The multi-hyphen method, d’Emma Gannon

Being a multi-hyphenate is about choosing and strategising a plan of attack and having the freedom to take on multiple projects, not being backed into a corner. This is about choosing a lifestyle. This is about taking some power back into our own hands […] having a mishmash of projects going on with different income streams attached that make up a salary, instead of it coming from one source […] It becomes more about who you are, what you are interested in, what pays the bills and what your hobbies are. All these things make up your different « hyphens ». You are a career chameleon, changing and moulding yourself to different projects.

L’autre jour, je vous parlais de la newsletter d’Emma Gannon, et de l’intérêt que j’avais eu à me plonger dans ses archives, qui m’ont beaucoup fait réfléchir, et comme je voulais creuser plus loin cette notion d’hyphen, je me suis aussi plongée dans son livre sur le sujet, livre qui n’est malheureusement pas traduit, mais se lit très facilement. Hyphen, c’est le mot anglais pour « trait d’union » : dans son essai, Emma Gannon montre comment les évolutions du monde du travail et celles de la technologie permettent de construire des carrières uniques, qui nous ressemblent, et nous permettent de faire des choses variées. En fait, je n’ai pas bien compris la différence qu’elle faisait entre les hyphen et les slash, dont j’ai déjà parlé plusieurs fois, mais il me semble bien pourtant qu’elle en fait une. Nonobstant, cet essai m’a beaucoup inspirée, nourrie, questionnée et partant, fait avancer.

Son point de départ est la notion de succès, et le constat que nombre d’entre nous ne sont pas faits pour avoir un unique job à vie et se concentrer sur une seule chose : il s’agit donc de reprendre le pouvoir, d’avoir plusieurs sources de revenus qui peuvent être très diverses, et d’inventer son propre métier, ce qui est permis par les nouvelles technologies.

La première étape est donc de définir ce qu’est pour nous le succès, définition qui ne peut être qu’unique : la raison du mal-être de beaucoup vient sans doute de ce qu’on nous a appris du succès, et qui nous a conduit à grimper les barreaux d’une échelle posé contre le mauvais mur. Emma Gannon nous invite donc à faire notre propre « camembert », et de nous poser cette question cruciale : de quoi ai-je besoin pour avoir le sentiment d’avoir réussi. Je ne vous montre pas mon propre gâteau, mais rien que ce premier exercice m’a occasionné une grande prise de conscience, à savoir que mon job alimentaire non seulement ne respecte pas mes valeurs et mes besoins, ne me permet pas d’utiliser mes forces et mes compétences, mais en plus ne nourrit en rien ma définition du succès, tu m’étonnes qu’il me donne le sentiment de rater ma vie. Alors évidemment, ce n’est qu’un job alimentaire, mais à l’origine il n’était pas supposé l’être. Bref : comme beaucoup, j’ai posé mon échelle contre le mauvais mur.

Emma Gannon s’intéresse ensuite aux générations, et à leurs motivations, tout en étant consciente qu’on ne peut pas mettre les gens dans des boîtes en fonction de leur année de naissance, même si les évolutions du monde (et notamment des technologies) permettent tout de même des points communs. De fait, je suis née sur la fin de la génération X, mais je me suis toujours sentie beaucoup plus proche des Y/millenials/Digital natives, de leur manière de voir le monde et de leurs aspirations, la principale étant la flexibilité (c’est la plus grosse part de mon gâteau de la réussite). D’ailleurs, certains chercheurs estiment qu’il y a bien une micro-génération entre la X et la Y, les xennials, nés entre 1977 et 1982, et qui ont la caractéristique d’être nés avant les nouvelles technologies, mais d’avoir été connectés très tôt. Bref, dans ce chapitre, Emma Gannon nous invite à nous interroger sur ce qui nous motive au travail.

Dans le chapitre suivant, elle aborde donc la manière de construire sa propre carrière, son propre métier multiple, dans le but d’être plus heureux, puisque ce qui est au centre, c’est nous. Le plus difficile est alors de définir ce qu’on fait, qui n’est pas qui on est mais qui néanmoins suppose, pour être heureux, de pouvoir être vraiment soi, sans s’amputer de parts essentielles de notre personnalité. Elle aborde également la question du personal branding, qui a de fait toujours existé (qu’est-ce qu’un CV sinon un argumentaire publicitaire ?) mais est devenu essentiel avec l’avènement des médias sociaux.

Emma Gannon s’intéresse ensuite au burn-out, et à la nécessité de faire bouger les lignes du rythme de travail souvent imposé par la société afin de trouver sa propre organisation, et son propre « mélange » travail/vie privée, pour imposer ses limites, avant de proposer une « boîte à outil » du « multi-hyphenate », afin de construire une carrière qui nous ressemble, nous épanouit, et y réussir, et les écueils qui peuvent nous en empêcher.

L’avant-dernier chapitre est consacré au réseau, et notamment au réseau « dans la vie réelle », à la manière de le construire et l’entretenir, et elle termine sur le nerf de la guerre : l’argent.

Je suis passée un peu vite sur certains chapitres, non qu’ils ne m’aient pas intéressée, au contraire, ils m’ont beaucoup fait réfléchir et j’ai pris de nombreuses notes afin d’y revenir plus tard, mais simplement je ne voulais pas que l’article soit aussi long que le livre. En tout cas, si cet essai ne parlera pas à tout le monde (parce que certaines personnes se sentent parfaitement bien dans le monde du travail « classique »), il sera utile à ceux qui cherchent une nouvelle voie, qui ne rentrent pas dans les cases et ont besoin de se construire une carrière à leur mesure.

The multi-hyphen method (lien affilié)
Emma GANNON
Hodder & Stoughton, 2019

2 réponses à « The multi-hyphen method, d’Emma Gannon »

  1. Avatar de Miss Zen

    Très intéressant ! Voila qui provoque bien des réflexions en ce lundi matin……

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    1. Avatar de Caroline Doudet

      J’en suis ravie alors 😉

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