Le marketing, c’est comme les habitudes

Panier d'œufs

Le marketing, un livre de recettes ?

L’autre jour, alors que je travaillais à partir du livre de Gretchen Rubin sur les habitudes, j’ai eu une illuminations : et si le marketing fonctionnait exactement de la même manière que les habitudes ?

Il se trouve que le marketing, c’est le sujet sur lequel je m’arrache les cheveux en ce moment. Je suis un cours de copywriting, je lis des livres sur le sujet, et à force je finis par comprendre théoriquement comment cela devrait fonctionner, et ce qu’il faudrait faire.

Je comprends théoriquement, mais le fait est que cela ne fonctionne pas, même quand j’ai l’impression d‘appliquer toutes les recettes que l’on me donne.

A force de réflexion, j’ai fini par tordre le cou à ma vision négative du marketing, et à cette idée que ce que je disais n’intéressait pas les gens. Il faut dire que ces derniers mois, j’ai beaucoup travaillé sur mon lien aux autres, au collectif, et ma confiance en l’être humain. Et j’ai fini par admettre que oui, ce que je propose peut aider des gens.

Mon nouveau problème, si je puis dire parce qu’il est loin d’être nouveau, est autre : c’est la manière concrète de délivrer les message.

Faut-il vraiment répéter mille fois les mêmes choses ?

Un exemple tout bête : dans un cours sur le lancement d’un produit, on m’explique que le jour du lancement, il faut envoyer trois emails pour rappeler aux gens que l’offre spéciale a une durée limitée et qu’à minuit il sera trop tard. Et que ça fonctionne, d’envoyer trois emails, parce que les gens ont besoin qu’on leur répète les choses pour passer à l’action.

Les gens, peut-être. Mais moi, si on m’envoie trois emails le même jour pour me claironner la même chose, à savoir qu’il faut que je me dépêche pour acheter le produit, non seulement je ne vais pas acheter le produit, mais je vais même me désabonner de la liste de diffusion. Je l’aurai même peut-être fait avant, si on m’envoie réellement toute la séquence mail préconisée par le cours.

Peut-être que je suis une enquiquineuse, on me l’a souvent dit d’ailleurs, mais il se trouve que plus je vois de pubs, moins j’ai envie d’acheter un produit. Si j’achète, 90% du temps, c’est immédiat.

J’ai donc un problème pour appliquer ces méthodes dont je sais qu’elles ne fonctionnent pas sur moi et qu’elles me font fuir. Je dois me faire violence pour parler régulièrement de mes livres, notamment (alors même que je sais qu’avec les algorithmes, même si je parle de quelque chose pour la cinquantième fois, certains ne l’ont jamais vu).

Mais suis-je vraiment la seule personne à fonctionner comme ça ?

Pinailleuse ascendant rebelle pour les habitudes comme pour le marketing

Et c’est là qu’entre en scène Gretchen Rubin, et sa typologie des quatre dispositions innées face à la contrainte :

  • Le bon petit soldat, qui répond aux attentes d’autrui et à ses propres attentes
  • L’oblatif, qui répond aux attentes d’autrui et résiste à ses propres attentes
  • Le pinailleur, qui résiste aux attentes d’autrui, et répond à ses propres attentes
  • Le rebelle qui résiste aux attentes d’autrui et aux siennes propres.

Or, tout l’enjeu du marketing étant de vendre quelque chose, il y a bien attente d’autrui, et c’est ma tendance pinailleuse ascendant rebelle qui fait que je résiste à certaines stratégies (je, et les autres pinailleurs et rebelles), qui au contraire ont toutes les chances de fonctionner sur les oblatifs et les bons petits soldats.

On voit bien, d’ailleurs, comment mon caractère pinailleur se manifeste ici, puisque je suis en train d’expliquer en quoi les recettes marketing que j’apprends (quelque chose qui vient de l’extérieur) ne me conviennent pas. Je vous assure, ce n’est pas facile tous les jours d’être comme ça (surtout quand on est enfant).

Ce que j’en déduis, c’est d’abord que certaines stratégies marketing dont on nous dit que c’est la base et que c’est ça qui fonctionne ne fonctionnent en réalité que sur certaines personnes, et font fuir les autres.

J’en déduis aussi qu’il y a pas mal de chances pour qu’une bonne partie de mon audience me ressemble, et qu’on va être honnête mais ce n’est pas le public le plus facile !

J’imagine que je n’invente pas l’eau tiède en disant cela, que les professionnels du marketing en ont bien conscience (et d’ailleurs, certains points du copywriting visent justement à contourner ce phénomène de réactance qui fait que certains ont tendance à ne pas faire les choses si on leur dit de les faire) et ont choisi de concentrer l’essentiel de leurs efforts sur les bons petits soldats et les oblatifs.

Quant à moi, je dois admettre que je ne suis guère plus avancée d’un point de vue pratique. Mais au moins, j’ai compris ce qui ne fonctionnait pas.

Et vous, bon petit soldat, oblatif, pinailleur ou rebelle ?

8 commentaires

  1. lizagrece dit :

    S’il suffisait de 3 emails pour lancer un produit cela se saurait. Le marketing nécessite des investissements financiers et humains importants

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    1. Globalement, oui. Après la formation est destinée aux solopreneurs, pas aux grosses entreprises !

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  2. ça fait des années qu’on nous balance « comme j’aime » à la télé. Je n’ose imaginer le coût de ces campagnes à répétition ! Ils y trouvent certainement leur compte. Pourtant, ça agace plein de gens qui n’achèteront jamais ce produit. Pourquoi ? Je pense que dans le marketing, il est surtout question de cible.

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    1. Oui, c’est le premier truc, la cible, mais justement il me semble que la manière de réagir est aussi un aspect du persona à prendre en compte !

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  3. Emilie dit :

    Les traductions de différents livres de Gretchen Rubin n’ont de toute évidence pas été faites par les mêmes personnes : j’ai lu celui que tu mentionnes en anglais et j’ai lu en français « Les 4 profils » sous-titré « Mieux se connaître, comprendre les autres et vivre ensemble ». Dans ce dernier :

    Uphholder = discipliné (= bon petit soldat)

    Questioner = pointilleux (=pinailleur)

    Obliger = dévoué (=oblatif)

    Rebel = rebelle, c’est le plus facile à traduire !

    Je trouve que les traductions discipliné/pointilleux/dévoué sont plus réussies car plus descriptives, tandis que les choix de pinailleur/bon petit soldat/oblatif contiennent un jugement de valeur.

    Signé, une dévouée ;-))

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    1. Oui, c’est tout à fait vrai, je n’avais pas percuté, merci !

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  4. Emilie dit :

    Et pour réagir à ce que tu dis du marketing, en ce qui me concerne je fuis les messages martelés… D’un autre côté, si je suis intéressée par un sujet, un petit rappel au bout de 8 à 10 jours est une bonne idée car nous avons tant de sollicitations et de choses à faire que le risque est grand d’oublier quelque chose, même si ça nous tient à cœur.

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    1. Si ça me tient à coeur, je laisse le mail dans ma boîte de réception pour y revenir plus tard !

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