Anything else (la vie et tout le reste), de Woody Allen

Tu as choisi la psychanalyse plutôt que la vraie vie ? Est-ce que ça ne serait pas de l’atrophie cérébrale ?

Lorsqu’on est plongé dans des abîmes de questionnements existentiels auxquels on ne trouve bien sûr pas de réponse, je crois que la meilleure des choses à faire, c’est de regarder un film de Woody Allen.

Jerry Falk, jeune auteur de sketches comiques, n’a pas une vie simple : sa copine, Amanda, est une névrosée boulimique qui ne supporte plus qu’il la touche, sa belle-mère s’incruste chez eux, et il ne parvient pas à rompre avec son agent, dont il est le seul client. Pour couronner le tout, il s’est lié d’amitié avec Dobel, un prof paranoïaque également auteur comique qui a un avis sur tout et le fait partager. Quant à son psy, il n’est pas d’une grande aide.

Ce film, c’est un condensé de Woody Allen : le réalisateur y traite pêle-mêle tous ses thèmes obsédants, la vie, la mort, le sexe, Dieu, le judaïsme, la psychanalyse, dans ce qui pourrait presque sembler de l’autopastiche, puisqu’il se met lui-même en scène dans le personnage de Dobel, à la fois insupportable et attendrissant.

A la fois éminemment drôle et désespéré, le film nous propose une galerie de personnages tous plus névrosés les uns que les autres (autrement dit : ils sont tous complètement toqués), qui s’auto-analysent et s’interrogent sans cesse sur le sens de la vie — normal, ce sont des artistes. Les répliques font mouche, et on a envie de sauter dans le premier avion pour New-York.

Bref, du très bon Woody Allen, un film attendrissant et drôle, qu’il ne faut pas manquer !

Anything else (la vie et tout le reste)
Woody ALLEN
2003