Un jour sans fin ?

Un jour sans fin ?

Vous connaissez sans doute ce film, dans lequel le personnage joué par Bill Murray revit sans cesse la même journée : il se réveille, se lève, agit différemment de la veille pour tenter de sortir de la boucle infernale, et pourtant, cela recommence, le soir il se couche et le lendemain est toujours le même.

J’aime beaucoup regarder ce film. En revanche, je n’aime pas beaucoup l’impression de le vivre, et c’est pourtant bien cette impression qui m’étreint en ce début d’année.

Alors certes, j’ai été malade toute la fin du mois de décembre et je crois que jamais je ne réussirai à dormir assez pour récupérer. Et pourtant, je fais des nuits de 10-12h. Cet épuisement ne m’aide pas à y voir clair.

Mais il y a autre chose, plus profond que l’épuisement physique : une grande lassitude mentale, émotionnelle et existentielle.

Chaque année, je commence le mois de janvier pleine d’une énergie de renouveau. Chaque année, je me dis : c’est bon, cette fois, c’est mon année. Lorsqu’elle se terminera, j’aurai avancé : j’aurai quitté mon travail alimentaire, je ferai enfin quelque chose qui me plaît et me respecte, j’aurai déménagé dans une nouvelle région, j’aurai stabilisé ma vie émotionnelle. Chaque année, je me dis que j’arriverai bien à changer un truc dans ma vie, sinon tous. Chaque année je me dis que je vais bien cette fois arriver à évoluer.

Pas cette année. Cette année, je ne suis pas portée par cette énergie : bien sûr j’ai mon vision board, mes projets, mon planning éditorial, je vais faire des choses, mais c’est comme si je le faisais par automatisme. Ou plutôt : je suis enthousiaste, sinon je ne le ferais pas et je laisserais tout tomber, et je suis encore très loin de vouloir renoncer à ce qui est important pour moi. Mais je suis épuisée.

En fait c’est comme si j’étais sur un tapis de course : j’avance j’avance, mais pourtant je reste sur place. Chaque année est différente et pourtant j’ai l’impression de faire toujours exactement la même chose. Et je m’ennuie à périr. Un ennui qui m’épuise.

Alors, je sais que c’est transitoire : les débuts d’année sont souvent, de toute façon, un faux départ pour moi, d’abord parce qu’on est encore en hiver, ensuite parce qu’avant mon anniversaire la carte de l’année est toujours très remuante. Je sais que lorsque reviendra le printemps, que la lumière sera à nouveau là, et la douceur, ça ira mieux.

Je sais aussi qu’au fond de moi je continue à y croire. A croire à l’effet cumulé : que tout ce que j’ai fait ces dernières années, même les petites choses, a du sens et que tout finira par porter ses fruits.

Mais enfin là, si je pouvais me retirer dans ma grotte pour hiberner, je le ferais avec joie !

9 réponses à « Un jour sans fin ? »

  1. Avatar de Mylitlsweet

    Je crois que les débuts d’années niveau mood sont toujours très compliquer .. force à nous !

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  2. Avatar de Miss Zen

    J’ai souvent la même impression que toi. Et je crois que l’épuisement est assez général. La conjoncture n’invite pas à de grands enthousiasmes. Mais il suffit parfois d’une toute petite victoire, d’un tout petit changement pour faire jaillir à nouveau l’étincelle des rêves.

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    1. Avatar de Caroline Doudet

      Oui, j’attends l’étincelle !

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  3. Avatar de cora85

    J’ai du mal avec janvier et février, et j’ai la désagréable impression de pédaler dans la semoule depuis quelques temps… L’ennui est une sensation horrible, je te comprends. Je ne peux que te souhaiter de réaliser tes envies ! Bises, et bonne semaine !

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    1. Avatar de Caroline Doudet
  4. Avatar de L’arcane sans nom : élaguer ce qui ne sert plus – Caroline Doudet

    […] ce qui se passait dans le présent. Ma question était : pourquoi j’ai l’impression que ma vie reste figée et que je n’arrive pas à évoluer à l’extérieur […]

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  5. Avatar de Le changement attire le changement – Caroline Doudet

    […] Pour ma part, même si j’ai besoin de rituels et d’habitudes pour m’ancrer et me donner un espace de liberté, ma plus grande peur dans ma vie, actuellement, est que rien ne change, que tout reste identique à aujourd’hui, comme si j’étais prisonnière d’un jour sans fin. […]

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  6. Avatar de Un jour sans fin, de Harold Ramis – Caroline Doudet

    […] : je ne sais pas vous, mais moi il m’arrive assez souvent d’avoir l’impression de revivre tout le temps les mêmes trucs (pénibles, il va sans dire), même si ce n’est pas forcément la même […]

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Portrait plan américain d'une femme châtain ; ses bras sont appuyés sur une table et sa maingauche est près de son visage ; une bibliothèque dans le fond

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