C’était un rêve, et nous vivons dans un rêve.
Voilà donc le film que je regardais vendredi soir, toujours dans mon programme sur le rêve. Fire walk with me est en fait la préquelle de la série télévisée Twin Peaks et raconte les sept derniers jours de Laura Palmer, la jeune femme dont le corps est découvert dans le Pilote.
Il paraît qu’il vaut mieux avoir vu la série avant pour ne pas passer à côté de certains détails. Ce n’est pas mon cas (j’étais trop jeune) et de fait, nous sommes chez David Lynch, donc on passe toujours à côté de certains détails.
Le corps d’une jeune femme, Teresa Banks, est découvert enveloppé de plastique et flottant sur l’eau dans la petite ville a priori tranquille de Twin Peaks. L’affaire laisse les enquêteurs perplexes, mais l’agent Dale Cooper, suite à un rêve, est persuadé qu’un autre meurtre aura bientôt lieu. Un an plus tard, la jeune Laura Palmer est assaillie de cauchemars.
Les films de David Lynch sont comme des rêves ; lorsqu’on se réveille, on n’a pas tout compris, mais une fois qu’on accepte ce présupposé, c’est un émerveillement.
Ici, chaque détail est important et rien n’est laissé au hasard : chaque plan est minutieusement composé comme un tableau où tout fait sens, en particulier les objets, qui font le lien entre le rêve et la réalité, si tant est qu’on puisse appeler quelque chose réalité : la bague, le collier, les roses, le tableau.
Heureusement, le réalisateur nous laisse des indices : l’une des premières scènes, avec la danseuse étrange (présentée par le personnage joué par Lynch) est programmatique : chacun de ses gestes, chacun des détails de sa tenue est un message à décoder, comme dans un rêve, univers dont Lynch parvient parfaitement à rendre l’étrangeté, avec les paroles sibyllines de personnages monstrueux qui sont presque des prophéties, les tours que joue l’inconscient en nous montrant autrement ce qu’on veut refouler.
Hypnotique et fascinant, le film ressemble beaucoup par moments à Sailor et Lula et contient en germe Mulholland Drive. Le film plaira sans aucun doute aux amateurs de Lynch, les autres critiqueront encore une fois l’hermétisme. A vous de choisir votre camp !
Pour ma part, je vais me lancer en quête de la série, même si je sais qui a tué Laura Palmer.
Twin Peaks – Fire walk with me
David LYNCH
1992









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