Luxure et gourmandise…

Depuis toujours, sexe et gourmandise sont étroitement liés : il n’y a qu’à voir, au hasard, les Contes des mille et une nuits où abondent les comparaisons gustatives et les repas constituant des préliminaires particulièrement raffinés ; autre exemple : le Cantique des cantiques où le miel est omniprésent.

Certains aliments, du reste, sont dits aphrodisiaques : les huîtres, le gingembre, le chocolat. Sans parler du Champagne. Peut-être parce qu’avec l’odorat (auquel il est d’ailleurs profondément lié), le goût est le sens le plus animal, et celui qui nécessite la plus grande proximité pour être sollicité : il est, naturellement, lié à la chair.

Et puis, gourmandise et luxure sont les deux pêchés capitaux des hédonistes, auxquels je revendique mon appartenance.

Aujourd’hui, j’avais donc envie de vous offrir quelque chose d’un peu différent : pas seulement une lecture, mais quelque chose d’un peu plus complet. Quelque chose qui nourrit spirituellement, mais aussi charnellement, parce que l’été arrive bientôt, la chaleur, les siestes coquines, et qu’en cette saison on a envie, aussi, d’expérimenter.

Gourmandise

Commençons néanmoins par la lecture : j’ai choisi un recueil de nouvelles parfaitement en adéquation avec mon thème : Gourmandise de Fleur Deschamps qui vient de paraître dans la collection Paulette, mon éditeur donc mais ce n’est pas pour ça que je l’ai choisi.

Ce recueil est composé de cinq nouvelles, subtilement écrites et délicieusement érotiques, autour du thème de la nourriture. Les personnages s’en donnent à cœur joie, goûtent aux fruits défendus, s’ébattent au milieu des sucreries ou croquent des chocolats à l’effet particulier. Bref, un véritable petit plaisir de lecture, qui donne très envie de participer !

Et cela tombe bien, car j’ai de quoi satisfaire cette envie. On connaît la classique utilisation du contenu des placards pour pimenter un peu les relations : les fruits, la crème fouettée (plutôt allégée sinon c’est trop collant) ou la pâte à tartiner au chocolat sont parmi les plus classiques.

Partant de là, la marque Passage du désir a créé une gamme de produits sexy fooding « pour se délecter l’un de l’autre ». Des produits ludiques et comestibles. J’en ai testé deux :

– Le premier est un tube de peinture corporelle au chocolat. Il n’y a pas à dire : ça sent le chocolat, ça a le goût du chocolat et d’ailleurs au dos du tube on nous indique les calories. J’ai trouvé ce produit sympathique, mais sans plus car je n’ai pas trop vu la valeur ajoutée par rapport à une sauce au chocolat purement alimentaire, vu que ça colle pareil et qu’il est en fait assez difficile de faire vraiment de la peinture avec, car c’est un poil liquide.
– Le deuxième en revanche est un gros coup de cœur : c’est une huile de massage dont l’odeur seule est orgasmique : l’huile gourmande de YesforLov. Il existe quatre parfums, j’ai choisi Barbe à papa. Agréable au toucher, ça glisse mais ne colle pas, ça sent divinement bon, et c’est très sucré. Pas extraordinairement bon par contre : c’est comestible mais pas réellement de la nourriture donc on ne peut pas non plus complètement en abuser, mais avec du sucre pétillant, ça fait un effet vraiment extra.

Si vous aussi vous avez envie de vous amuser, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Partenariat commercial – Produits offerts

Les moelleuses au chocolat, de Silène

Croissants de pâte d’amandes garnis d’une ganache au café, les bouchées passaient directement des mains de la belle aux langues des hommes qui en profitaient pour lui lécher les doigts avec des yeux de fou, tant leur plaisir grandissait. La robe roula sur la hanche, dévoilant des fossettes charmantes, la naissance de deux sphères plantureuses, brun moka.

Luxure et gourmandise sont les deux péchés capitaux les plus agréables, et lorsqu’ils se mêlent, c’est pour notre plus grand plaisir, comme dans ce recueil de nouvelles autour du chocolat.

Six petites histoires, qui éveillent les sens : des femmes chocolat, des ensorceleuses de la ganache. Des goûts, des parfums, des textures sortent des pages pour envoûter le lecteur. Chocolat et érotisme se mêlent divinement.

Six nouvelles qui ont ceci de délicieux qu’elles sont excellemment écrites, très subtiles, très raffinées, tissées de multiples références littéraires.

Si vous cherchez de l’érotisme brutal, passez votre chemin, mais si comme moi vous aimez la délicatesse, vous allez adorer toutes ces histoires. La première notamment, ma préférée je crois, met en scène une jeune femme qui ensorcelle les hommes grâce à ses chocolats, et, particulièrement envoûtante, donne envie d’en croquer tant l’auteur sait parfaitement rendre la sensualité exceptionnelle du cacao, ses odeurs, son aspect, les goûts qui explosent, même leurs noms sont des appels à la volupté.

La deuxième, hommage à Villiers de l’Isle-Adam, est également une véritable gourmandise.

Bref, ce recueil m’a enchantée, car il parvient à être troublant sans aucune vulgarité, c’est un véritable appel à l’hédonisme qui ravit tous les sens, et je ne saurais trop vous encourager à le découvrir : vous ne verrez plus le chocolat du même oeil, même s’il n’est plus à prouver que c’est un aphrodisiaque !

Les Moelleuses au chocolat (lien affilié, nouvelle édition)
Silène EDGAR
Editions du Jasmin, 2013

 

Éloge de la gourmandise

La gourmandise est un désir d’aliments jugés particulièrement agréables, que certains moralistes et certaines doctrines religieuses peuvent considérer comme un défaut ou une faute. Dans les religions abrahamiques, la gourmandise est opposée aux enseignements de modération. Dans la religion chrétienne, la gourmandise, c’est-à-dire au sens moderne de la gloutonnerie, est un des sept péchés capitaux et s’oppose à la tempérance.

La gourmandise, c’est être vivant. C’est se laisser aller aux plaisirs simples du quotidien, c’est se laisser aller aux petites joies de l’existence. C’est refuser la tristesse de l’ascèse, l’austérité de la tempérance, le sacrifice de soi aux relents de puritanisme. C’est être attentif à la richesse du monde et à ce qu’il nous offre.

La gourmandise, c’est être exigeant. C’est rechercher le meilleur. Etre gourmand, c’est une quête d’idéal, sans cesse renouvelée dans la diversité.

La gourmandise, c’est la chair autant que la chère. Etre gourmand, c’est être attentif à son corps, à ce qu’il désire, à ce qui lui fait plaisir. Un bon plat peut à l’occasion mener au plaisir suprême, extase, orgasme gustatif.

La gourmandise est presque aussi bonne que la luxure

La gourmandise, c’est la rébellion, le refus de se plier aux règles hygiénistes et paternalistes que veut nous imposer la société. Cinq fruits et légumes par jour. Pas trop gras, pas trop sucré, pas trop salé. Buvez (de l’eau), éliminez. Etre gourmand, c’est être libre, c’est refuser la culpabilisation du plaisir.

La gourmandise, c’est la sociabilité. Un bon vin, un bon gâteau s’accompagnent à merveille d’un ami, et quel plus merveilleux bonheur que de refaire le monde autour d’un bon repas, entouré de ceux qu’on aime ?

(La photo a été prise au Loir dans la théière (rue des rosiers, près de la Place des Vosges), qui propose des gâteaux si indécents qu’ils sont régulièrement en photo sur Instagram. En l’occurrence, il s’agit de la fameuse tarte au citron meringuée, que je rebaptiserai pour ma part tarte à la meringue citronnée. Une vraie gourmandise menant à l’extase gustative).