Les petits luxes qui rendent la vie plus belle

Le luxe : un état d’esprit

J’ai toujours considéré que le luxe n’était pas une question d’argent, mais de choix et de priorité. Evidemment, certaines choses sont inaccessibles (au moins a priori) au commun des mortels qui n’a pas un compte en banque débordant : telle marque de sac, telle voiture, tel modèle de montre, telle destination de voyage. Mais je crois que si on y tient vraiment, dans beaucoup de cas, on peut finir par se l’offrir.

Moi, par exemple, un de mes rêves, c’est de passer une nuit dans un palace. Et je le ferai sans doute un jour : c’est un des points de ma bucket list et je sais que lorsque le moment sera venu, quitte à sacrifier d’autres choses, je me l’offrirai. Sauf si un palace passe par-là et m’invite (on ne sait jamais).

On passera sur le fait que ce qui est un luxe pour certains, si on définit le luxe comme quelque chose de trop cher pour nous et pas indispensable, est le quotidien pour d’autres. Mais parfois, je me demande si ces autres, dont le quotidien est fait de ce qui reste un rêve largement inaccessible aux autres, sont plus heureux : ils n’ont rien à désirer, et le désir est ce qui nous rend vivant.

Je trouve de plus que l’on profite sans doute mieux de ce qui est exceptionnel. Un jour, j’ai pris un café au Fouquet’s. 15€. Je peux vous dire que j’ai profité à fond de ce moment passé à la terrasse parisienne mythique, ainsi que du café (qui n’avait rien d’extraordinaire). Cela reste un moment gravé dans mon esprit. Quels souvenirs restent gravés dans l’esprit de ceux qui y vont toutes les semaines ?

Le sac Chanel pour lequel on a économisé des mois a plus de valeur que celui qui n’est qu’un parmi d’autres.

Pour Voltaire, comme il l’écrit dans son poème « Le Mondain », le luxe, ce n’est rien moins que les plaisirs, l’art, la beauté, le confort. Autant de choses qui ne sont pas strictement indispensables à la survie, mais mais rendent la vie plus belle. Le superflu, chose très nécessaire.

Les petits luxes du quotidien

Je me suis interrogée sur la liste des choses dont je pourrais me passer d’un strict point de vue vital, mais sans lesquelles la vie serait moins jolie. Pas des produits de grand luxe, mais des petites choses, peut-être trop chères pour ce qu’elles sont, probablement inutiles, extrêmement snob pour certaines, mais qui me font plaisir et mettent plus de joie dans le quotidien :

1. Les fleurs fraîches : c’est ce qui au quotidien me donne le plus ce sentiment de richesse et de luxe. Je m’impose un budget sinon j’en achèterais toutes les semaines. Mais je trouve qu’il n’y a rien de plus agréable que de remonter la rue avec un magnifique bouquet dans mon panier, à part celui de les mette dans un vase, et de les avoir à côté de moi quand j’écris. Lorsqu’on a des fleurs dans son panier il se produit quelque chose de magique : les gens sourient. Et ça, c’est merveilleux.

2. Manger dans de la belle vaisselle : j’ai un truc avec la vaisselle, j’ai commencé à en acheter avant même d’avoir mon premier appartement. Il faut dire que je suis née à Limoges, la ville de la porcelaine, et même si je n’ai pas que de la porcelaine de Limoges, j’en ai pas mal et notamment un set d’assiettes unique que j’ai fait faire à mon goût. J’aime aussi la vaisselle artisanale. Je ne bois presque que dans des verres en cristal. Et il n’y a pas à dire : la jolie vaisselle, cela rend tout meilleur.

3. Les bougies Diptyque : elles sont affreusement chères pour des bougies, sentent merveilleusement bon mais d’autres marques également, et je ne m’en offre qu’une ou deux fois par an. Un plaisir rare que je savoure d’autant plus : comme je les économise et ne les allume pas tous les jours (j’en ai d’autres pour le quotidien : je ne saurais me passer de bougies parfumées) ces jours-là sont exceptionnels.

4. Les voyages : en soi ce n’est pas toujours un luxe mais je tiens à ce que tout soit parfait. Un bel appartement pour la semaine, déjeuner dans de bons restaurants, profiter des plaisirs locaux. Je préfère donc ne partir que deux fois par an, pas trop loin, mais ne pas me restreindre sur l’expérience. D’autres préféreront partir plus et plus loin, sac au dos : ce n’est pas ma manière de faire, j’aime trop le confort.

5. Les beaux vêtements et accessoires : en soi ce n’est pas un luxe, car il se trouve que je dépense beaucoup moins depuis que la moitié de ma garde-robe vient du catalogue Sézane. Qui n’est d’ailleurs pas une marque de luxe. J’achète moins, et je garde plus longtemps. Mes deux sacs Gérard Darel ont vingt ans pour l’un, quinze pour l’autre. Il n’empêche que pour certains, c’est inenvisageable de dépenser autant pour une robe.

6. Le fromage à la truffe, les huîtres et le champagne. Pas forcément ensemble.

Chacun son luxe

Nous avons tous notre propre définition du luxe, du superflu qui nous est pourtant nécessaire. Et c’est tout à fait normal, car il est question ici de désir, et que si celui-ci est mimétique il est aussi personnel. Je ne désire pas de voiture de luxe : je ne serais pas contre en avoir une évidemment, mais je ne suis pas prête à sacrifier d’autres dépenses pour cela, alors que pour certaines personnes c’est ce qui leur fait plaisir.

Et vous, quels sont les petits (ou grands) luxes qui mettent de la joie dans votre quotidien ?