il faudrait que je change le nom de domaine, parce qu’il ne correspond plus au contenu (c’est un gros travail et j’ai peur de perdre mon référencement, mais je pense que j’y viendrai un jour ou l’autre) (en fait maintenant que j’ai écrit ça, j’ai envie de le faire tout de suite) (bref) (Du coup je l’ai fait, on en parle demain).
Et je sais que ces changements n’ont pas plu à tout le monde. Certains me l’ont même dit : ce que tu écris ne m’intéresse plus. Et c’est tout à fait ok, tant que ce n’est pas un reproche mais un constat : j’ai changé, les autres aussi, et c’est comme dans la vie (c’est la vie), on s’éloigne de certaines personnes qui ont compté pour nous, et on se rapproche de nouvelles.
Pour moi, ces changements étaient nécessaires, et salutaires, et ils se poursuivent d’ailleurs : je me rends compte que je parle beaucoup moins de spiritualité et d’ésotérisme qu’à une certaine période. Peut-être que demain j’en parlerai à nouveau, ou plus du tout. Peut-être qu’un nouveau sujet va me percuter et venir m’obséder. On verra.
Ce qui donne une ligne directrice mouvante et pourtant stable : celle d’un cheminement.









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