Charlie et la chocolaterie, de Tim Burton

Charlie Bucket était le petit garçon le plus chanceux du monde. Mais il ne le savait pas encore…

Je ne sais pas si c’est l’approche de Noël ou autre chose, mais toujours est-il qu’en ce moment j’ai envie de films doudou. Il y a peu, j’ai même revu Love Actually  deux fois dans la même semaine, ce qui même pour moi constitue un record. J’ai donc eu envie de revoir ce film, que j’avais vu au cinéma à sa sortie, et qui m’avait laissé le souvenir d’une grosse guimauve colorée, exactement ce dont j’avais besoin, donc…

Charlie Bucket vit avec toute sa famille dans une petite maison délabrée à l’orée de la ville, non loin de la chocolaterie de Willy Wonka, qui le fascine au point qu’il en a construit une réplique en bouchons de dentifrice. L’usine est pourtant entourée de mystères : depuis de nombreuses années, personne n’en a vu le propriétaire, personne même n’y travaille, et pourtant tous les jours des camions sortent des entrepôts pour aller livrer les friandises à travers le monde.

Un jour, Willy Wonka décide pourtant de donner à 5 enfants la possibilité de visiter l’usine, et fait placer 5 tickets d’or dans des barres de chocolat. Mais Charlie a peu de chances d’en trouver un : du chocolat, on ne lui en offre qu’une fois par an, pour son anniversaire

Dans ce film, Tim Burton met parfaitement en images le monde de Roald Dahl, tout en y apportant sa touche personnelle, onirique et magique : les lumières, les couleurs de la chocolaterie sont éclatantes, on pense à Alice au pays des Merveilles, à Hansel et Gretel, à certains autres films de Burton.

Mais il y a aussi du sombre : à cet univers coloré s’oppose l’univers gris de la famille Bucket qui a tant de mal à joindre les deux bouts que les quatre grands-parents dorment dans le même lit ; pourtant, et c’est l’une des forces (et des leçons) du film, ils ne sont pas malheureux, car ils sont unis et ensemble ; comment ne pas verser une (voire…) larme lorsque Charlie partage sa pauvre petite tablette de chocolat reçue pour son anniversaire avec toute sa famille, alors que c’est sa seule friandise de l’année.

Charlie est donc un petit garçon pauvre, mais bon et généreux, et s’oppose donc en tous points aux quatre affreux visitant avec lui le royaume merveilleux de la chocolaterie : pourris, gâtés, capricieux, égoïstes et violents, ce sont de véritables têtes à claques qui méritent amplement une remise en perspective, ainsi que leurs parents…

Le film est extrêmement moralisateur et judéo-chrétiens (chaque enfant incarne un péché capital : envie, gourmandise, orgueil et avarice, alors que Charlie est tellement parfait que c’est habituellement le genre de héros que j’ai envie de secouer pour lui dire de se lâcher un peu) et en règle générale cela m’agace très profondément.

Et là, bizarrement, non : c’est l’émerveillement qui domine. Johnny Depp est formidable, je suis totalement conquise par les Ooompa-Loompas, et j’ai franchement eu envie de m’installer définitivement dans cette chocolaterie…

Charlie et la chocolaterie
Tim BURTON
2005