J’ai testé pour vous… Too good to go, l’application anti-gaspi

Tous les jours, des tonnes de nourriture sont jetées faute d’avoir été vendues assez vite. Or évidemment, c’est tout de même dommage de gâcher autant, que ce soit d’un point de vue économique (jeter de la nourriture alors que beaucoup de gens peinent à se nourrir correctement) que d’un point de vue développement durable : ce sont des ressources gaspillées.

Lancée en juin 2016 mais prenant récemment de plus en plus d’ampleur, l’application Too good to go vise justement à réduire ce gaspillage. Le principe est simple : l’application vous geolocalise et vous propose des « paniers à sauver » chez les commerçants autour de vous. Beaucoup de boulangeries ce qui est assez logique vu que les produits ont une durée de vie d’une seule journée, mais aussi des supermarchés, et autour de moi j’ai repéré de nombreux magasins bio ou de producteurs locaux. En fait, chaque jour de nouveaux commerçants rejoignent le mouvement, et c’est très bien. Le panier est surprise : vous ne savez absolument pas à l’avance ce qu’il contiendra, cela dépend des invendus du jour et vous ne pouvez bien entendu pas choisir. En gros, vous avez une valeur de 10€ dans un panier vendu 3€ (à peu près, cela dépend des commerçants).

En fait le plus dur dans l’histoire est d’arriver à choper un panier (enfin ça dépend dans quels commerces aussi, mais je ne souhaitais pas tenter dans des commerces où je ne me servirais pas) et ce n’est qu’au bout de plusieurs semaines que j’ai réussi à attraper un panier dans une très bonne boulangerie au bout de ma rue. La photo illustre l’article, donc vous voyez que question quantité j’en ai eu largement pour mes 2,99€ : 4 croissants, un pain aux graines, une tarte salée et un gros sandwich (et puis c’était une vraie boulangerie artisanale, donc des excellents produits).

Test largement positif ! Après je ne crois pas que j’en ferai un mode de vie quotidien : d’abord ça en fait un peu trop, du coup (de fait j’ai mis pas mal de choses au congélateur, ça me servira en cas de rien à manger / envie subite de croissant) et n’étant pas dans le besoin je trouverais ça dommage d’en priver des étudiants ou des gens avec enfant (vu que dans mon coin il faut se battre pour avoir les paniers : ils ne resteront donc pas en plan). D’ailleurs on pourrait imaginer, en plus de la possibilité offerte par l’application de faire un don aux restos du coeur, qu’on puisse offrir des « paniers suspendus » : prendre un panier pour que par exemple un sans-abri puisse aller le chercher.

En tout cas, une très bonne idée !

Développement durable : faire de son mieux

En matière d’écologie, je reviens un peu de loin : j’ai toujours trié mes déchets, fermé l’eau quand je me lave les dents, pris très peu de bains (de toute façon je n’ai plus de baignoire) et utilisé ma voiture au minimum. Mais ça s’arrêtait à peu près là. Et puis petit à petit, de nouvelles habitudes se sont mises en place d’elles-mêmes — au sens où, à aucun moment, je n’ai décidé de faire plus d’efforts, ça s’est un peu imposé à moi de manière naturelle, comme beaucoup des changements récents d’ailleurs. Je suis loin d’être parfaite, et ne le serai sans doute jamais, mais en conformité avec le quatrième accord toltèque, je fais de mon mieux. Du coup, je me suis dit qu’un petit article sur la question, qui ne vise absolument pas à donner de leçons évidemment (parce qu’en ce domaine, je crois que rien n’est plus contre-productif que les donneurs de leçons et la culpabilisation : je crois plutôt à la valeur de l’exemple, mais sans chercher à bousculer les gens sur leur propre chemin), parce que ce qui me convient ne conviendra pas à d’autres et inversement, pouvait être intéressant.

En fait, tout repose sur le fait de consommer autrement, à la base.
Comme je l’avais écrit, je vis dans un quartier où j’ai la chance d’avoir nombre de petits commerces, où j’allais mais sans les exploiter à fond. Depuis quelque temps, je ne vais plus que très peu au supermarché, et je fais plutôt mes courses chez eux. En fait, tout est parti du fait que j’ai enfin trouvé un système de panier bio qui me convient : pas d’abonnement (le fait est que je suis souvent en vadrouille donc dans l’impossibilité d’aller le chercher et de l’utiliser) et je choisis le contenu. Tous les samedi matins, je prends donc mon joli sac en tissu et je vais chercher mes légumes au bout de la rue. Et déjà, les paniers bio, c’est chouette : des légumes frais, de saison, bios et locaux, ce qui complète parfaitement ce que je fais pousser sur mon balcon. Le second effet positif, c’est que j’ai modifié mon alimentation : je fais mes menus lorsque je commande pour utiliser au mieux le contenu de mon panier, et il y a donc beaucoup moins de gaspillage et de « je n’ai plus rien dans le frigo, commandons un truc chez le traiteur ». Bon après, j’avoue, il m’arrive encore de commander une pizza ou des plats indiens…
Mes paniers, je vais les chercher dans une boutique qui s’appelle l’éco-bocal, et qui est une boutique où on trouve des produits en vrac : on apporte son contenant, sac à vrac (je réutilise pour cet usage les petits sacs en tissu que je reçois avec My Little box), bocaux, boîtes. Le truc c’est que depuis que j’ai déménagé, j’utilise beaucoup les bocaux parce que je trouve que ça fait joli, mais avant j’achetais le produit et je le transvasais dans un bocal. Mais j’avoue, c’est plus logique d’acheter directement en vrac, là encore des produits de qualité. J’ai aussi trouvé dans cette boutique quelques petites choses pour éviter les produits à usage unique, j’en parlerai plus bas.
J’en profite ensuite pour passer chez les autres commerçants : très souvent mon primeur-fleuriste, le poissonnier, l’épicerie italienne, le fromager… il est clair que cela me prend plus de temps parce qu’il y a la queue partout (ce qui est du reste assez encourageant de voir tous ces gens qui privilégient les commerces de proximité) mais j’ai de bons produits !

 

Le deuxième axe, évidemment lié au premier, est d’essayer de limiter ses déchets et les produits à usage unique. De fait, cela fait des années et des années que je préfère paniers et tote bags plutôt que les sacs en plastique : c’est d’abord beaucoup plus pratique, et beaucoup plus chic.
Ma première découverte révolutionnaire dans ce domaine est la « bee wrap » (un tissu enduit de cire d’abeille qui sert à envelopper les aliments ou recouvrir un plat) et je me demande franchement pourquoi pendant des années je me suis enquiquinée avec l’allu et le film plastique qui se déchirent tout le temps : non seulement ce truc est super joli, mais en plus il est plus que pratique : les aliments sont parfaitement emballés, il s’adapte parfaitement aux plats pour les recouvrir… une révélation.
J’ai aussi acheté des feuilles d’essuie-tout lavable, mais je me sers très peu de l’essuie-tout dans les faits donc ce n’est pas une grande révolution. Une éponge lavable, je n’ai pas encore de recul parce que je l’ai achetée hier et de toute façon il m’en faudra d’autres (pour que ça roule, il m’en faut deux pour la cuisine et deux pour la salle de bain). Et une paille en bambou, même si dans les faits j’utilise assez peu les pailles.
Toujours dans la cuisine, j’ai fini par acheter une dosette de café réutilisable pour ma cafetière Nespresso, et j’en suis ravie parce que comme ça je peux acheter du très bon café que je mouds moi-même à la boutique !

dosette réutilisable
dosette réutilisable

En ce qui concerne la salle de bain, c’est un petit peu plus compliqué : je suis passée à la coupe menstruelle il y a un an et demi, et ça c’est acté. J’ai acheté des lingettes lavables mais pour l’instant je peine à être convaincue, je trouve qu’il me faut beaucoup plus de produit pour qu’elle soit suffisamment imbibée, et on ne peut pas utiliser les deux côtés, donc j’essaie de persévérer mais bof. Quant au reste (savon, shampoing solide etc.) pour l’instant, ce n’est pas pour moi, je suis honnête, tout comme les mouchoirs en tissu (je n’utilise les mouchoirs que dans deux cas : grosse crise de larmes et rhume, et il faudrait donc un stock d’au moins 100 mouchoirs pour que ça fasse le joint). Du reste, de manière générale le « lavable » est compliqué, notamment parce que vu que je vis seule je ne fais qu’une machine par semaine et encore pas toujours, et que cela exige donc soit de laver à la main (et bof), soit d’avoir beaucoup de stock, ce qui est aussi un investissement, sans compter que le repassage est une de mes bêtes noires.

En somme, je suis tout de même assez satisfaite du chemin parcouru, d’autant que, bonus, tout cela est beaucoup plus joli (cela peut paraître superficiel de le dire comme ça, mais ceux qui me connaissent savent que pour moi qui habite poétiquement le monde la dimension esthétique des choses est au contraire fondamentale mais pas pour une simple question d' »apparence » : chez moi c’est une essence ; en outre, je pense que le côté esthétique, chic, glamour contribue à rendre le développement durable désirable, et que c’est important, la désirabilité, et qu’il faut jouer là-dessus pour donner envie aux gens).

Donc voilà quelques petites idées : encore une fois c’est loin d’être parfait, mais je fais aussi ce qui m’inspire et n’est pas trop une contrainte ! Et vous, quelles habitudes avez-vous prises ?