Faut-il être productif ?

Tous les ans, je commets la même erreur, tout en ayant conscience de la commettre : en janvier, j’ai envie de partir sur les chapeaux de roues et d’avancer glorieusement sur mes projets.

Cette année, en particulier, le mois de décembre s’est révélé fertile en nouvelles idées : presque chaque jour m’a apporté un « tiens, si je faisais ça ? », et mon calendrier s’est peu à peu rempli : deux nouveaux projets de journaux, un nouveau voyage poétique, un autre projet autour des saisons, une envie de compléter l’offre payante de la newsletter avec une nouvelle lettre et des ateliers en live, une petite rom com, et bien sûr, le projet Adèle, le deuxième tome des Arcanes du monde qui s’est manifesté, le projet déesses et le projet secret dont je ne peux pas encore parler mais qui revient régulièrement me tirer par la manche sous forme de synchronicités.

Sans compter, évidemment, le roulement déjà en place et qu’il faut alimenter : les quatre articles par semaine ici, l’escale poétique et l’escale amoureuse.

J’ai donc débuté mon année toute excitée par ces projets. Et comme je suis globalement organisée, le problème n’est pas venu de « par quoi je commence, comment je m’y prends ». Non, le problème est venu de, globalement, un manque d’énergie (et de temps, il est vrai, surtout avec ma marche quotidienne sur tapis qui me prend 1 heure) : si décembre avait été un tourbillon d’idées, je n’avais plus rien pour les concrétiser. Et ce mois de janvier a beau avoir duré au moins 72 jours, je le termine en ayant l’impression de n’avoir rien fait. Ou si peu que pas.

Et tous les soirs, j’écrivais dans mon journal : « je n’ai été très productive aujourd’hui« , avant de faire la liste de tout ce que j’avais pourtant fait, et qui était déjà pas si mal pour quelqu’un qui cumule deux emplois. Sachant qu’il faut aussi, tout de même, vivre.

Or, nous sommes en hiver, et je sais que tous les ans, je passe par cette phase (désolante) où je n’arrive pas à grand chose : j’ai planté mes petites graines de projets, mais il leur faut un peu plus de temps que ça pour germer. Il faut attendre le printemps, que la terre se réchauffe, que l’énergie revienne, et là elles commenceront à pousser. Aux alentours de mon anniversaire, puisque c’est à ce moment-là, tous les ans, que se fait le basculement énergétique. Pour l’instant, comme la terre, je dois me reposer.

Et puis, pourquoi toujours vouloir être productif ? C’est ce à quoi nous pousse sans cesse la société : être productif, être efficace. Alors que, somme toute, nous ne sommes pas des robots, et à vouloir toujours se conformer aux diktats de la productivité, tout ce qu’on va finir par gagner, c’est un burn-out. Et je n’ai pas envie de faire un burn-out. Je n’ai pas envie qu’écrire devienne un impératif, voire une corvée. Cocher des cases. Publier sans cesse de nouvelles choses, quitte à les arracher aux forceps : si je veux quitter mon travail alimentaire, c’est qu’il ne me permet aucune flexibilité, aucune autonomie, que je suis sans cesse surveillée, et qu’il ne respecte pas mon rythme et mon écologie intérieure. Et finalement, j’en viens à m’imposer moi-même des contraintes identiques. Alors que si je veux faire un métier créatif et indépendant, c’est justement pour respecter ma nature cyclique.

Je me connais : l’hiver, je ne suis bonne à rien, c’est tout. Et je sais qu’à l’arrivée du printemps, j’aurai un pic de créativité et d’activité, et que tout ce sur quoi je lambine actuellement sera fait beaucoup plus rapidement et efficacement que si je me force.

Alors, j’ai cessé d’écrire « je n’ai pas été très productive ». J’ai cessé de vouloir mettre de la productivité dans tous les interstices de mes journées, de vouloir rentabiliser chaque minute de mon temps. J’ai (re) sanctuarisé mon dimanche pour peindre, dessiner, coller. Je n’ai pas allégé mon planning éditorial, mais c’est simplement parce que cela fait aussi partie de mon équilibre. Pour le reste, j’écris quand ça me vient. J’allège, je fais du vide. J’organise mes futurs voyages.

Et c’est très bien comme ça !

6 réponses à « Faut-il être productif ? »

  1. Avatar de Phrenssynnes

    Tu reviendras en force après t’être reposée. C’est important de se changer les idées.

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    1. Avatar de Caroline Doudet

      Oui, c’est essentiel !

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  2. Avatar de Miss Zen

    Tu as tout à fait raison ! Surtout que ce manque de luminosité n’arrange rien.

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    1. Avatar de Caroline Doudet

      Oh que non, je n’en peux plus !

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  3. Avatar de sabnic

    Belle sagesse dans ces mots , je partage … 🤩

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Portrait plan américain d'une femme châtain ; ses bras sont appuyés sur une table et sa maingauche est près de son visage ; une bibliothèque dans le fond

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