Instantané #109 (résurrection)

Ma monstera, ma beauté, ma fierté, a failli mourir.

Pourtant, au début du confinement, elle était magnifique, j’ai des photos qui en attestent. Et puis, soudainement, elle s’est mise à perdre toutes ses feuilles une par une. Elle avait visiblement besoin d’être rempotée, ce que j’ai fait dès que cela a été possible. Mais, hélas, elle a continué inexorablement a perdre ses feuilles, si bien qu’il ne lui en restait plus une seule. J’ai pesté, en me disant qu’on m’avait vendu une plante génétiquement modifiée programmée pour mourir a une certaine date quoi qu’on fasse. Mais je n’arrivais pas à me résoudre à la jeter.

Et j’ai eu raison car il y a quelques jours, je me suis rendu compte avec joie que ses branches étaient parsemées de minuscules pousses vertes et de promesses de feuille. Et que c’était un joli signe : de force de vie incroyable, de résilience, de renaissance. Un signe aussi que m’envoie l’Univers pour me dire que ça va aller, maintenant (je dis ça parce qu’il s’est passé d’autres choses aussi allant dans ce sens).

Et comme j’aime la philosophie végétale, je me suis dit qu’elle avait peut-être fait une dépression, traversé une nuit noire de l’âme, s’était à l’image des arbres dépouillée de toutes ses vieilles feuilles qui l’encombraient, l’empêchaient de respirer, et que maintenant dans un nouveau pot, plus grand, elle pouvait renaître à une nouvelle vie.

Et moi aussi, je peux renaître.