Je n’ai pas lu le roman de Tracy Chevalier. Par contre, j’apprécie plutôt beaucoup Vermeer, et en particulier ce tableau, plein de poésie mystérieuse, et j’étais plutôt intéressée par la manière dont on pouvait lui inventer une histoire. J’aime aussi beaucoup Scarlett Johansson, que je trouve magnifiquement lumineuse. Quant à Colin Firth, je ne m’étendrai pas sur ce qu’il me fait, ce n’est pas le lieu.
Bref, j’étais très enthousiaste à l’idée de voir enfin ce film diffusé dimanche soir, et je l’ai savouré bien cocoonée au chaud sur mon canapé.
Delft, XVIIe siècle, l’âge d’or de la peinture hollandaise. La jeune Griet, pour soulager sa famille, est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle s’occupe notamment du ménage, en particulier de l’atelier du peintre. Au fil du temps, sa douceur et sa sensibilité font que le maître la laisse pénétrer dans son univers.
Ce qui frappe d’emblée dans ce film, c’est la qualité du travail du chef opérateur : la lumière, les couleurs rendent magnifiquement l‘univers de Vermeer, au point que l’on a l’impression d’entrer dans un tableau et dans le monde d’un immense artiste.
L’atelier du peintre est d’ailleurs une pièce essentielle, une sorte de sanctuaire où l’on ne pénètre qu’avec précautions, et où l’on ne déplace pas la moindre feuille.
Cette aura mystérieuse autour du maître est renforcée par le fait qu’il tarde à apparaître dans le film, et on nous le montre comme un artiste exigeant, difficile à satisfaire, rarement content de ses œuvres qu’il met longtemps à terminer, et affublé d’une belle-mère qui ne pense qu’à l’argent et d’une femme qui ne comprend rien (c’est l’éternel problème des conjoints des artistes, sur lequel nous reviendrons plus tard dans la semaine, peut-être même demain).
L’irruption de Griet est donc comme celle d’une lumière dans la nuit, car elle se montre sensible à l’art, et il lui apprend alors à observer la lumière et à fabriquer les couleurs dans une très jolie scène pleine de poésie.
Il lui montre comment il travaille, et partage avec elle des choses qu’il ne partage pas avec son épouse : une certaine vision du monde. Le film lui-même est comme un tableau et passe plus par les images que par les mots, qui sont aussi peu nombreux que possible. Ce qui fait sens, ce sont les gestes, parfois minimes, et les regards, avec comme fil rouge la petite fille Cornélia qui, cachée, observe tout. La caméra joue beaucoup sur la profondeur de champ, donnant à l’ensemble une coloration particulière.
Un très beau film donc, plutôt triste et assez lent, tout en nuances et subtilités. A voir !
La Jeune-fille à la perle
Peter WEBBER









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