L’amour est un risque,
une menace, une bravade et une détresse, pour soi comme pour l’autre que l’on entraîne dans un processus dont on ne revient pas, où chaque foulée est sans retour, chaque promesse un serment que le temps nargue et détruit. On engage la personne aimée mais aussi celle qui nous aime sans que nous l’aimions en retour. Cela en vaut-il la peine ? De Yann ou d’Alexandre, lequel se leurre, lequel est dans le vrai ? Ni l’un ni l’autre ? Tous les deux ? Qui d’entre nous peut se dire sans s’abuser, C’est elle, c’est lui, voici la personne qui m’est destinée ? Mais sans pari, sans illusion, sans passion, sans aveuglement, sans sentiment de vérité, sans abîme de déception, quelle vie serait-ce ?
Ce roman de Simonetta Greggio faisait partie de ma sélection de Rentrée Littéraire. Sitôt sorti, sitôt acheté. Par contre, pas sitôt lu, mais enfin, on fait ce qu’on peut. Ce qui m’a interpellée : l’éditeur (je finis par faire une confiance quasi-aveugle à Stock), le résumé (même si au final je pense que la quatrième de couverture en révèle un petit peu trop), la subtile référence à Truffaut (L’Homme qui aimait les femmes pour le titre et Jules et Jim pour l’histoire).
1965. Yann rencontre Maria, et en tombe amoureux. Son frère, Alexandre, ne tarde pas à la désirer aussi…
Amour et infidélités
J’ai vraiment énormément apprécié ce roman qui alterne les points de vue, passant de celui, externe, d’Allis (dont on n’apprend qu’à la fin ce qu’elle vient faire dans l’histoire) à qui les protagonistes se confient, à ceux, internes, de Maria ou de Yann.
L’histoire se déroule sur quarante ans, et le contexte historique, surtout au début, a une importance très grande, avec ce milieu germanopratin des années 60 qui me fascine assez : les personnages sont tous des intellectuels, un philosophe, un professeur de lettres, une aspirante écrivain, et y gagnent en profondeur.
Bien évidemment, ceux qui ont lu ou liront pourront comprendre que Yann est celui qui m’a le plus touchée et en qui je me suis le plus reconnue, mais à la vérité, tous sont d’une grande profondeur, de véritables êtres, complexes, marqués par des blessures.
Extrêmement bien écrit, ce roman est tout simplement, par moments, bouleversant, il laisse sans voix, au bord des larmes voire plus loin dans l’abîme lorsqu’il touche aux sujets essentiels, l’amour, l’infidélité. Une très belle découverte donc, je ne regrette pas de m’être fiée à mon intuition.
L’Homme qui aimait ma femme (lien affilié)
Simonetta GREGGIO
Stock, 2012









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