Longtemps, j’ai cru que j’étais introvertie.
Il y avait des raisons : je m’épanouis beaucoup dans les activités solitaires, j’aime rester chez moi, en ermite, et j’ai besoin de ces temps seule pour me recharger en énergie. Et si mon profil MBTI varie sur la dernière lettre en fonction des tests, la première est toujours I, Introvert.
Pourtant je sentais bien que quelque chose n’allait pas, et qu’encore une fois la case était un peu trop petite pour moi. D’ailleurs, quand j’avais écrit l’article sur le sujet, j’avais précisé que j’étais introvertie, mais pas trop, car j’avais conscience que j’avais aussi une part de ma personnalité qui était extravertie.
Dans les commentaires à cet article, l’un d’entre vous (merci Mark), m’avait indiqué qu’il était ambivert. A l’époque, je n’avais pas du tout creusé, j’imagine que c’était une première graine, mais le moment n’était pas venu qu’elle pousse. Le moment est venu il y a quelque temps, lorsque je suis tombée sur une série de contenus sur les ambiverts et les omniverts.
La différence est subtile : l’ambivert a des traits de caractères introvertis et extravertis, et il peut être à l’aise dans des situations d’interactions sociales tout comme dans la solitude, il est au milieu du spectre. L’omnivert passe de l’un a l’autre en fonction des circonstances ou de son état émotionnel, et il est complètement en dehors du spectre.
Et soudain, la lumière fut.
Je ne suis pas introvertie, je suis omnivertie (j’ai longuement analysé, mais je ne pense pas être ambivert). Parce que ce switch, d’une attitude à l’autre, je le ressens complètement, au point que j’avais même l’impression d’être une autre personne dans certaines circonstances publiques, une personne qui n’était pas moi, et dont j’avais conclu qu’il s’agissait d’un masque, d’un faux-self que je posais sur mon visage dès que j’étais dehors, pour me protéger.
Alors que c’était exactement l’inverse. Ou, un peu l’inverse.
La semaine dernière, j’ai abordé la question de l’anxiété sociale (quelque chose que j’avais refusé de voir, d’ailleurs, dans mon article sur l’introversion : j’étais dans le déni, à l’époque). Le fait est qu’ayant été beaucoup seule dans ma vie à cause du rejet des autres, j’avais fini, pour me protéger, par en faire un principe de vie : de toute façon, je suis introvertie, j’aime être seule, donc ce n’est pas grave du tout si les autres ne veulent pas être avec moi. Et cette autre part de moi, l’extraversion, à force de ne pas servir, je l’ai rejetée dans l’ombre, et j’ai fini par la considérer comme un masque lorsqu’elle pointait le bout de son nez.
Le fait est que mon thème astral reflète parfaitement cette dichotomie : mon soleil est en Poissons, signe très introverti, intérieur, introspectif. Mon Ascendant est Lion, signe par excellence de l’extraversion, qui aime briller. Mais. Dans mon thème, Saturne est conjoint (à 0,1°) à mon Lion, l’empêchant de prendre sa place pendant la moitié de ma vie.
Or, comme je l’expliquais la semaine dernière, quelque chose s’est ouvert en moi ces derniers temps, impliquant de grands changements dans ma manière d’être avec les autres (après tout, je suis en année roue de Fortune) : je me lie beaucoup plus facilement, j’accepte les invitations même improvisées, et même je prends du plaisir à être avec les autres qui ne sont pas mes amis proches, j’ai confiance dans le fait que ma présence est recherchée sincèrement (pas toujours, évidemment) et qu’on ne va pas me planter un couteau dans le dos.
Et surtout : ces interactions sociales me donnent de l’énergie, je les recherche, autant que je recherche la solitude. Parce que j’ai besoin des deux. Parfois j’ai plutôt besoin d’être seule, parfois j’ai plutôt besoin de passer du temps avec d’autres personnes, mais les deux me nourrissent.
Bien sûr, certaines interactions sociales non choisies m’épuisent toujours, et je ne serai probablement jamais à l’aise dans la foule. Néanmoins, un équilibre s’est créé, une pièce s’est ajoutée à mon puzzle, et tout est beaucoup plus harmonieux depuis que j’ai accepté cette part de moi et ce besoin.
Encore une fois, je ne saurais trop dire ce qui s’est passé. Dans Atomic Habits, James Clear, en parlant des habitudes, écrit que
Le changement peut prendre des années avant de se manifester brusquement.
Et je pense que c’est la même chose concernant le « travail sur soi » (je n’aime pas cette expression, mais je n’en trouve pas de meilleure) : cinq années de thérapie, à dire à ma psy que je ne parvenais pas à me lier aux autres et que de toute façon je n’avais pas besoin des autres et que c’était pour ça que mes relations amoureuses échouaient toujours : il n’y avait pas de place pour quelqu’un. Et un jour, le déclic.
C’est un pas de plus, et un grand pas. De ceux qui vont pouvoir concrètement changer des choses dans ma vie.









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