Le courage, ce n’est pas de ne pas avoir peur (ça, c’est la témérité voire l’inconscience). Non, le courage, c’est d’avoir peur, mais de lui faire face, à sa peur.
Hier, je vous parlais de ma manière de considérer les événements actuels comme un examen de passage, et je suis toujours d’accord avec moi-même (ce qui est plutôt bien). Mais je suis allée un peu plus loin parce que dimanche soir je me suis rendu compte que quelque chose coinçait, qu’il y avait une émotion négative qui me titillait, mais je ne savais pas quoi exactement.
Je disais donc hier que je n’ai aucun problème avec l’idée de rester enfermée chez moi les prochaines semaines : j’ai mes livres, de quoi bricoler, peindre, dessiner, coller, moult idées d’écriture sur lesquelles je vais pouvoir avancer (saviez-vous que Shakespeare a écrit King Lear pendant qu’il était en quarantaine à cause de la peste ?), mon ordinateur, Netflix, de quoi manger, un balcon et un appartement vaste et lumineux, aucun voisin avec enfants, mes plantes, ainsi qu’une certaine tendance à la solitude contemplative. Donc, ça ira.
Et pourtant, à l’idée d’un confinement total et obligatoire, l’angoisse est montée. En fait, je n’ai aucun problème avec l’idée de rester chez moi si je le fais de moi-même, par contre j’ai du mal à supporter l’idée que l’on m’y oblige. Même si je ne le fais pas, je voudrais garder le choix de pouvoir sortir.
Et tilt, là est la clé, le problème sur lequel je travaille depuis des mois : ma terreur d’être privée de liberté (qui explique mon incapacité à être en couple, par exemple : j’ai l’impression que je vais être étouffée, enchaînée, attachée, alors mon inconscient me pousse à tout gâcher).
Il y a dans cette peur du karmique (une expérience de prison ou de régime totalitaire, c’est ce qui me vient), du transgénérationnel (femmes enchaînées à leur foyer), et évidemment elle a été moult fois reprogrammée dans cette vie présente.
Et paf : challenge level up. A moi d’arriver à le relever en affrontant ma peur la plus intime pour m’en défaire et pouvoir avancer (vous noterez que l’Univers est quand même sympa et ne m’a pas collé en plus un mec dans les pattes, ça aurait peut-être été trop…). Lui faire face, et la surmonter. Etre courageuse.
Et puis j’ai creusé, et je me suis rendu compte que le virus fonctionnait un peu comme un épouvantard, vous savez, ce monstre dans Harry Potter qui se cache dans les placards et qui prend l’apparence de ce qui terrifie le plus celui qui lui fait face. Et bien il fonctionne pareil : il nous oblige à faire face à notre peur la plus profonde.
Pour certains c’est la maladie, la mort, la perte de ceux qu’on aime, le ralentissement, l’immobilité, la solitude et être face à soi, l’enfermement, la privation de liberté, la pénurie et la famine. Bien sûr, plusieurs de ces peurs sont présentes à des degrés divers en chacun de nous, mais il y en a une qui crie plus fort.
La peur alpha, celle sur laquelle on s’est construit. Et qu’on a aujourd’hui une opportunité de nettoyer.
Identifiez votre peur alpha, et vous saurez quel est votre challenge pour les prochaines semaines : l’affronter avec courage et en sortir vainqueur !
Et face à la peur, quelle qu’elle soit, il n’y a qu’un remède : aimer (c’est meilleur que les anxiolytiques) !









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