Petite philosophie des oiseaux, de Philippe J. Dubois et Elise Rousseau

A travers ces courtes réflexions ornithologiques, nous découvrirons que ces êtres vivants peuvent en réalité se révéler de petits maîtres à penser : ils nous amènent à réfléchir sur nous-mêmes, pour peu que nous nous donnions la peine de les observer – nous qui pensions pourtant être au sommet de l’évolution, autoproclamés « maîtres du monde » ! En effet, au tamis des multiples études scientifiques autant que sociologiques et comportementales, mais aussi des symboles littéraires et mythologiques qu’ils incarnent depuis la nuit des temps, les oiseaux ne pourraient-ils pas se présenter comme un miroir sans concession d’homo sapiens ? Et si nous prenions le temps de méditer sur ce que ces animaux ailés ont à nous apprendre ? Dans leur vie sociale, leur façon de séduire, leur parentalité ou même leur manière de se laver ?

J’aime infiniment les oiseaux, me réveiller avec leur chant lorsque je dors la fenêtre ouverte, les observer le soir danser dans les airs ou se réunir sur le toit des immeubles d’en face dans une assemblée cuicuitante (et je me demande bien ce qu’ils se racontent) ou manger les graines que je leur mets sur le balcon. Voir les grues monter vers le nord me met en joie, quand leur trajet retour me serre le cœur d’une infinie tristesse. Je leur parle. Bref : j’aime les oiseaux et j’étais curieuse, après les leçons philosophiques proposées par la mer, de voir ce que les oiseaux nous enseignent sur la vie.

En vingt-deux courts chapitres les auteurs nous invitent donc à penser avec les oiseaux : accepter la fragilité en soi, partager la charge mentale dans le couple, suivre le rythme de la nature, retrouver le sens de l’orientation, trouver sa définition de la famille, savoir ce qu’est le courage, apprendre à aimer, vivre intensément, contribuer à la beauté du monde, vivre sa liberté, être fidèle ou non, se montrer curieux et audacieux, voyager, être gai etc.

Evidemment, les mœurs des oiseaux sont très différentes d’une variété à l’autre : certains sont strictement monogames quand d’autres sont de véritables coureurs de « jupons », on a de très bons parents lorsque le coucou laisse les autres s’occuper de ses œufs, certains voyagent et d’autres non… cet essai est donc, d’abord, une occasion d’en apprendre plus sur nos amis ailés et leurs us et coutumes, notamment en matière d’amour, de couple et de séduction, sujet qui revient plusieurs fois, et en cela je l’ai trouvé très intéressant. Je suis un peu moins enthousiaste sur les « leçons » : certains chapitres m’ont interrogée et fait réfléchir, d’autres m’ont un petit peu agacée car j’ai trouvé les auteurs parfois un peu moralisateurs (voire réactionnaires) et pontifiants, ce que je trouve un peu dommage.

Petite philosophie des oiseaux (lien affilié)
Philippe J. DUBOIS et Elise ROUSSEAU
La Martinière, 2018