J’ai dû trouver ma liberté plus tard en France, cette liberté, c’était de pouvoir écrire, d’inventer des histoires et des personnages. A compter de ce jour-là, je pouvais réaliser ce qu’il m’était impossible de faire dans la vie de tous les jours.
Je n’ai jamais beaucoup lu Le Clézio. Sans raison particulière, sinon celle que l’on ne peut pas tout lire et qu’il faut faire des choix, et que ses œuvres ne m’inspiraient pas particulièrement. Mais comme actuellement je m’interroge sur la question de l’identité, j’ai eu envie de m’intéresser à ce petit texte paru en janvier.
Un texte difficile à classer, entre réflexion autobiographique et essai. L’auteur s’intéresse d’abord à la construction de son identité, identité nomade comme l’indique le titre : une enfance dans la guerre, privée de la liberté qu’offre normalement cette période de la vie, suivie d’une « seconde enfance » en Afrique, où il expérimente ce qu’est être libre. Des origines mauriciennes, avec une double nationalité franco-britannique et des ascendances multiples. Beaucoup de voyages, et un attachement particulier au Maroc, par sa femme.
De là, Le Clézio entreprend une réflexion sur l’écriture, et l’autobiographie devient essai sur la littérature et ce qu’elle peut, sur la littérature africaine et les voix d’aujourd’hui.
Un texte très court, qui peut laisser perplexe de par son hybridité générique. Les chapitres sont courts, vifs, la langue est simple (trop, parfois, à mon goût). Je l’ai plutôt trouvé intéressant, mais sans plus : toute la réflexion de départ sur la reconstruction de son identité nomade et des expériences qui l’ont façonné est passionnante, et j’aurais préféré qu’elle le mène à un développement plus personnel sur l’écriture dans sa vie et pas sur la littérature engagée en général, sujet qui ne m’a jamais passionnée outre mesure.
Ce n’est pas une déception : ce texte a semé par-ci par-là quelques graines de réflexion (notamment Le Clézio parle à un moment d’un texte sur l’amour qu’il a écrit pour une revue, et l’ensemble de la revue me paraît très intéressant, donc rien que pour cette référence cela valait la peine). Mais malheureusement je pense que je l’aurai assez vite oublié.
Identité Nomade (lien affilié)
J. M. G. Le CLÉZIO
Robert Laffont, 2024









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