La joie dans l’abondance

Les coquillages

La recherche du confort

En général, lorsqu’ils viennent chez moi, les gens disent deux choses. La première : « ah, ce n’est pas minimaliste« . Et la deuxième : « Mais on s’y sent bien. Et ça te correspond parfaitement ».

Que l’on se sente bien chez moi, cela me ravit. Même si le plus important est bien évidemment que moi je m’y sente bien, et c’est le cas. J’aime aussi que l’on me dise que cela me ressemble, encore que je ne sache pas trop ce que cela signifie.

A vrai dire, j’ai commencé à décorer chez moi avant même d’avoir un chez moi. Acheter de la vaisselle, des objets de décoration, récupérer des meubles. Je savais exactement ce que je voulais, quel univers je voulais créer, et surtout, je voulais que le jour où j’emménagerais dans mon premier appartement, il ne manque rien, et ne pas être obligée d’acheter dans l’urgence des trucs pas chers qui ne me correspondraient plus.

Cela fait vingt ans, et à quelques exceptions près (la vaisselle, et quelques meubles essentiellement ont été changés), tout est encore là. J’ajoute, mais je ne retranche que peu, ce qui fait que mon appartement a l’allure, je le sais, d’un cabinet de curiosités où un brocanteur aurait installé sa boutique.

Et c’est comme cela que je me sens bien.

Un art de vivre

J’ai longtemps pensé que cette manie d‘accumuler, de remplir mon univers avait quelque chose de pathologique. De l’ordre du manque (et sans doute mes ancêtres ont-ils manqué de beaucoup de confort) et d’un vide émotionnel à remplir par des substituts.

Le fait de ne pas jeter, aussi : le symptôme d’un refus de perdre. Prenons l’exemple de mon canapé : je n’en aime plus la couleur, les coussins étaient tout défoncés, et l’assise ne cessait de se faire la malle, ce qui le rendait peu confortable. La solution la plus simple aurait été de tout simplement aller acheter un autre canapé.

Au lieu de ça, j’ai acheté du ruban collant pour les assises (lien affilié) : ça n’a pas bougé depuis 3 ans. J’ai fait refaire des dossiers sur mesure. J’ai entièrement recouvert l’ensemble de jetés de canapés et plaids divers (il y en a toute une colonie, bien plus que le nécessaire pour cacher le tissu d’origine). Au final, cela a dû me coûter aussi cher qu’un neuf.

Pareil pour mon bureau : lorsque je l’ai refait entièrement l’an dernier, je me suis retrouvée avec deux tables qui n’avaient plus d’utilité et dont je ne voyais pas bien quoi faire. Une séance de réflexion plus tard, elles ont trouvé une autre place, une autre fonction, et je suis sûre qu’elles en sont très heureuses. Et moi aussi : cela change (sans trop changer).

Parfois, je me dis que j’exagère. L’autre jour, en installant avec fierté mon Polaroïd Lego® avec ses petits camarades dans la bibliothèque, je me suis demandé si cela avait bien du sens tout de même.

Et oui, cela a du sens : récupérer les vieux objets, les adopter, les garder, les accumuler, les harmoniser, c’est une des choses dans lesquelles je trouve de la joie dans mon quotidien, et c’est unes des composantes de mon art de vivre.

Trouver sa joie

Dans son essai Voir la beauté du quotidien et s’en émerveiller, Ingrid Fetell Lee, qui tient le blog The Aesthetics of Joy, l’explique très bien : nous ne trouvons pas tous notre joie dans les mêmes éléments, et elle fournit un intéressant tableau avec les éléments essentiels de chaque tendance.

Je me sentirais mal à l’aise dans un lieu minimaliste. C’est d’ailleurs pour cela que j’évite les chambres d’hôtel, souvent froides et fonctionnelles, et préfère les locations : même si la décoration n’est pas toujours pleinement à mon goût, au moins il y en a.

Et je crois que chez moi, cette abondance vient du désir que tous mes sens soient à la fois stimulés et satisfaits. D’où les fleurs, les bougies, les tissus, les objets à toucher, les coquillages, etc.

D’où aussi la joie de la décoration de saison.

Je trouve pleinement de la joie dans cette abondance, et dans le fait, aussi, que ce qu’il faut bien appeler un assemblage hétéroclite est plutôt original.

Et vous, plutôt abondance ou minimalisme ?

6 commentaires

  1. lizagrece dit :

    NI abondance, ni minimalisme …

    J’aime

    1. Entre les deux donc : de la mesure 😉

      J’aime

  2. Carole dit :

    abondance ! Tant de souvenirs de voyages ! L’Asie côtoie l’Afrique en passant par des chemins plus ou moins modernes. Chaleureux et douillet me disent les amis,

    J’aime

    1. Ah mais oui, les souvenirs de voyage, un impératif !

      J’aime

  3. Emilie dit :

    Alors j’adore les photos que tu postes de ta déco, je trouve toujours tout ce que tu nous montres magnifique, mais pour ma part, sans être minimaliste (je croule sous les livres), j’essaye de ne pas accumuler les objets car je me sens vite débordée et je trouve que ce sont des nids à poussière (et comme je ne tiens pas à vivre le plumeau à la main…).

    J’aime

    1. Ce n’est pas faux pour la poussière ^^ Merci en tout cas !

      J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.