Au temps de Klimt – la sécession à Vienne, à la Pinacothèque

Il y a des périodes de l’histoire de l’art qui sont plus fascinantes que d’autres. Cela dépend évidemment de la personnalité de chacun, mais pour moi, la Sécession est une période absolument passionnante, et Klimt est inscrit au panthéon des artistes qui m’inspirent.

J’ai beaucoup lu sur cette période, beaucoup de livres et un numéro spécial de Télérama sur l’exposition Vienne 1900 du Grand Palais en 2005 (que je n’avais malheureusement pas vue) que j’ai feuilleté mille fois. Autant dire que j’étais très excitée à l’idée d’aller voir cette exposition et de m’en mettre plein les mirettes.

L’exposition nous plonge au tout début du XXème siècle. Vienne est alors la capitale culturelle de l’Europe, et va devenir le foyer d’un art nouveau, grâce au jeune Gustav Klimt.

Ses débuts sont plutôt académiques, et après avoir étudié à l’Ecole des arts et métiers de Vienne (1878), il ouvre deux ans plus tard, avec son frère Ernst et un condisciple, Franz Match, un atelier de décors de théâtre et de peinture murale qui jouit d’un certain succès. Mais, très vite, il se sent à l’étroit. Pour orner les murs du grand hall de l’université de Vienne, il propose une œuvre monumentale,  Philosophie, médecine et Jurisprudence, qui fait scandale. 

Klimt prend définitivement ses distances avec l’art académique et fonde avec une vingtaine de jeunes artistes viennois la Sécession (1897) : un art de la liberté et du renouveau, un art total où s’associent la peinture mais aussi la musique, l’architecture, la littérature, la philosophie et la psychanalyse de Freud.

L’objet de l’exposition de la pinacothèque est donc de raconter le développement de la Sécession, de ses premiers pas aux débuts de l’expressionnisme. Une large place est accordée à l’exposition Beethoven (1902), l’un des plus grands succès du mouvement, avec une très belle maquette du palais de la Sécession et une reconstitution à l’échelle de la frise Beethoven sur fond d’hymne à la joie.

Autre moment phare : une étude de la dimension mystérieuse de la figure féminine et de la tension entre Eros et Thanatos, avec  Judith et Salomé que j’ai été bien heureuse de voir, ainsi que certaines pièces de Schiele, Moser ou Kokoschka.

Mais, en sortant, je n’ai pu m’empêcher de penser « tout ça pour ça ». Oui, il y a de belles choses, mais je suis néanmoins déçue : beaucoup trop de monde dans des salles beaucoup trop exiguës, si bien que j’ai dû passer les deux premières salles sans les voir pour pouvoir respirer et que de manière générale c’était désagréable et oppressant ; une exposition que j’ai trouvée mal cernée, peu pédagogique (il faut à mon avis déjà au minimum connaître cette époque pour l’apprécier), pas toujours claire.

Et puis, surtout, ça manque de Klimt et de ses œuvres majestueuses de la période dorée : je savais qu’il n’y aurait pas tout, mais vu le titre de l’exposition, j’en attendais un peu plus.

Vu le prix exorbitant de l’entrée à la Pinacothèque, j’en attendais plus !

Au temps de Klimt, la Sécession à Vienne
Pinacothèque de Paris, du 12 février au 21 juin 2015