N’est-ce pas ça, l’amour ? N’est-ce pas ça, le bonheur ? Qu’il y ait en permanence quelqu’un pour s’inquiéter de savoir où l’on va ?
L’autre jour en librairie, je suis tombée par hasard sur ce recueil de nouvelles et, vu le titre, je n’ai pas tergiversé, désireuse de voir comment les dix auteurs s’étaient emparés de ce thème millénaire qu’est l’amour fou.
Autant le dire d’emblée, mon enthousiasme de départ est vite retombé, et j’ai été déçue. Je n’ai dans l’ensemble pas aimé ce recueil. Et si je ne l’ai pas aimé, c’est parce que peu de nouvelles, finalement, respectent le sujet.
Avec un titre pareil, on a un horizon d’attente assez précis : des histoires d’amour passionnées. Mais visiblement, certains auteurs ont trouvé que c’était tout de même beaucoup trop classique, et ont voulu se démarquer à tout prix, donner dans la nouvelle à chute, détourner le sujet. Ce qui donne des histoires complètement lunaires, où il n’y a même plus d’émotions, et dont je ne sais même pas quoi penser, sinon que j’ai perdu mon temps.
Ou alors c’est beau, mais triste, et ce sont finalement celles qui sortent du lot même si elles font pleurer. Mais au moins, elles respectent le sujet : celle d’Amélie Antoine, « vingt-cinq mille », « Parfait » d’Hervé Commère, « Un amour fou et éternel » de Jacques Expert (qui m’a tout de même un peu dérangée sur la fin), et « Les yeux bandés » de Sophie Tal Men sont de très belles nouvelles, où l’amour et la folie dansent ensemble, que ce soit l’amour qui est fou ou que la folie s’invite dans l’amour. « Le premier jour du reste de ma mère » d’Emmanuelle Artero est également une jolie nouvelle, mais elle ne m’a pas transportée. Par charité, je ne dirai rien de plus précis sur les autres qui m’ont passablement énervée.
Un recueil largement dispensable, donc.
L’Amour fou
Collectif
Récamier, 2024









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