City Guide : Vérone

En plus du lac de Côme, je voulais faire une autre excursion en dehors de Milan, et j’ai quelque temps hésité entre Bergame (Et juste à côté de Milan / Dans une ville qu’on appelle Bergame / Je te ferai construire une villaaaaaa chante Diane Tell) et Vérone (Aimer, c’est ce qu’il y a de plus beauuuuu). Enfin, j’ai hésité : à la réflexion je pense que c’était pour la forme, car Vérone m’appelait dès le départ : comme une sorte de pèlerinage. L’héroïne de mon premier roman s’appelle Juliette (elle s’appelait à l’origine Alice, mais j’ai dû changer à cause d’une bête coïncidence, et Juliette s’est imposé lors du changement, et je pense d’ailleurs que cela lui va mieux) et ce n’est évidemment pas un hasard, mais j’ai pu me rendre compte à l’occasion de cette escapade véronaise que, si je gardais une certaine tendresse pour les deux amoureux, ma vision des choses a changé, et que je n’éprouve plus cette fascination un peu malsaine pour le mythe des amants tragiques qui était auparavant l’un de mes filtres sur le monde.

Bref, Vérone. C’est une ville magnifique, qui mériterait qu’on y consacre un peu plus de temps que je ne l’ai fait, et qu’on ne se focalise pas uniquement sur Roméo et Juliette. De fait, j’ai adoré arpenter les ruelles en essayant de semer la foule des touristes, à la recherche de jolies maisons, de jolies cours, de places magnifiques comme la piazza delle Erbe au centre de laquelle trône la statue de Dante : c’est une ville idéale, en fait, pour se perdre.

Pour le déjeuner, j’étais au bord du désespoir : je ne trouvais que des terrasses noires de monde qui en outre ne m’inspiraient guère ; et puis, au détour d’une petite rue, je tombe sur un endroit à l’écart du flot touristique, assez aéré, et les plats semblaient engageants, et j’ai eu raison : Marinato Verona (11 Via San Rocchetto) est un petit restaurant spécialisé dans le poisson, mais où j’ai pris une pizza succulente aux bons produits locaux : tomates bio, Mozzarella di campana Buffala DOP et Nduja DOP.

Evidemment, il est difficile de passer à Vérone et de faire l’impasse sur la Casa di Giulietta. C’était un peu moins noir de monde que je ne le craignais (apparemment j’ai eu de la chance), j’ai pu facilement pénétrer dans la petite cour tout en continuant à respirer, prendre en photo la statue entre deux touristes qui posaient avec leur main sur son sein (drôle de coutume, mais il paraît que ça porte chance) et même le balcon (qui n’est absolument pas d’époque) sans personne dessus. Après je n’ai pas visité l’intérieur : il y avait trop de monde quand même, et je n’aurais pas pu en profiter (et puis, encore une fois : ce n’est que du folklore). En fait, ce qui m’intéressais, c’était les messages d’amour : sur les deux côtés de l’entrée se trouvent des panneaux où les gens déposent des déclarations et des vœux d’amour, et j’ai trouvé cela très émouvant (et plus authentique que le reste du romeoetjulietteland). J’en ai laissé un. A noter juste en face de la maison un joli magasin de souvenirs de qualité, Giulietta Verona. Ne pas hésiter non plus à aller jusqu’à la « maison de Roméo », qui n’est pas un parc d’attraction, mais c’est joli !

Les arènes sont très belles, mais le fait le plus notable est qu’y est organisé tous les étés un festival d’opéra qui a l’air absolument fabuleux.

Alors malheureusement je manquais un peu de temps (j’ai eu un souci de bus le matin en arrivant qui m’a fait perdre près d’une heure) et il faisait une chaleur écrasante donc je n’ai pas fait tout ce que je voulais, notamment le Castel San Pietro de l’autre côté du pont et d’où on a une magnifique vue de la ville : une prochaine fois ! Je n’ai néanmoins pas résisté à acheter une jolie édition bilingue anglais/italien de la pièce de Shakespeare ainsi qu’un livre d’Andrea Camilleri mort la veille !

(pardon)

City guide : lac de Côme

Il est très dommage d’aller à Milan et de de pas en profiter pour faire une petite excursion au lac de Côme : situé à 45km de la ville, on le rejoint très facilement en train. C’était une journée que je voulais contemplative et reposante, donc j’ai choisi de me poser à Côme même et de ne pas crapahuter partout, mais les possibilités sont multiples.

Le truc le plus important à faire, évidemment, est de se promener sur le bord du lac, voire de s’asseoir un moment (pour écrire) : toutes ces nuances de vert et de bleu, le paysage contrasté entre eau et montagnes, c’est follement apaisant.

Pour le déjeuner, je n’ai pas résisté à l’appel des terrasses au bord du lac. Il y en a plein, a priori plutôt convenables dans l’ensemble : je me méfie toujours un peu des restaurants « à vue » car parfois ils n’ont que ça, mais ça ne semble pas le cas ici (et puis après tout, tant pis : la vue est trop belle) ; pour ma part j’ai choisi l’Antica riva où j’ai pris des linguine au homard (c’était en plein homardgate). C’était très bon, mais il m’est arrivé une aventure un peu fâcheuse : j’étais en train de manger quand un mini-cuicui (mais vraiment, il était tout petit) s’est perché sur ma table, m’a fait du charme en s’approchant niviniconnujetembrouille, et a un moment il a plongé dans mon assiette pour me piquer un linguini. Alors le voir s’envoler en transportant tant bien que mal le machin qui pendait était assez rigolo, mais dans l’histoire il a fait voler de la sauce tomate partout, et a fait une tâche sur un petit haut blanc en soie Sézane que j’étrennais ce jour là (pas de panique : j’ai réussi à le détacher).

Prendre le funiculaire jusqu’à Brunate : il y en a un tous les 1/4 d’heures, c’est blindé de monde, mais ça vaut le coup de souffrir : la vue est absolument fabuleuse de là haut. Même s’il y a du monde, on arrive à s’isoler et on se sent comme un voyageur contemplant une mer de nuages. On peut aussi y manger ou y boire un verre.

Et puis, tout de même, faire un petit tour dans la ville (je suis restée côté lac mais on peut descendre plus loin, il y a notamment une très jolie cathédrale).

Une bien jolie petite escapade !

City Guide : Milan

Cette année, mon city trip estival s’est déroulé à Milan. Pourquoi Milan ? A vrai dire, je n’ai pas la réponse : la ville était vaguement sur la liste, mais pas du tout prioritaire. En fait, cette histoire a été comme tout dans ma vie en ce moment : compliquée. D’abord je m’étais fixée sur Copenhague, puis sur Florence/Pise, puis sur Édimbourg. Mais je ne voulais pas réserver avant la parution des postes dans le supérieur, au cas où. Du coup au lieu de m’y mettre en janvier, je m’y suis mise en mars, et là, impossible : je n’arrivais pas à réserver, quelque chose en moi résistait, je ne sais pas quoi. En avril j’en étais toujours là et ça devenait urgent d’autant que j’avais des bons airbnb qui expiraient. Alors sur un coup de tête, sans aucune réflexion préalable et sans du tout savoir ce que j’allais y faire, j’ai réservé pour Milan. Mais c’était de la complète improvisation, et 48h avant de décoller, je n’avais toujours pas de vrai programme : autant vous dire qu’il y a beaucoup de confiance dans le hasard dans l’histoire, beaucoup de lacunes évidemment, mais je pense que ce n’est pas très grave car j’ai compris en y étant pourquoi l’Univers m’avait un peu forcé la main (pour faire vite : je n’ai pas été dans cette ville intéressée par ce qui m’aurait intéressée il y a quelques mois ; il y a aussi un truc sur Vérone, mais nous y reviendrons dans l’article dédié).

Les essentiels
– L’aéroport de Linate est vraiment très proche de la ville que l’on peut rejoindre de diverses manières, mais attention, il ferme à la fin de la semaine pour travaux jusqu’à fin octobre et les avions en provenance de Paris atterriront donc à Malpensa (d’où part un express qui rejoint la gare de Cadorna)
– Pour mon vague programme j’ai utilisé Mapstr et deux cartes publiques : celle de Deedee et celle de A Milano Puoi ; j’ai mis la mienne à jour au fur et à mesure, mais je ne peux pas encore la rendre publique donc n’hésitez pas à m’envoyer une demande d’amis.
– La ville n’est pas très étendue, et plutôt plate, donc on peut faire l’essentiel à pieds ; sinon, les transports en commun sont assez pratiques et bien maillés (mais un peu chers, ai-je trouvé). N’hésitez pas à prendre le tram 1, très typique (un vieil electrico comme à Lisbonne) et qui passe par tous les lieux essentiels.
– Il fait très chaud en cette saison, on s’en doute, mais j’ai trouvé que la ville restait néanmoins assez aérée, grâce aux nombreux parcs et jardins et à une vraie volonté de végétalisation, nous y reviendrons.
– A peu près partout on pourra vous parler anglais ; pour ma part j’ai essayé de parler un peu italien, mais c’est une langue que j’ai apprise sur le tas et que je comprends mieux que je ne m’exprime, ce qui fait que j’étais assez vite bloquée, et j’ai finalement pratiqué une langue non autorisée par la convention de Genève, mélange d’italien, d’anglais où pointait parfois de l’espagnol, ce qui donnait des truc comme voglio linguine alle vongole con un glass of prosecco è water frizzante !
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L’ensemble est moyennement cher, moins que la France mais plus que le Portugal ; la ville est plutôt épargnée par le tourisme de masse, et c’est plutôt appréciable.

Que voir ? Que faire ?

– Avant tout, et comme d’habitude, je dirais se promener au hasard et sans but : c’est vraiment l’une des activités que je préfère dans une ville inconnue (et même dans une ville connue d’ailleurs), cela permet de découvrir des merveilles. N’hésitez pas à lever le nez et à jeter un petit oeil curieux dans les entrées, certaines sont absolument fabuleuses !

– Le Duomo : c’est la troisième plus grande cathédrale du monde, et vous ne pourrez guère la louper. Pour ma part, je n’ai pas visité l’intérieur, car je n’avais pas tellement envie de faire 1h de queue en plein soleil et de risquer une insolation alors même que je ne suis pas une grande adepte des églises (attention, vous ne pourrez de toute façon pas entrer si vos genoux et/ou épaules ne sont pas couverts). Par contre l’extérieur est vraiment très majestueux !

Milano Duomo
Milano Duomo

– Juste à côté, la Galleria Vittorio-Emanuele est véritablement une splendeur : du sol au plafond, un des plus beaux passages couverts qu’il m’ait été donné de voir, et j’en ai vus. Immanquable !

– Le musée du théâtre et la Scala : à l’autre bout de la galerie par rapport au Duomo, je n’ai d’ailleurs pas failli la trouver alors qu’elle était sous mon nez. De fait, l’extérieur n’a rien de notable, mais alors l’intérieur : il abrite un intéressant petit musée du théâtre et de l’opéra (le seul musée que j’aie visité au final) et surtout, on peut voir l’intérieur de la salle de spectacle lorsqu’il n’y a pas de répétitions (il faut donc vérifier avant sur le site). Et là : une merveille absolue, qui m’a pas mal rappelé l’opéra de Prague !

– Château des Sforza : je n’ai là encore pas visité l’intérieur, mais il est très agréable d’y faire un tour.

– Le quartier des navigli est un très joli endroit, assez calme (je m’attendais à une foule de touristes en goguette et étonnamment, pas du tout) : il n’en reste que deux encore en eau, le naviglio grande et le naviglio pavese qui rejoignent la Darsena ; il est très agréable de se promener le long des canaux, particulièrement le naviglio grande ; il ne faut pas omettre, vers le haut du canal, de prendre sur la droite le vicolo dei landandai, l’endroit où les Milanaises venaient faire leur lessive : c’est très pittoresque et joli comme tout. Plus bas, le Centro dell’incizione offre une jolie cour toute en verdure, et permet d’apprécier le travail d’artistes graveurs !

– Le cimitero monumentale, véritable musée à ciel ouvert, est stupéfiant de beauté et regorge de petits bijoux architecturaux et artistiques. J’ai eu pour ma part un véritable coup de foudre pour la statue d’une femme ange sublime de grâce, de beauté et de sérénité (en fait, j’ai eu la bizarre impression qu’elle me parlait, et je me suis sentie particulièrement en paix en la regardant, et d’ailleurs je suis restée très longtemps devant elle en état de contemplation) !

Où se reposer un moment ? Les parcs et jardins

Ce que j’ai vraiment aimé à Milan, c’est qu’il s’agit d’une ville très végétale (un exemple à suivre, en fait) : outre les parcs et jardins dont nous allons parler et qui sont des havres de paix et de fraîcheur, le moindre espace est occupé par des arbres, des plantes, des fleurs ; certaines façades sont entièrement végétalisées et les milanais mettent tellement de plantes sur leurs balcons et dans les cortile qu’il n’y a plus de place pour quoi que ce soit d’autre. Résultat ? Et bien il n’y fait pas une chaleur si insupportable que ça. Quant aux divers jardins, ce sont des lieux où il fait vraiment bon se poser :

– Parco Sempione : un très grand parc bordant le château des Sforza ; très ombragé et arboré, c’est un véritable bonheur !

– l’orto botanico : dans le quartier Brera, à deux pas du quadrilatère de la mode et de la via Montenapoleone, il m’a littéralement « appelée ». J’ai été émerveillée par cet écrin de verdure, de fraîcheur, de calme, à l’écart de la foule. J’y ai passé un long moment à écrire !

– Le jardin de la villa Necchi Campiglio : un coup de coeur également pour cet endroit agréable, calme et plein de fraîcheur ; idéal pour se reposer un moment. La maison peut se visiter (mais uniquement en groupe et en visite guidée, le truc dont j’ai horreur), le jardin quant à lui est gratuit !

– Jardin public Indro Montanelli : à deux pas du précédent, c’est un endroit agréable où les Milanais viennent passer un moment en famille (mais c’est loin d’être mon préféré)

Où boire un cappuccino ?

Attention, malheureux : jamais de cappuccino après 11h, cette boisson est exclusivement réservée au petit-déjeuner. Alors évidemment on en trouve partout : les Milanais le prennent plutôt debout au comptoir, moi je préfère évidemment m’installer en terrasse (mais il faut tout de même commander à l’intérieur puis, selon les endroits, prendre sa commande et aller s’installer, soit aller s’installer et on vous apportera votre commande). Deux endroits ont retenu mon attention :

– Pasticceria Angela Milano, via Ruggero di Laria, 15 : en face de mon appartement donc ça aidait, mais en outre j’ai cru comprendre que c’était une des meilleures pâtisseries de Milan !

– Pasticcera Fratelli Freni, Corso Venezia, 43 : parce que j’ai eu un dessin sur mon capuccino !

Pasticceria Fratelli Freni
Pasticceria Fratelli Freni

Où déjeuner/dîner ?

Evidemment je suis partie avec toute une liste, et j’en ai testé un : le reste est dû au hasard, et de fait il a très bien fait les choses car j’ai été contente de tous les restaurants que j’ai essayés (exclusivement à midi : le soir je dînais à l’appart).

– Obicà duomo : au sommet du centre commercial Rinascente, la terrasse de ce restaurant offre une vue absolument fabuleuse sur le duomo. On y mange de l’excellente mozzarella, puisque c’est un bar à mozzarella, j’ai donc dégusté une exquise caprese, mais il y a beaucoup d’autres choix !

– Officina 12 : une excellente adresse sur le naviglio grande : une jolie terrasse au calme avec vue sur le canal, de la très bonne cuisine (j’ai mangé une côtelette à la milanaise, qui est un de mes plats préférés). Un poil cher cela dit, mais bon.

– Carlsberg OI, Bastioni di porta nova, 9 : j’étais un peu désespérée ce jour-là de trouver quelque chose qui corresponde à mes critères, quand j’ai avisé en contrebas de la rue une petite terrasse brumisée (ils font ça à Milan : les terrasses sont pourvue de ventilateurs/brumisateurs) avec vue sur un ancien naviglio et l’écluse de Léonard de Vinci ; l’endroit est plutôt estampillé bar, et porte un nom pas du tout italien, mais j’ai décidé de tester et bien m’en a pris : les spaghetti con vogole que j’ai dégustés étaient absolument délicieux, et la terrasse particulièrement agréable. Le tout pour un prix raisonnable.

– Da Regina, via Silvio Pellico 1 : l’expérience fait que je me méfie toujours des restaurants sis à proximité des attractions touristiques, ce sont souvent des lieux où on ne mange pas très bien, pour cher. Celui-ci est dans une petite rue parallèle à la galeria Vittorio-Emanuele, et m’a inspiré confiance. Il faut dire aussi que ma bienveillance leur était toute acquise : à peine j’avais mes fesses sur ma chaise que ce trouvait devant moi une coupe de prosecco ! Mais le reste était très bien : un délicieux trio de tartares (avec des tomates cerises presque aussi bonnes que celles que je cultive, ce qui est très rare) et un somptueux choix de desserts ! Un peu cher, mais bon !

Où déguster une glace ?

J’ai une manie avec les glaces : je les aime un peu fondues, ce qui fait que je les sors du congélateur et je les laisse fondre quelque temps avant de les manger ; les glaces italiennes, qui ont cette texture parfaite dès le départ, sont donc mes préférées, mais en France on n’en trouve pas partout et les parfums sont tout de même très limités. Bon, je ne me suis pas pour autant jetée sur tous les glaciers de Milan, je me suis contentée de deux :

– Il massimo del Gelato, via Lodovico Castelvetro, 18 : j’ai cru comprendre que c’était sinon le, du moins l’un des meilleurs glaciers de Milan. Je veux bien le croire : j’ai failli avoir un orgasme gustatif tellement c’était bon. C’est juste dommage qu’il n’y ait pas de petite terrasse ou de petit jardin à proximité : je suis revenue sur le Corso Sempione mais enfin niveau bucolique on fait mieux. Mais tout de même : à tester absolument.

– Gelateria Sempione, via Emanuele Filiberto 2 : très bon aussi, mais honnêtement moins que l’autre (mais il y a des petits bancs devant)

Gelateria Sempione
Gelateria Sempione

Où et que shopper ?

– Dans les supermarchés, c’est vraiment un endroit que j’adore quand je suis à l’étranger.
– Malgré mes recherches, je n’ai malheureusement pas trouvé de jolis concept stores de souvenirs artisanaux (j’ai un peu mieux trouvé à Vérone), donc j’ai passé mon tour ; il y a quelques jolies petites choses, néanmoins, à la boutique de la villa Necchi Campiglio
– Des livres : Rizzoli, Galeria Vittorio-Emanuele. Outre que cela permet d’acheter quelque chose dans la galerie qui ne coûte pas les deux yeux, c’est une excellente librairie où l’on trouve vraiment son bonheur question lectures dans toutes les langues et de tous les pays : j’y ai non seulement trouvé tout un assortiment de Petit Prince (en italien, en dialecte local et même en latin, et encore je me suis limitée) mais également Bonjour tristesse. Ils ont aussi de très jolis carnets fabriqués en Italie.

Rizzoli
Rizzoli

– Acqua di Parma : très honnêtement, alors qu’il y a quelques années j’aurais léché toutes les vitrines de la via Montenapoleone, tout cet étalage de luxe m’a un peu donné la nausée. J’ai fait une exception pour Acqua di Parma (je suis entrée mais je n’ai rien acheté) parce que ça reste du savoir-faire local, et que la boutique est un écrin feutré, jolie et élégante.

Acqua di Parma
Acqua di Parma

– Individuals, via Vigevano 11 : comme son nom ne l’indique pas, il s’agit d’une petite boutique de lingerie made in Italy ; des coupes très simples dans de magnifiques tissus, j’avoue que j’ai totalement craqué (je suis une addicte de lingerie)

Individuals
Individuals

– Eataly, Piazza XXV Aprile : alors je sais, il y en a un à Paris ; du reste j’ai une épicerie italienne à 200m de chez moi. Mais je voulais absolument visiter ce temple de la gastronomie italienne, et je me suis sentie dans le magasin comme une enfant dans une confiserie (j’étais malheureusement limitée par la taille et le poids de ma valise).

– 10 Corso Como : le feu Colette local. L’entrée vaut le coup d’oeil (une très jolie petite cour verdoyante), après ça reste un concept store de luxe, très cher. Bon j’avoue j’ai tout de même eu un coup de cœur pour un bracelet, mais j’ai été raisonnable (en sachant qu’il y a quelque temps, j’aurais été du genre à craquer, yolo !) et je n’ai pris qu’un petit badge (avec un coeur aussi). Il faut néanmoins aller y faire un tour si on est dans le coin, par curiosité !

Et voilà pour Milan ! A venir : le lac de Côme et Vérone !

City Guide : Vienne, les essentiels

Cette année donc, c’était Vienne. Une ville qui, au premier abord, ne m’attirait pas plus que ça (j’ai vraiment un mouvement de recul envers tout ce qui est germanique, et de manière globale, étant une vraie latine, je suis plus attirée par le bouillonnement des villes du sud, comme Lisbonne) (disons qu’elle était sur ma liste, mais pas en haut) mais je ne sais pas, j’ai été prise d’une impulsion subite, j’avais envie de Schnitzler, de Zweig, de Klimt surtout. Par contre je ne suis pas une adepte de Sissi, même si pour mes 20 ans mes parents m’ont offert une bague fabriquée avec une pièce en or de François-Joseph à laquelle je tiens beaucoup. Disons que j’y suis allée pour la Sécession et le Jugendstil (variante de l’Art Nouveau que j’aime tant), pas du tout pour la capitale de l’Empire. Néanmoins, mais on en reparlera, j’ai retrouvé énormément de ce que j’avais aimé à Prague (ce qui est somme toute logique).

La ville de Vienne jouit d’une excellente réputation : en 2017, et ce pour la 8e fois consécutive, elle a été classée en tête des villes les plus agréables à vivre au monde par le cabinet international Mercer. En outre, en 2018, on célèbre le centenaire de la mort de quatre des plus grands représentants de la modernité : Gustav Klimt, Egon Schiele, Otto Wagner et Koloman Moser, auxquels il est rendu hommage à peu près partout (enfin surtout les trois premiers). L’occasion rêvée d’y aller pour ce qui m’attirait dans cette ville, donc.

L’anticipation :

–  Pour le logement, comme tous les ans, j’ai choisi Airbnb, un très mignon studio au sud du Döbling, à l’écart du centre historique mais à deux pas du métro U4 qui permet de tout faire, et surtout, avec une terrasse (je suis maniaque des terrasses donnant sur la ville). Je m’y suis sentie comme chez moi (c’est le but) et j’y ai d’ailleurs beaucoup écrit (je me suis remise au Truc).

Pour l’avion, j’ai pris Austrian Airlines (Air France était un poil moins cher mais avec le risque de rester clouée au sol par une grève inopinée, donc sans façon, non). Je n’étais pas hyper satisfaite de l’aller : la compagnie ne propose pas de bagage drop à Roissy, ce qui fait que même en s’étant enregistré en ligne il faut faire une queue monstrueuse pour déposer sa valise (quel est donc du coup l’intérêt de s’enregistrer en ligne, surtout quand comme moi on a de la chance et qu’on tombe derrière un groupe de Japonais). En outre, le personnel de bord ne parle pas le français ce qui, sur une liaison entre Vienne et Paris, me semble problématique (oui parce que bon, les crcchh au haut-parleur, c’est déjà difficile à comprendre dans sa langue, alors en anglais mâtiné d’accent autrichien, bonjour). Mais j’ai trouvé qu’à Vienne c’était mieux organisé : il est très facile de faire le trajet entre l’aéroport et la ville, notamment par le CAT, qui n’est pas cher et qui vous conduira à Wien Mitte en 16 minutes (à quand un express de ce type en France, où c’est le parcours du combattant pour rejoindre les aéroports, je vous le demande !). Et surtout au retour j’ai pu déposer mes bagages à Wien Mitte, c’est Austrian qui s’est occupé de transférer ma valise à l’aéroport et dans l’avion, et ça m’a bien facilité les choses ! Donc au vu de l’organisation autrichienne, j’en ai déduit que c’était la France qui semait le bordel (ce qui m’a été confirmé en atterrissant à Roissy : une désorganisation sans nom).

Pour établir mon programme, j’ai fait comme d’habitude : au fur et à mesure de l’année, en lisant des articles de blog (par exemple celui-ci) ou d’ailleurs (ainsi que quelques communiqués de presse), j’ai noté les choses qui me plaisaient et me faisaient envie dans Google Map ; cette année, j’ai néanmoins complété avec le Guide Vienne du National Geographic, extrêmement bien fait et complet : chaque zone est très détaillée, avec une foule de renseignements historiques et culturels, mais ce que j’ai surtout apprécié ce sont les promenades, qui permettent, en ajoutant ou en retirant des choses en fonction de ses envies, d’établir son parcours journée par journée. Bref, je reprendrai ce guide lorsqu’il existera sur mes destinations.

– J’ai choisi de ne pas quitter Vienne, même si c’est tout à fait possible de faire des excursions dans les environs, voire à Bratislava qui n’est qu’à une heure et que l’on peut rejoindre facilement grâce à une liaison en bateau. Je le regrette presque, mais on ne peut pas tout faire !

– J’avais, comme d’habitude, acheté une carte, une Vienna Card en l’occurrence, qui permet de prendre les transports en commun sans se casser la tête de savoir comment ça fonctionne, et propose en outre de nombreuses réductions : partout où je suis allée, j’ai économisé des sous grâce à elle, donc bon investissement. Prendre la rouge si vous voulez les transports !

– Last but not least, on m’avait proposé avant de partir de tester une application qui s’appelle Desticity et qui propose des mini-audioguides sur les lieux incontournables, une vingtaine pour Vienne parmi lesquels le Belvédère, la Cathédrale, le Rathaus ou encore la Sécession. L’essentiel en peu de mots. Si vous souhaitez tester à votre tour, pas forcément à Vienne, je vous offre un bon de 10€ pour télécharger la destination de votre choix : pour cela, il vous suffit d’utiliser le code DESTICULTURELLE !

A savoir avant de partir :

Les transports : le métro fonctionne très bien, il est clair, propre et pas bondé. Je suis moins enthousiaste sur le tram. Après, l’essentiel peut se faire à  pieds, car les distances sont plutôt réduites dans le centre (j’ai souvent été surprise d’ailleurs que des monuments que j’imaginais un peu loin les uns des autres soient en fait juste à côté).

La météo : est très variable, j’ai eu de la chaleur insupportable, de la pluie, des orages, le tout parfois dans une même journée. J’avais prévu mes bagages en conséquence : robes légères et sandales l’essentiel du temps, et jean/basket pour les journées plus mitigées (mais comme les jours qui commençaient mitigés se terminaient en chaleur accablante et inversement, ce n’était pas toujours idéal)

La langue : l’essentiel du temps, vous pourrez vous débrouiller avec l’anglais ; je dis l’essentiel du temps parce que j’ai été surprise, à 2-3 occasions, d’avoir face à moi un interlocuteur qui n’en parlait pas un mot, et sachant que ma connaissance de la langue de Goethe se résume à Ich liebe dich, vous imaginez le problème (je ne dis pas Ich liebe dich comme ça). Personne ne parle français, ou alors que des gens que je n’ai pas rencontrés…

L’argent : file vite, comme partout ailleurs. Les lieux touristiques sont un peu chers, par contre j’ai trouvé que dans les restaurants et les supermarchés, ce n’était pas exorbitant, voire très raisonnable. J’avais lu que souvent ils refusaient la CB, je n’ai pas eu le problème. Attention avec le liquide, les distributeurs ne délivrent souvent que de grosses coupures et j’ai eu des sueurs froides lorsque je me suis retrouvée avec un billet de 100 qui en France aurait été refusé par tous les commerçants sauf pour un gros achat, mais en fait non, vous pouvez payer votre café avec, ça ne les gêne pas.

– J’ai trouvé qu’il n’y avait pas beaucoup de monde, même dans les lieux très touristiques, je n’ai jamais fait la queue pour visiter. Je m’interroge sur ce point, mais apparemment tout le monde le dit de partout…

Où boire ? Où manger ?

Vienne est une ville à terrasses, à chaque coin de rue vous avez l’embarras du choix. Sachant que c’est une de mes activités favorites, je ne vais pas vous faire la liste de tous les endroits où je me suis arrêtée, je me contenterai donc du notable :

– Figlmüller : les escalopes panées, plus milanaises que viennoises d’ailleurs, étant un de mes plats préférés, il m’était impossible de ne pas aller en goûter une dans leur temple, une véritable institution qui a un peu tendance malheureusement à se transformer en parc touristique : une longue attente, c’est un peu l’usine et on vous encourage à partager votre table avec d’autres pour remplir (c’est convivial, cela dit, et j’ai ainsi déjeuné avec un couple d’Américains et un couple d’Israéliens). C’est quand même à faire : l’endroit est très beau, les schnitzels sont gigantesques et excellentes, et les prix ma foi pas exagérés.

– Café Sacher : une institution pour la fameuse sachertorte qu’ils ont inventée. Là encore, il faut un peu faire la queue tant le touriste s’y presse, mais c’est une expérience : endroit luxueux, ambiance feutrée, serveurs en livrée, et un gâteau absolument renversant (pour un prix qui ne m’a pas fait tomber de ma chaise).

Café Central : il y a à Vienne une multitude de vieux cafés historiques, et ne pouvant tous les tester je me suis décidée pour le café central. Là encore il y a la queue (en fait à Vienne je n’ai fait la queue que pour manger), je n’ai pour ma part pas trop attendu mais lorsque je suis ressortie je pense que l’attente était longue. J’y ai mangé un excellent apfelstrudel dans un décor absolument sublime.

– Fischerbrau : alors là, on change complètement d’ambiance. Il s’agit d’une, sinon de la plus ancienne brasserie de Vienne, et elle se trouvait juste en face de l’appartement que j’avais loué : il aurait été dommage de ne pas tester. Franchement, j’étais ravie : un jardin très agréable, une excellente bière maison, un plat (des saucisses viennoises) simple mais copieux et très bon, et le tout pour vraiment pas cher. L’endroit n’est pas du tout fréquenté par les touristes, et d’ailleurs ils ont eu du mal à me trouver une version anglaise du menu, mais du coup, c’est vraiment typique : n’hésitez pas !

Où et que shopper ?

Comme ailleurs, les boutiques de souvenirs ne manquent pas, et les jolies choses voisinent avec les horreurs habituelles. Sissi, Klimt et Mozart sont mis à peu près à toutes les sauces, de la tasse au porte-clé en passant par des trucs non identifiés. Vous me connaissez, ce n’est pas trop ce que je cherche. On se contentera donc :

A manger : j’ai rapporté un excellent fromage tyrolien, du Heumilchkäse, bêtement acheté au supermarché du coin (et que j’espère pouvoir retrouver chez l’un de mes fromagers) ; de manière générale, j’adore écumer les supermarchés à l’étranger, on trouve toujours des choses que l’on ne trouve pas chez soi, mais j’ai dû me limiter (je n’ai pas pu rapporter de crème au chocolat Milka qui est pourtant une tuerie absolue). J’ai également rapporté des gaufrettes Manner, que l’on trouve aussi en supermarché mais aussi dans des boutiques dédiées, dans de jolies boîtes pour offrir à sa grand-mère. Je suis d’ailleurs embêtée parce que c’est devenu ma nouvelle drogue et je ne sais pas comment je vais faire (enfin si, je pourrai les commander). Autre « incontournable » : les boules Mozart, on en trouve partout, je n’en ai pas pris parce que j’en avais rapporté de Prague et pas trouvé extraordinaire (bon, mais pas à tomber, et comme elles risquaient de souffrir avec la chaleur…).

Les boutiques des musées : c’est vraiment là que je préfère acheter mes souvenirs, pas seulement livres et cartes-postales mais ils proposent souvent de jolis objets décoratifs (et également des trucs d’un goût plus douteux, c’est un fait) ; j’aurais bien rapporté un vase en cristal avec le baiser de Klimt émaillé mais j’avais peur qu’il arrive en kit. La boutique du musée Leopold et celle du Belvédère sont mes deux préférées.

– Une boutique où on trouve de jolies choses est située en face de Figlmüller, elle regorge de souvenirs artisanaux. J’y ai acheté du cristal et deux jolis magnets.

Swarovski : j’ai craqué, il y avait des soldes et un joli pendentif exactement comme je cherchais ; alors vous allez me dire qu’on en trouve partout, des boutiques, et je dirai certes, mais c’est quand même local !

Les livres : alors j’ai un peu écumé les librairies mais je n’en ai pas trouvé de waow. J’étais à la recherche de mon exemplaire « souvenir de voyage » de Bonjour Tristesse que je n’ai pas trouvé donc une nouvelle fois je me suis rabattue sur Le Petit Prince qui me semble plus facile pour mon projet vu que c’est le livre le plus traduit au monde (mais maintenant, je ne l’ai pas en néerlandais) !

– Et puis, comme d’habitude j’ai gardé tous mes tickets, prospectus etc. ainsi qu’une pièce de 50cts représentant la Secession frappée en 2018, pour ma Vienna Box : ce sont finalement les meilleurs souvenirs !
vienna box

Voilà pour les essentiels pratiques. La semaine prochaine on se baladera dans les rues, les parcs et tout ça, et la semaine suivante on visitera les musées !

(Je n’ai pas fait de vraie video, simplement une story sur Instagram que vous pouvez voir ici)

L’Aventure des langues en Occident, d’Henriette Walter

L'Aventure des langues en Occident, d'Henriette WalterIl s’agit donc d’une sorte de voyage guidé à travers l’histoire et la réalité actuelle des langues de l’Europe. Il aurait pu s’organiser dans le cadre de chacun des pays. Mais cela aurait conduit à brouiller les pistes car les frontières des langues ne sont pas celles des États. Or ce sont les langues qui sont le centre de ce livre.

Lorsque j’ai fait mes cartons de livres pour mon déménagement, je suis tombée sur cet essai que j’avais acheté dans un vide grenier il y a quelques années et que je n’avais malheureusement jamais pris le temps de lire, et du coup complètement oublié. Ce qui est d’autant plus dommage que le sujet m’intéresse beaucoup, et il m’a semblé d’autant plus indispensable aujourd’hui que l’Europe ne fait plus rêver et que l’on met l’accent sur les différences au lieu de voir ce que nous avons de commun (je pense à la Catalogne, mais pas seulement) : si l’objet de ce livre n’est évidemment pas politique, en émerge pourtant cette idée que nous avons beaucoup de choses en commun.

Partant de l’origine Indo-européenne commune de toutes les langues parlées en Europe, Henriette Walter s’attache à décrire chaque groupe sur le plan à la fois strictement linguistique mais aussi géographique : le grec, qui s’il est aujourd’hui marginal est pourtant à la racine de la culture européenne (notamment avec l’invention de l’alphabet) et se trouve disséminé dans toutes les autres langues ; les langues celtiques, là encore peu nombreuses et circonscrites géographiquement alors même que les Celtes ont largement dominé l’Europe à une époque ; les langues romanes, issues du latin (italien, espagnol, portugais et français) ; et enfin les langues germaniques, du nord avec les langues scandinaves et de l’ouest avec l’allemand, le luxembourgeois, le néerlandais et l’anglais).

Et tout cela est bien évidemment passionnant, sous-tendu par l’idée que langues et idéologies/manières de voir le monde sont intrinsèquement liées, mais aussi que les différentes langues évoluent, s’interpénètrent, que dans un même pays on parle plusieurs langues car les frontières linguistiques sont poreuses, et qu’une même langue est parlée dans plusieurs pays. Très pédagogique, l’ouvrage est illustré de nombreuses cartes et tableaux, et s’il est parfois très technique (j’ai toujours eu du mal avec la phonétique, qui n’a jamais voulu s’enregistrer durablement dans mon cerveau) il réserve aussi des petites « récréations », sous forme de jeux très instructifs. J’ai eu des révélations sur certains mots et surtout sur certains noms de lieux, car finalement c’est dans la toponymie que l’on trouve le plus de vestiges de notre histoire et de nos racines communes.

Bref, un ouvrage indispensable, au ton à la fois primesautier et sérieux, qui ravira les amateurs de langue mais aussi d’histoire !

L’Aventure des langues en Occident — Leur origine, leur histoire, leur géographie
Henriette WALTER
Robert Laffont, 1994