Il était une fois une princesse, belle douce et intelligente, qui inexplicablement n’avait toujours pas trouvé chaussure à son pied, comme on dit. Il faut dire que la princesse était féministe, et estimait que son indépendance était plus importante que tout, et que les princes, c’était somme toute assez surfait.
Mais un beau jour (je ne sais pas pourquoi on dit toujours « un beau jour… » : en l’occurrence, il pleuvait), la princesse trouva un des pneus de son carrosse à plat. Que faire ?
Elle demanda conseil à ses amies, et un débat houleux agita l’assemblée.
Certaines lui affirmèrent qu’une princesse indépendante digne de ce nom devait savoir changer une roue, et qu’elle devait donc se débrouiller toute seule.
Mais, làs ! La princesse restait perplexe. Nonobstant qu’elle n’aurait certainement pas la force de dévisser les boulons récalcitrants, elle n’avait de toute façon même pas envie d’essayer. Du reste, elle commençait à en avoir assez de devoir toujours solutionner toute seule chaque problème.
Aussi elle prit son téléphone portable et appela SOS Prince Charmant. Bien vite son sauveur arriva, non pas sur son cheval blanc et armé de son épée, parce qu’un cheval est difficile à garer en ville et qu’une épée n’est d’aucune utilité pour changer une roue, mais au volant de son carrosse et armé d’un cric.
En deux temps trois mouvements, il sauva la princesse en détresse, qui pour le remercier lui offrit un délicieux gâteau cuisiné de ses blanches mains.
Le prince fut très heureux de rencontrer enfin une princesse qui non seulement pâtissait aussi merveilleusement bien, mais surtout n’avait pas peur d’avouer ses faiblesses et de montrer qu’elle avait parfois besoin de l’aide d’un prince.
Et il arriva ce qui arrive dans tous les contes : ils se marièrent et eurent un appartement ensemble (des enfants pas encore, l’histoire est arrivée récemment et ils n’ont pas encore eu le temps…).
Précédemment publié chez les Fauteuses de Trouble !
Caroline Doudet 
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