En janvier, j’ai essayé de changer mes habitudes : au lieu de partir bille en tête dans de nombreux projets et de m’agiter dans tous les sens sous prétexte qu’on commençait une nouvelle année, ce qui était une mauvaise idée parce que je me retrouvais très vite épuisée et vidée, je me suis adaptée au rythme des saisons.
J’ai accueilli le vide et le repos. Pas l’hibernation au sens strict évidemment, les impératifs quotidiens l’empêchant, mais une certaine forme.
Je suis restée beaucoup chez moi, le plus que je pouvais, au lieu de me forcer à sortir parce que « ça fait du bien », alors que je n’en ai pas envie et que je ne vois pas en quoi ça fait du bien. Au contraire, je me suis écoutée : j’ai dormi, j’ai rêvassé dans mon univers cocooning, j’ai bu du chocolat chaud et mangé des plats réconfortants à base de fromage fondu (et des crêpes), j’ai lu beaucoup, peint et dessiné un peu.
Ecrit mais seulement dans mon journal : une écriture introspective, qui permet de retrouver le fil de soi.
En accueillant ce vide, ce doute également, en m’arrêtant de courir dans ma roue, je me suis sentie beaucoup mieux. J’ai pris le temps nécessaire pour m’arrêter et regarder la route devant moi. J’avais toujours considéré que c’était du temps perdu. Alors que parfois il faut savoir perdre du temps pour en gagner.
Et là, au cœur du mois de février, je sens les frémissements de la nature. Les énergies de renouveau du printemps commencent à se faire ressentir.
Les jours sont plus longs, et pour peu que le ciel ne soit pas bas et lourd comme un couvercle, cela fait un bien fou. Sur le balcon, les pensées qui s’étaient endormies se réveillent et offrent de nouveau de belles fleurs. La ciboulette reprend de la vigueur. Le camélia fait timidement de petits boutons, et le rosier quelques feuilles tendres. Depuis quelques jours, les perce-neige parsèment la pelouse du jardin, désormais accompagnés par les petits crocus qui poussent en famille, serrés les uns contre les autres. Le sureau, que l’on a laissé tranquille, a une feuille et plein de petits bourgeons ! Et les premiers narcisses qui illuminent tout comme de petits soleils !
Ce qui me ravit, c’est que chaque jour offre un nouvel éveil, une nouvelle pousse, une nouvelle feuille, et cela me donne une énergie folle pour à mon tour me réveiller !