Autrice indépendante : rallumer le feu

Cela fait longtemps que je ne vous avais pas proposé de mise à jour des mes activités d’autrice. Pour la bonne raison qu’il n’y avait pas grand chose à dire : ces dernières semaines, je n’ai pas tant écrit que ça, à part dans mon journal, et je ne savais pas trop où aller. Mes projets étaient au point mort.

Mais depuis quelques jours, cela revient. Tous mes projets qui jouaient la belle au bois dormant se sont réveillés. En même temps, ce qui me donne un peu le tournis. Et je crois que ce qui a été l’élément déclencheur de ce réveil, c’est cette prise de conscience pure et simple que ce que j’ai envie d’écrire, c’est de l’érotisme. Explorer l’amour, le désir, la sensualité.

Cela peut paraître évident, vu de l’extérieur : tous mes textes, même ceux qui ne sont pas classés dans le genre « érotisme », sont érotiques, à divers degrés. Et l’année dernière, j’ai pris la décision de ne plus utiliser l’hétéronyme de Séréna de Lyoncourt. C’était un pas pour unifier ces différentes parties de moi. Mais justement, sur certains de mes derniers projets, je ne voyais pas le lien. Désormais je le vois (grâce, notamment, à Anaïs Nin).

Tout ce qui est sur le feu actuellement :

1. L’Escale Amoureuse : avec le recul, je pense que c’est ce projet, lancé en décembre, qui a rallumé le feu. Pour ceux qui seraient passés à côté : il s’agit d’une newsletter payante, dans laquelle je publie chaque mois une nouvelle. Il s’agissait au départ de trouver un canal de diffusion nouveau pour des textes que je ne me voyais pas publier en recueil, car ils manquaient d’une colonne vertébrale, et aussi de tester la proposition de contenu payant. J’avais beaucoup de nouvelles d’avance, donc pas besoin de m’inquiéter d’écrire de nouveaux textes avant plusieurs mois, mais le fait est que ces derniers temps, plusieurs idées sont venues, et cela me ravit. Je n’ai que peu d’abonnés pour le moment, c’est normal, mais je crois vraiment en ce projet. Il me permet notamment, grâce au rythme de publication régulier, de garder un lien avec les lecteurs, ce qui est essentiel pour moi. Si vous voulez faire partie des heureux élus, c’est ici que ça se passe.

2. Adèle : là encore j’étais au point mort, il me manquait quelque chose et Adèle s’était tue. Mais là encore, je commence à rassembler les idées, j’ai même fait un moodboard pour stimuler mon imaginaire. Adèle n’a pas encore repris la parole (elle boude peut-être) mais c’est une question de temps. Vraisemblablement, contrairement à ce que j’avais envisagé, le roman ne paraîtra pas cette année, mais ce n’est pas grave.

3. Les Arcanes du monde : heureusement que je n’avais pas promis le deuxième volet pour Noël, je n’aurais pas tenu. Pourtant, j’aime infiniment ce projet, et je savais de quoi il serait question dans le tome 2 depuis le début, mais ça coinçait, je ne sais pas pourquoi. L’autre soir, tout le début s’est déroulé (je n’ai pas encore écrit : j’en suis à la phase images et voix dans ma tête — oui j’ai un processus particulier), il me manque encore un arc narratif solide et je pourrai lancer l’écriture. Et comme c’est une novella, j’ai bon espoir pour Noël prochain.

4. Mon essai sur la Grande Déesse : celui-là est un « side project » dont je sais qu’il va me prendre plusieurs années car la phase de recherches est longue, et comme elle me passionne, on peut compter sur moi pour que j’explore à fond et que je me mette en tête de lire tout ce qui a été écrit sur le sujet (note : c’est rigoureusement impossible, et je le sais). Mais je vois mieux où je veux aller. Et surtout, certaines recherches me mènent à des idées nouvelles pour les autres textes. C’est de la fertilisation croisée, et j’adore ça.

Je ne mets pas Le Truc dans la liste : le volume 1 est quasi prêt pour la publication mais il me manque « l’autorisation » (vous comprendrez ce que je veux dire si un jour je peux le publier), le volume 2 s’écrit au jour le jour en fonction des mouvements de mon âme.

Evidemment, le problème est : le temps. Si j’étais autrice à temps plein, tout avancerait très vite, malheureusement ce n’est pas le cas. Je cherche un mécène (ou un mari riche) !

(Et bonne saint-Valentin à ceux qui la célèbrent !)

L’amour est là, qui aime

Je ne vous ai pas beaucoup parlé de ce projet qui est né soudainement un matin, il y a quelques mois. Ecrire de la poésie.

Je l’ai souvent dit : la poésie, pour moi, c’est une manière d’habiter le monde, beaucoup plus vaste que ce que l’on appelle habituellement « poésie », souvent réduite à un genre littéraire. Un genre littéraire que je lis, mais que, jusqu’à présent, je n’écrivais pas.

Jusqu’à un matin, je crois que c’était au mois de juin, peut-être avant (j’ai dû le noter quelque part) : je me suis mise à écrire en vers. Comme si quelque chose s’était débloqué (j’utiliserais bien une métaphore à base de tuyau qui se débouche, mais ce n’est pas très poétique).

Des vers libres. Il n’y a pas toujours de rimes. Certains sont très courts. Ils n’ont rien de renversant mais moi, je les aime. Ce sont bien évidemment des poèmes d’amour, et ils sont intrinsèquement liés au Truc. Et à l’Escale Amoureuse. Le projet est d’en écrire cent, une centaine d’amour. J’en ai dix-sept. Ne soyez pas trop pressés.

En voici deux.

Comme à l’aube le rose se mêle au bleu,
Mon âme se mélange à la tienne
Dans la naissance d’une lumière dorée.

*

Aucun de nous deux n’est mort.
Alors, il n’y a aucune raison de pleurer.
Aucune non plus de désespérer.

Aucun de nous deux n’est mort,
Et l’amour non plus.

Ce n’est qu’à la fin qu’on écrit le mot fin.

L’amour est patient. Il a toute la vie.

Aucun de nous deux n’est mort,
Et dans les recoins de nos âmes, encore,

L’Amour est là, qui aime.

(Oui, j’ai honteusement volé ce dernier vers à Hölderlin, à qui je vole beaucoup de choses).

Ecrire la lumière

Il y a quelques années, j’avais fait des séances de Communication Profonde Assistée. Pour faire simple, c’est un moyen de communiquer directement avec votre moi profond (ou votre âme) sans la barrière de l’égo, des croyances, des masques que l’on met pour correspondre à ce que les autres veulent de nous. Vous êtes assis, les yeux fermés, le praticien soutient votre poignet qui tape sur le clavier d’un ordinateur. Ce qui donne au final une sorte de flux de pensées totalement décomplexé. Mais d’une force de vérité incroyable. La première séance m’avait beaucoup secouée, car elle avait mis le doigt sur quelque chose dont j’avais connaissance, mais dont je n’avais pas conscience que ça pesait dans ma vie. Et il est impossible que la praticienne ait induit quoi que ce soit : c’est précis, il n’y a pas d’effet barnum, ni faux souvenir.

Ensuite, j’ai fait plusieurs séances, sur des sujets divers. J’aimerais les relire, mais je ne suis pas sûre de les avoir gardées. Ce dont je me souviens, c’est qu’à la dernière, nous avons interrogé ce qui m’appelait vraiment. Je venais de commencer à écrire mon premier roman. La réponse a été « écrire la lumière ». Ce qui est, aussi, l’étymologie de photographie. Et je trouve que c’est une très belle mission de vie !

L’autre jour, j’ai hérité de cet appareil photo. Il appartenait à ma grand-mère, ou plutôt au frère de ma grand-mère, qui l’avait rapporté d’Allemagne après le STO. Mais on va considérer qu’il était à elle. Et c’est moi qui l’ai parce que moi, tout le monde le sait, j’adopte les vieux objets.

Et c’est un peu comme un clin d’œil. Encore une fois, écrire la lumière…