Nous en étions restés lundi sur ce constat peu agréable que j’étais pour la première fois de ma vie en train d’expérimenter une panne d’écriture. Pas un blocage, pas une panne complète puisque j’arrive à écrire ici, dans mon journal, et quelques petites choses ici ou là, mais panne tout de même, due à un niveau d’énergie très bas. Et bien sûr, cela m’agace, écrire est ce qui me rend le plus heureuse, et ne pas écrire risquerait de me transformer assez vite en lion en cage. Ma réaction émotionnelle à cet état de fait oscille entre le découragement, la tristesse, et la colère.
Il est donc nécessaire d’aller creuser, et surtout de trouver des solutions, parce que je ne peux pas continuer comme ça à errer comme une âme en peine de mon lit à mon fauteuil de bureau à mon canapé, sans entrain.
D’abord, pour me rassurer, j’ai repensé au cycle de la créativité, et au fait que tout comme la nature, nous ne pouvions pas toujours être en période de floraison : il est normal qu’il y ait des périodes vides, mortes ou en apparence mortes. L’hiver.
Mais je soupçonnais que ce n’était pas le seul problème, et que l’écriture n’était que la partie émergée de l’iceberg, et que c’était l’indice d’une crise existentielle dont j’ai le secret, et que c’était tout mon rapport à la vie qui était en jeu. Tchékhov a dit :
Si vous voulez travailler sur votre art, travaillez sur votre vie.
C’est d’autant plus vrai lorsque, comme moi, l’écriture est consubstantielle à la vie. Pour retrouver l’élan d’écrire, il faut donc, avant tout, retrouver le désir, la pulsion de vie, l’enthousiasme, me nourrir, avoir une vie émotionnelle et sensorielle riche. Et l’écriture viendra d’elle-même, je le sais. Mais évidemment, c’est là que la bat blesse : mon quotidien est aspiré dans tellement d’activités inintéressantes et asséchantes que j’ai parfois le sentiment de m’étioler. Il n’y a pas assez de vie dans ma vie, pour ainsi dire.
J’ai donc repris mes notes sur ma dernière expérience du programme de Julia Cameron, Libérez votre créativité, et j’en ai tiré plusieurs axes de « remise en mouvement », en prenant comme base la liste des choses qui me donnent de la joie, de l’énergie, du plaisir. L’idée est d’arriver à en faire au moins une par jour, même petite.
Se déterritorialiser
C’est quelque chose que je sais, mais que je n’applique pas toujours : voyager, bouger est ce qui me donne le plus d’énergie. Début avril, j’ai passé une merveilleuse semaine sur la côte vermeille, qui aurait dû me regonfler à bloc, mais comme je me suis chopé le coco, tous les bénéfices vibratoires de cette petite excursion se sont assez vite envolés. Et j’ai commis la semaine dernière une erreur fatale : les autres années, je pars quelques jours pour le 8 mai, officiellement pour fuir le set electro, mais en réalité c’est surtout que cela me fait du bien. Malheureusement, cette année, j’ai dû renoncer pour des raisons de contraintes de calendrier, et avec le recul je me rends compte que ça m’a pas mal plombée. En attendant l’été, Dubrovnik et le Cap-Ferret, je vais essayer de me concocter un long week-end parisien.
Prendre soin de soi et se materner
C’est la base : me faire de bons petits plats, utiliser plus régulièrement mon tapis de marche, me faire des gommages et des masques. J’ai aussi réservé pour un massage ayurvédique, parce que je sais que cela me fait beaucoup de bien.
Le rendez-vous avec l’artiste
Je ne sais pas ce que j’ai fabriqué ces derniers temps, mais mon journal de rendez-vous avec l’artiste est vide depuis des semaines. Je ne parviens plus à sanctuariser mon dimanche pour ça. Certes la météo catastrophique a quelque peu rendu les promenades difficiles et désagréables, mais la promenade n’est pas la seule activité possible. Il y a donc ici plusieurs axes :
- Puisque l’on est enfin arrivés dans les saisons où il fait beau, en profiter pour sortir davantage, aller boire des cappuccino en terrasse, écumer les vide-greniers, pique-niquer dans les parcs etc.
- Visiter des musées et des expositions. J’en suis à 0 depuis le 1er janvier…
- Terminer mes projets en cours et notamment ceux à l’argile auto-durcissante
- M’occuper de mon jardin
- Refaire des collages : j’avais toute une pile de magazines qui s’entassaient depuis des mois, j’ai pris ce qui ‘intéressait pour me remettre à faire de l’art journal. Tous les soirs dans mon journal poétique je colle de jolis stickers issus de Paris Chéri pour illustrer ma journée. J’aimerais, à terme, faire ces illustrations à l’aquarelle ou au crayon, mais pour l’instant, le collage me convient.
Ouvrir de nouveaux canaux
Cela fait partie du rendez-vous avec l’artiste, mais je le mets à part parce que l’idée, c’est que je me suis rendu compte que je faisais toujours un peu la même chose, alors que j’ai besoin de nouveauté et de découvertes. Mes essais ne sont pas toujours réussis : l’autre jour, j’ai voulu faire un puzzle et j’ai fini par laisser tomber, je n’y arrivais pas et ça m’a soulée ; en même temps c’est une activité que je n’ai jamais appréciée, même quand j’étais enfant. En revanche, j’ai commencé sur Duolingo, en plus de l’italien, à apprendre le portugais et la musique. Concernant cette dernière, j’ai beaucoup de mal avec la lecture des notes, mais je persévère.
S’entourer de beau et de sensoriellement satisfaisant
Cela a toujours été essentiel pour moi, mais c’est derniers temps j’y avais moins prêté attention, et cela n’a sans doute pas aidé à maintenir mon taux vibratoire à un haut niveau.
Remettre le pied à l’étrier
Au milieu de tout cela, un peu de discipline : à présent que je vais avoir objectivement un peu plus de temps, me bloquer deux créneaux d’écriture dans la semaine (or blog, newsletter et réseaux sociaux qui ne comptent pas). J’aurais pu envisager un compte quotidien mais je ne veux pas refaire la même erreur qu’avec le NaNoWriMo : les jours où je vais à mon travail alimentaire je suis tout simplement incapable d’écrire une ligne, c’est un fait contre lequel je ne peux strictement rien. On va donc commencer doucement.
Avec ce petit programme de remise en forme, les beaux jours et les vacances qui arrivent, j’espère retrouver mon énergie, mon enthousiasme, mon élan, rallumer le feu de ma créativité quelque peu éteint par l’eau de mes émotions négatives.
Et vous, qu’est-ce que vous faites quand vous vous sentez à plat ?









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