L’Homme est un animal narratif
L’homme (l’humain) est un animal narratif. Les histoires coulent dans ses veines : pas seulement les mythes et légendes qu’il raconte pour expliquer le monde, pas seulement les épopées contant les exploits des héros guerriers et les fictions qui ont pris leur suite. Non, toutes les histoires, et notamment celles du quotidien.
Sans doute le soir, au coin du feu, les hommes préhistoriques se racontaient déjà leurs anecdotes de la journée, comment ils avaient suivi la trace d’un mammouth avant de le tuer pour le repas.
Et tous les jours, nous faisons la même chose, adoptant le plus naturellement qui soit les structures narratives : situation initiale (je me promenais tranquillement), élément perturbateur (quand tout à coup), péripéties (et alors…), élément de résolution (finalement…) et situation finale (et je suis rentré chez moi…).
Certains ont plus d’aptitudes que d’autres pour rendre leurs histoires palpitantes (notamment en ménageant le suspens). Certaines histoires sont plus essentielles : les histoires de rencontres amoureuses ont souvent quelque chose de magique qui finit par devenir, au fur et à mesure du temps et du nombre de narrations, un véritable mythe. Qui parfois tord un peu la réalité, pour donner aux événements le caractère de l’évidence et du destin.
Romantiser sa vie ?
Et c’est comme ça qu’on en arrive à ce mouvement à la fois de développement personnel et de création de contenu de romantiser sa vie. Faire de sa vie un beau film, plein de douceur et de jolis moment d’émerveillement. Comme un romancier.
A part dans des cas extrêmes de mythomanie, je trouve qu’il n’y a rien là de dérangeant : ce que je trouve intéressant, justement, c’est le choix qui est fait dans les éléments du réel pour raconter une histoire. Notre histoire : nous sommes tous les personnages principaux de notre vie, les héros d’un grand voyage. Et ce que nous avons à offrir au monde, c’est justement cette histoire.
Mais, bien sûr, pas toute l’histoire, et c’est ce qui est magique finalement : pouvoir sélectionner dans le réel ce qu’on juge intéressant, ce qu’on trouve beau et intense. Ce qui correspond à notre vision de notre vie extraordinaire. L’avantage étant celui-ci : se concentrer sur ce qui est formidable dans notre vie, sur ce qu’on aime, et se rendre compte qu’il y en a déjà beaucoup. Je crois que c’est aussi un outil de manifestation : raconter sa vie telle qu’on voudrait qu’elle soit au quotidien.
Moi, par exemple, je ne montre absolument rien de mon travail alimentaire, je fais comme s’il n’existait pas. Parce que c’est tellement inintéressant que je n’ai pas envie d’en parler. Ce n’est pas moi. Il finira bien par disparaître à force que je ne le nourrisse pas énergétiquement.
Storytelling et personal branding
Il s’agit donc de storytelling. Comme les marques, parce que nous sommes tous, finalement, des marques qui racontons notre histoire. C’est Tom Peters qui, dans son article de 2007 intitulé « the brand called you« , écrit : « Starting today you are a brand ». Pas forcément au sens où nous ferions tous du personal branding pour vendre des trucs (moi oui, je suis écrivain, je vends des livres donc c’est du personal branding).
Mais partout dans la vie : lors d’une rencontre amoureuse ou amicale, d’un entretien d’embauche, nous racontons notre histoire et essayons de la rendre attractive pour plaire et être choisi. Ce qui ne signifie pas toujours mentir, ni même enjoliver. Juste sélectionner.
Le storytelling comme outil de développement personnel
Le sujet me passionne. Je crois que le monde a besoin de plus de belles histoires, d’histoires inspirantes et d’histoires d’amour, évidemment. Depuis que j’ai achevé ma formation au copywriting, je réfléchissais à mon positionnement, et je crois que ce que j’ai envie de faire, c’est ça : du storytelling. Raconter les histoires. Aider les gens, les marques mais aussi les individus, à raconter leur histoire.
Parce que je crois profondément que le storytelling (une forme de storytelling) est aussi un outil de développement personnel : raconter son histoire permet de mettre du sens et de la cohérence dans des événements qui ne semblent pas toujours en avoir. Parce que cela permet de voir ce qui nous importe en tant qu’être humain. Parce que cela permet de voir le positif qui est déjà là.









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