Tout finit toujours par devenir un sujet d’écriture

Le jour de ma soutenance de mémoire de maîtrise, le deuxième membre du jury (celui qui n’était pas ma directrice de recherche) m’a dit deux choses. La première, complètement anecdotique, me fait toujours rire aujourd’hui : avec un sujet comme le mien (la parure féminine) il s’était attendu à ce que je sois habillée d’une manière un peu plus recherchée (pour une fois que j’avais fait un effort de sobriété au lieu d’être habillée comme Carrie Bradshaw, c’était en effet dommage). La deuxième est beaucoup plus importante : vous êtes faite pour écrire des livres.

A partir de ce jour, où un homme que je ne connaissais pas a perçu en moi quelque chose que je ne voyais pas encore, un verrou s’est ouvert, et je me suis autorisée à me dire que oui, c’était ça que je voulais faire : écrire. Et depuis, tout s’est toujours transformé en projet d’écriture.

Si j’ai tant aimé la recherche universitaire, c’est qu’elle me permettait d‘allier mes deux traits de caractère principaux : la curiosité et le goût d’apprendre de nouvelles choses, et l’écriture. Si je n’ai pas poursuivi dans cette voie, c’est à cause du milieu lui-même, aussi gangréné par le népotisme que le milieu de l’édition. Et aussi, sans doute, parce que je voulais m’adresser à tout le monde, et pas à un petit groupe d’initiés.

Dès que je suis arrivée à Orléans, j’ai ouvert mon premier blog. Comme je menais ma thèse en parallèle, je n’ai pas persévéré, je trouve aujourd’hui que c’est dommage, mais enfin, je ne peux pas refaire l’histoire. Et dès ma thèse achevée, avant même la soutenance, j’ai ouvert celui-ci, qui s’est transformé au cours de ses quinze années d’existences, mais que je n’ai jamais jamais jamais pensé arrêter. Puis est venue la newsletter, l’Escale Poétique, dont je viens de lancer la nouvelle version, et qui m’enthousiasme au plus haut point.

D’ailleurs, cet été, au cœur de mon espace de réflexion, alors que commençait à émerger cette nouvelle vision, une pensée m’a traversé l’esprit à la vitesse d’une étoile filante : tout concentrer sur la newsletter, et ne garder le site que comme vitrine et archive. Mon intuition m’a immédiatement donné un grand coup de marteau sur la tête. D’abord parce que Substack comme les réseaux sociaux sur lesquels certains ont tout construit peuvent disparaître. Mais surtout parce que ce n’est pas la même chose. Je ne saurais pas dire pourquoi un sujet se transforme en article et un autre en newsletter mais je le sais, et ça me suffit.

Nonobstant, comme je l’expliquais dans la newsletter d’août, pour le moment je n’ai plus envie d’écrire de livres. En tout cas de fictions. Alors que j’ai toute une liste de projets : hier soir encore, je travaillais sur un sujet, et une idée de livre (de non fiction) m’est apparue. Je l’ai notée, pour plus tard : pour l’instant, son heure n’est pas venue, mais je sais que je continuerai à y réfléchir en arrière-plan. Peut-être même que, dans quelque temps, je prendrai un nouveau carnet que je consacrerai à ce projet, puisque c’est toujours ainsi que cela se passe.

Tout, avec moi, finit toujours par devenir un sujet d’écriture. Mais les circonstances de ma vie (et seulement elles) font que, pour le moment, je dois me consacrer à l’écriture courte, aux chroniques, et, soyons honnêtes, j’adore ça et cela me donne une énergie incroyable. Une bouffée d’air.

Depuis le début de la semaine, et la rentrée, mes angoisses m’ont retrouvée. Chaque matin, je me réveille à nouveau désaccordée, le corps qui hurle un grand non à l’idée d’aller travailler tant je ne suis pas à ma place. Ce matin (jeudi) comme les autres. Je n’avais pas prévu d’écrire d’article, je l’ai fait et cela va mieux, parce que là, mes doigts pianotant tant bien que mal sur mon clavier, je suis là où je dois être. Et pour le moment, l’écriture longue ne me nourrit pas assez. Mais cela reviendra, je le sais.

Bref : encore plus que d’habitude, je vais recentrer mes activités sur le blog et la newsletter, et remettre mes projets divers d’écriture longue sur feu doux. Parce que je sens que c’est ce qui est juste pour moi, parce que j’ai toute une liste de thèmes sur lesquels j’ai envie d’écrire, et que c’est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour me sentir nourrie…

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Je suis Caroline !

Portrait plan américain d'une femme châtain ; ses bras sont appuyés sur une table et sa maingauche est près de son visage ; une bibliothèque dans le fond

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