Y a-t-il plus snob ? Le café est hors de prix, pas meilleur qu’ailleurs, c’est bruyant et blindé de touristes (ou de membres du petit monde des lettres qui s’adonnent au même snobisme mais ne sont pas toujours très bien lunés), la terrasse n’est pas la plus agréable de Paris*.
Bref, il n’y a aucune raison objective d’aller au Flore, si ce n’est que les serveurs sont plutôt dans la moyenne haute question amabilité (je rappelle qu’une fois, ils m’avaient précieusement gardé mon bonnet qui, aussi snob que sa propriétaire, avait décidé d’y passer la nuit et s’était donc caché au moment où je le cherchais pour partir — le coquin).
Oui, mais voilà, il y a une mythologie du Flore, et on ne peut rien contre les mythes. Malgré les touristes, il règne une ambiance totalement parisienne, totalement germanopratine.
On sent par-dessus son épaule, alors qu’on a sorti un livre ou que l’on est en train de griffonner quelques idées dans un carnet Moleskine, l’esprit de Huysmans, Apollinaire, Aragon, Breton, Bataille, Desnos, Queneau, Leiris, Sartre, Beauvoir…
On espère y croiser les écrivains encore vivants qui le fréquentent, eux aussi appelés par le mythe… On a l’impression d’être dans une page de roman…
Alors oui, c’est snob. Mais c’est merveilleux.
* Il faudra un jour que je réfléchisse à cette question : quelle est la terrasse la plus agréable de Paris ?









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