Adieu, 2017

C’est le moment du bilan annuel. L’heure de regarder dans le rétroviseur cette année 2017 qui, je l’avoue, me laisse perplexe. Entre joie, mélancolie et interrogations existentielles.

Ce fut une année de changements, on ne peut pas dire : j’ai d’abord changé de cafetière, d’i.phone, puis de voiture, et enfin d’appartement, et c’est difficile d’arriver à dire à quel point j’aime mon appartement et m’y sens bien. J’étais donc fondée à espérer que d’autres changements plus essentiels suivraient et qu’il suffisait de lancer la machine. Ce n’était d’ailleurs pas complètement faux, en un sens…
Beaucoup de beaux moments, aussi, mon happyness jar peut en témoigner : des moments parisiens, de chouettes voyages ou séjours, des soirées, des rires.

J’ai beaucoup écrit. J’ai terminé mon recueil de nouvelles olé olé, presque terminé mon roman n°3 et bien avancé dans le 2 (l’ordre peut paraître illogique, mais c’est comme ça). Lancé le 4. Bon.

Mais 2017 m’a aussi apporté des moments douloureux. Trop. L’accident de quelqu’un qui m’est cher et dont la vie ne sera plus jamais la même. Et avec le recul, je me demande si ce n’est pas cet événement tragique qui a occasionné chez moi un électrochoc.

Des lettres de refus d’éditeurs et, même si je sais que c’est le lot de tous les écrivains, et même si souvent leur message me montre qu’ils ont réellement lu mon manuscrit et, paradoxalement, l’ont souvent aimé (enfin, quand ils se donnent la peine d’envoyer une lettre non type), même si cela ne m’empêche pas d’avoir confiance dans le fait que là est bien ma voie et de continuer à écrire parce que cela m’est aussi indispensable que de respirer (ce qui est peut-être aussi une des sources du problème d’ailleurs), c’est de plus en plus insupportable et douloureux, ces rejets. Sans doute aussi parce que ces dernières années, pour me protéger de vivre et de souffrir (voir plus bas), j’avais totalement sur-investi l’écriture, à laquelle j’étais revenue suite à une rupture qui m’avait fait dire « plus jamais » : l’écriture ne constitue pas un aspect de ma vie, mais toute ma vie, y compris donc le blog, mais le fait est que j’écris tout le temps, des pages et des pages dont l’essentiel n’a aucune vocation à être lu. Mais ce qui a vocation à l’être, je voudrais qu’il le soit.

Et puis, il y a les montagnes russes de ma vie sentimentale, pour le dire comme ça. Pourtant, je ne le voulais pas (c’est en tout cas ce que je croyais) : je m’étais construit une vie où je n’espérais plus que cela arrive, je me protégeais farouchement,  je ne laissais personne m’approcher, et là je ne sais pas, je n’ai rien vu venir. Sagan disait que la sexualité on en sort intact, l’amour c’est le risque effrayant de l’aliénation et du malheur. Cela me met dans un état de fragilité émotionnelle dont je ne voulais plus, et je suis totalement perdue dans un flux d’émotions que je ne sais pas gérer. Très clairement, je ne sais plus où j’en suis ni ce que je veux vraiment… ou plutôt j’ai peur de le savoir, et la vie est si compliquée… Bref, de ce côté-là aussi, 2017 a apporté un changement, une sorte de surprise bouleversante en cette fin d’année, mais je ne sais pas où je vais parce que d’un côté j’ai peur de revivre quelque chose qui me fasse mal, d’un autre j’ai quand même envie de le vivre et d’essayer parce qu’il faut bien vivre et peut-être que les choses seront différentes. Et les deux hypothèses, en fait, me terrifient absolument : être à nouveau prise dans une version perverse de l’éternel retour nitzschéen, ou aller vers un vrai changement qui pour le coup serait un bouleversement total (et je ne suis même pas certaine de le vouloir). Je marche sur des œufs, je retiens mes élans parce que je sais que j’ai trop souvent tout gâché par mes réactions impulsives. Et surtout, oui, je suis absolument terrifiée par ce qui se passe en moi en ce moment. Je me rends compte que j’étais dans le déni de mes désirs profonds, que j’accordais une place centrale à ce qui n’était pas essentiel, et que je me construisais un bonheur factice dont j’étais convaincue qu’il me convenait mais c’était juste qu’au moins je pouvais contrôler les choses. Et là je ne contrôle plus rien. Parce qu’aimer, c’est vivre et mourir d’un pari infernal que l’on fait sur ce qui se passe dans l’âme de l’autre (Paul Valery). Et comme je ne sais déjà pas bien ce qui se passe dans la mienne, âme, on comprend que je sois totalement perdue.

Barthes écrit dans les Fragments d’un discours amoureux que pleurer est l’activité normale du corps amoureux. J’ai envie d’ajouter que c’est aussi celle du corps écrivant, et que ça fait beaucoup de larmes pour une seule personne qui a l’impression, en cette fin d’année, de ne faire que ça, malgré les beaux moments (oui, il y en a).

Je noircis le tableau, parce que l’hiver me rend mélancolique. Mais je ne sais plus. Je suis en pleine remise en question de tous mes choix de vie, en tout cas.

Bref. Une année même pas en dents de scie, mais qui commence sur les chapeaux de roue pour se terminer en point d’interrogation. A tel point que j’ai édité cet article au moins cent fois, failli même le supprimer, parce qu’il est tout de même très intime, et puis bon, voilà, je suis ce que je suis…

(J’ai trouvé que cette photo, finalement, symbolisait bien les choses et mon point de vue actuel. Je l’ai prise si vous vous en souvenez en mai, en haut de la Cathédrale de Bourges (allez relire l’article parce que moi-même j’ai été stupéfaite par ce qu’il semblait préfigurer), ce qui était presque déjà un signe en soi. Il y a ce point de vue en hauteur, et puis le ciel, bleu au loin (mon début d’année), puis les nuages blancs, et puis ce noir au-dessus de ma tête, mais avec cette petite tache de bleu juste à côté de la flèche. 

Janvier…

Février…

Mars…

Avril…

Mai…

Juin…

Juillet…

Août…

Septembre…

Octobre…

Novembre…

Décembre

En mots et en images : Août 2017

Les mots…

Mon Cap-Ferret, mon autre chez moi, mon Paradis // Une journée de l’autre côté du bassin // Des vacances un peu trop pluvieuses, mais : une plage sublime, des vagues, des apéritifs, des huîtres, des promenades, des gaufres, des robes et des babioles // En mille ans je ne me lasserai pas de ces vues incroyables et de la sérénité qu’elles me procurent // Et bien sûr les livres, puisqu’ils sont mon sang. Lire des heures la rentrée littéraire dans mon hamac. Aller à un apéro littéraire. Prendre un café avec un auteur que j’aime. Faire coucou au camion qui livre. Entrer dans une librairie // Le corps bronzé, la tête pleine de souvenirs, et la voiture aussi // Repartir avec plein de nouvelles choses pour mes finitions de décoration // Un petit tour à la campagne. Promenade au jardin. Voir les amis. Récupérer Claire (la machine à écrire) et Jeanne (la dame… Jeanne) // La maison. Défaire les valises, trouver une place pour les nouveautés // Essayer de reprendre le rythme // Me lancer dans les finitions décoratives. Le plaisir de trouver des jolies choses et de les installer chez soi ! // Mon Paris. Une journée à flâner et musarder. Un déjeuner au calme dans les jardins du Palais Royal et rendre visite à Colette. Faire un tour à l’Écume des pages. Me poser au Flore avec un bon roman // Soulagement intense. C’est même limite indécent… // Profiter des derniers jours de liberté…

Les images…

En mots et en images : juillet 2017

Les mots…

Il est où le soleil ? // Une envie de fleurs et de jolies choses // Les premières tomates de la saison // Aujourd’hui peut-être, ou alors demain… // Une autre robe rouge que j’aime d’amour parce qu’elle est totalement moi // Merci, madame Veil… // Nunc est bibendum. Fêter les vacances et le départ de certaines // Shopping Day // Une question d’organisation // Dans de beaux draps (au sens propre) // Regarde tomber la pluie (avec désespoir) // Regarde aussi les oiseaux dans le jardin. Ils sont rigolos quand ils se perchent sur la table et sautillent autour de l’assiette vide en faisant cuicui pour m’engueuler // Dans les valises, étape 1 // Me faire la réflexion que prendre l’avion est devenu aussi compliqué que de passer Normale Sup : à chaque objet je vérifie si j’ai le droit // Lisbonne. Coup de cœur pour cette ville exubérante au mille couleurs. Une semaine à me promener, à rêver, à écrire dans mon carnet, à lire en terrasse. Une semaine dans les pas de Camoes, d’Eça de Queiroz, de Pessoa, de Saramago. Me sentir si bien dans cette ville qui est comme un livre, et où je me verrais bien rester pour écrire… // Défaire les valises. Trouver une place pour les nouvelles choses qui embelliront le quotidien. Les livres dans la bibliothèque, les magnets sur le frigo, le mug Pessoa sur mon bureau, les affiches bientôt dans des cadres, le reste dans la Lisboa Box // Une jolie surprise pour mon ego // Déjà refaire les valises. Avec beaucoup de livres dedans. Bientôt la rentrée littéraire // Mon Cap-Ferret

Les images…

En mots et en images : juin 2017

Les mots…

Les dernières heures de l’année. Champagne ? Ah ben non, il n’y en a plus // Une robe rouge et une chaise longue à fleurs. Et quelques autres petites choses // Chiller sur ma chilienne // Définitivement, je suis une fille de l’été, du soleil et de la chaleur // My heart belongs to London… // L’impossibilité de me projeter sur la rentrée et de faire mes choix, tant mon vrai choix serait d’être ailleurs… // Mais faire des choix quand même // L’impression d’être Sisyphe : un problème de réglé, un autre qui toque à la porte // Les jours lumineux qui annoncent l’été qui vient // Paris en coup de vent. Petit déjeuner de rentrée littéraire dans un endroit au nom parfait pour moi (le Purgatoire) et déjeuner à la maison (enfin, au Flore quoi). Les gens qui me disent qu’ils pensent à moi dès qu’ils passent devant // Quelques macarons et le new-yorker // Plus envie de discuter // En colère, et pas qu’un peu, et après beaucoup de choses (et de gens). La liste serait trop longue à faire // En révolution // Mettre les mots sur les choses // En mode Lucifer châtie les enquiquineurs. Enquiquineur 1 : check. Enquiquineur 2 : check. Enquiquineur 3… ça va être plus coton // Qué calor // Forfait // Solstice d’été // Dans la chaleur de la nuit // Ecrire…// Sisyphe, toujours : à croire que le monde entier conspire à me nuire (ou en tout cas à me faire perdre du temps) // Les jours qui passent et me rapprochent de Lisbonne // Ecrire, j’ai dit ! 

Les images

En mots et en images : mai 2017

Les mots…

Le joli mois de mai et ses semaines à trous // Quelques brins de muguet // Sortir du bois et afficher clairement mes convictions, même si elles détonnent. L’impression, encore une fois, de ne pas être à ma place… // Paris // A La Rotonde. En terrasse // Soirée Gallimard, en attendant Bojangles. Champagne, paillettes et musique // Montparnasse by night // Petit déjeuner au Select, dans les vapeurs d’Hemingway // Une exposition passionnante // Déjeuner à la Closerie // Se promener encore, dans un temps flou // Mes pas qui quoi que je fasse essaient de me ramener à Saint-Germain // La vie inimitable, quoi // Bonjour, c’est pour l’annonce d’escort ! – Ah désolée vous vous êtes trompé de numéro // En colère, en résistance et en action // Un peu d’intelligence et de hauteur de vue, ça fait toujours du bien. // Ce moment où les gens de 39 ans font le bilan de leur vie et se disent qu’ils ont peut-être manqué d’ambition // Un certain agacement, à force // IKEA // Une forêt vierge dans ma salle de bain (j’en suis aux finitions de déco) // Week-end culturel à Bourges, sur les traces du Grand Cœur. Promenades, musées et apéritifs en terrasse (qui a dit comme d’habitude ?) // En avant // Plus envie de discuter… // Passion pivoines // Triste. Et un temps à l’images de ma mélancolie. Ne pas pouvoir distordre ma vie ni qui je suis mais avoir pourtant l’impression qu’elle se fissure // Mais c’était peut-être ça, cette intuition. De toute les mauvaises idées que j’ai eues de ma vie, c’est peut-être la pire. Envie quand même. A cause de la Mort des Amants // Les montagnes russes. Il est temps que les vacances arrivent // Ressortir les vêtements d’été // Sous le soleil // Le bonheur des choses simples. Marcher pieds nus sur le carrelage chaud du balcon. Un café au soleil. Danser dans le salon. Faire tourner ma robe vichy vintage // Et les ballerines à paillettes ! // Faire mes choix pour la Rentrée Littéraire // Manchester… // Et Roger Moore. Le crush de mon adolescence. Simon Templar. James Bond. Brett Sinclair. Le modèle très aristocratique et très anglais de certains de mes personnages // Première soirée dans le jardin. Piscine et brasero (parce que les nuits sont encore un peu fraîches) // Le champagne chez vous, c’est toutes les semaines (j’ai bien travaillé ma réputation) // Oh les beaux jours ! Lire sur le balcon. Manger sur le balcon. Vivre sur le balcon // La dolce vita. Un verre en terrasse avec Pierre Raufast // Les dernières heures…

Les images…

En mots et en images : avril 2017

Les mots…

Un mois plus calme ? // Un bouquet de tulipes pour célébrer les beaux jours // Soirée tranquille, film et pop-corn // L’odeur de la pluie // Au bord de la désagrégation // Faire une blague beaucoup trop subtile que du coup personne ne saisit. Moi, génie incompris // Vacaaaaaaaances // Les pivoines dans le jardin // Finir plus tôt et m’arrêter au marché // Oh les beaux jours ! // Sur la route // Campanule et arbres en fleurs. Thé, macarons et apéritifs en terrasse // Home sweet home // Les gens qui semblent perdre leur faculté à réfléchir à l’approche des élections // Je n’aime vraiment pas qu’on me force la main. Et en général, d’ailleurs, plus on essaie, moins on y parvient… // Paris mon amour. Des cafés en terrasse. Des expos. Un déjeuner à la Rotonde*. Du soleil. Une visite aux mânes des écrivains. Un bisou à mon éditeur de trucs olé olé (comme dit ma maman). Et puis la vie, tant qu’il y en a et qu’elle peut être inimitable // Pas longtemps. Paris, encore, mais cette fois c’est la violence et les larmes. Fluctuat nec mergitur // Jour d’angoisse. Y aller tout de même malgré l’impression d’un coup d’épée dans l’eau. Avec mon passeport, estampillé « Union Européenne » // Faire de la brioche perdue en attendant les résultats // Danser sur un volcan peut-être, mais danser jusqu’au bout // Le dernier jour. Libérée, délivrée enfin de mon ancien appartement // La politique de la terre brûlée et de l’inconscience // je ne négocie plus je dynamite, j’explose, je ventile façon puzzle // Birthblog // Essayer de garder l’espoir, tout de même // Quelques jours de repos // De plus en plus séduite // Rêves de grandeur… Mégalomane, moi ? Mais non (ou si)…

* Choix totalement innocent et qui s’est révélé, quelques jours après, relativement prophétique et symbolique…

Les images…

En mots et en images : Mars 2017

Les mots…

Un mois qui s’annonce mouvementé // Commencer le transfert par des objets symboliques : mon manuscrit, un livre que j’ai publié, une paire de chaussures, une robe de soirée et une bouteille de champagne // Ce n’est pas que je suis superstitieuse, hein, mais tout de même // Une semaine à naviguer entre deux appartements // D. Day // ça fait du bien quand c’est terminé // Retrouver petit à petit mon quotidien // Les arbres en fleurs et la douce chaleur du printemps qui arrive // Toutes ces premières fois qui rendent la vie plus belle // Profiter du balcon. Entendre le chant des oiseaux et avoir vue sur le jardin, à la place de la rue et des voitures // Une merveilleuse journée. Des fleurs et un plateau de fromages, du soleil et plein de messages dans toutes les langues // Apprivoiser peu à peu mon nouveau décor // A l’opéra. Aïda. Sublime // Un appel venu de Portobello Road // Welcome spring // Zen, restons zen (mais c’est pas facile) // London. Standing together… // Suivre François Busnel quoi qu’il fasse (sauf à Livre Paris parce que je ne peux pas me dédoubler). Me précipiter pour découvrir America // Enjoy life with style // Un week-end intense. Paris, de belles rencontres, de beaux moments, des cocktails, des rires, Livre Paris, le Mazarine Book Day, une soirée chez Charleston, Paris by night, Le Flore, une pluie de fleurs de cerisiers, des cafés en terrasse, un petit déjeuner pour découvrir de nouvelles parutions, du champagne, des gens fascinants. Des macarons. Une valise très très lourde. Une fatigue intense. Mais un bonheur infini // Le choc des civilisations // Tout un tube de café et une bassine d’anti-cernes en intraveineuse. Ou l’inverse… // Heureusement qu’il fait beau et que je peux garder mes Aviator vissées sur mon nez // Les gens sont toqués, en fait (ce n’est pas une découverte, mais enfin, tout de même) // Du mal à revenir au pseudo-réel, même dans mon appartement tout beau // Appuyer sur la touche envoi // Ouvrir la baie vitrée et faire comme en été

Les images…