Petite philosophie de la mer, de Laurence Devillairs

En un mot, la mer, c’est la vie. Et plus encore : le sens de la vie. Elle dit ce qu’exister signifie – que l’on soit amiral ou simple matelot. Elle délivre inlassablement ses leçons et conseils, pour qui sait écouter, se poser, en silence, pour recueillir sa philosophie. Parce qu’elle est mouvement, elle nous fait songer à nos existences prises dans le déroulé des jours ; parce qu’elle est changement, elle nous rappelle que nos destinées sont faites de tours et de détours, de vents et de marées.

Je pourrais passer des heures, assise devant la mer ou l’océan, sans rien faire d’autre que regarder le déroulé des vagues, la marée qui monte ou descend, le soleil qui miroite, et laisser voguer mes pensées. D’ailleurs, j’y passe des heures : cela m’apaise et me permet d’accéder à ce que l’on appelle sentiment océanique. C’est sans doute pour cette raison que la métaphore du bateau utilisée par la psychologie positive me parle autant, et que j’en ai fait un livre, Invitation à un voyage introspectif, dont je vous reparlais hier. Aussi, lorsque je suis tombée sur ce petit ouvrage de Laurence Devillairs, je n’ai pas pu m’empêcher d’être curieuse de voir quelles leçons philosophiques elle tirait de la mer.

Cet essai est donc constitué de vingt-trois chapitres courts, qui sont autant de leçons de vies inspirées par la mer : refuser les étiquettes, éviter le piège des regrets (la mer des Sargasses dans laquelle on n’avance pas), accueillir ce qui vient comme les cycles et les marées, embellir les jours et poétiser l’ordinaire, être soi-même, apprivoiser l’inconnu et transformer la peur en curiosité, ne pas se laisser faire par les pirates, savoir s’abriter des vents grâce à l’ancre de miséricorde, ne pas écouter le chant des sirènes, ajouter du sel à la vie, trouver ses phares, se reposer, oser dire ce que l’on ressent et hisser un pavillon clair, savoir prendre le large, survivre aux blessures, être le héros de son existence, savoir être oisif, prendre des routes nouvelles, savoir ce que l’on cherche, accepter les entraves, nager en se libérant de la pesanteur de l’ego, se prémunir contre les dangers, refuser les habitudes qui nous asphyxient.

Un petit essai brillant, inspirant, réconfortant, tissé de références littéraires, poétiques et artistiques, qui nous invite à une profonde réflexion philosophique et existentielle. Même si j’ai trouvé que certaines « leçons » étaient un peu tirées par les cheveux, c’est pour la bonne cause, et si j’ai été en de très rares occasions en désaccord, les réflexions profondes de Laurence Devillairs, qui m’avait déjà profondément nourrie avec La Splendeur du monde, m’ont ravie et m’ont permis de préciser ma pensée sur certains points.

Une lecture idéale pour la saison qui arrive, sur la plage, en bord de mer ou d’océan, pour profiter in situ de toutes ces inspirantes leçons de vie (si vous partez au bord de la mer, évidemment) : c’est de la philosophie, mais ce n’est pas du tout difficile à lire et à comprendre, au contraire, cet essai est lumineux et éclairant, comme un phare !

Petite philosophie de la mer (lien affilié)
Laurence DEVILLAIRS
La Martinière, 2022

4 réponses à « Petite philosophie de la mer, de Laurence Devillairs »

  1. Avatar de Miss Zen

    Voila qui est bien tentant et conviendrait à mon humeur du moment.

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  2. Avatar de Petite philosophie des oiseaux, de Philippe J. Dubois et Elise Rousseau – Caroline Doudet

    […] tristesse. Je leur parle. Bref : j’aime les oiseaux et j’étais curieuse, après les leçons philosophiques proposées par la mer, de voir ce que les oiseaux nous enseignent sur la […]

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  3. Avatar de Petite philosophie des fleurs – Caroline Doudet

    […] y a une petite philosophie de la mer. Il y a une petite philosophie des oiseaux. Mais je n’ai pas trouvé de petite philosophie […]

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Portrait plan américain d'une femme châtain ; ses bras sont appuyés sur une table et sa maingauche est près de son visage ; une bibliothèque dans le fond

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