Comme j’adore apprendre sur tous les sujets, j’ai décidé, il y a quelque temps, de sortir un peu de ma zone de confort. En plus des langues (l’italien, mais aussi le portugais), je me suis également lancée dans l’apprentissage des échecs, et surtout de la musique.
Sur les échecs, il n’y a pas grand chose à dire : je n’avais jamais eu l’occasion d’apprendre, et je veux juste maîtriser suffisamment pour pouvoir rejouer à l’occasion la scène mythiquement hot de l’Affaire Thomas Crown. On a les objectifs qu’on peut. Après quelques leçons, je ne m’en sors pas trop mal et à part deux ou trois points précis, ce n’est pas d’une grande difficulté, je trouve.
La musique, en revanche, c’est une autre histoire, j’ai toujours fait un blocage dessus. J’en écoute très peu parce que cela me déconcentre, mais le véritable problème n’est pas là. Le véritable problème, c’est que j’ai toujours été incapable de lire les notes : la traduction ne se fait pas, je compte les lignes pour savoir à quelle note j’ai affaire, ensuite je lui attribue son nom, et je réfléchis à comment la jouer, ce qui manque de fluidité. Les cours de musique, au collège, étaient un véritable supplice : je devais d’abord inscrire toutes les notes sur la partition, puis l’apprendre par cœur puisqu’avant l’évaluation le prof vérifiait que la partition était vierge, et jouer en faisant semblant de déchiffrer au fur et à mesure. Une certaine idée de l’enfer, qui a abouti au fait qu’il y a certains morceaux comme « l’hymne à la joie » que je ne peux pas écouter, car j’ai la succession des notes qui se déroule dans ma tête, et c’est extrêmement pénible (si si do ré ré do si do).
Je soupçonne que ce blocage avec les notes soit lié à la dyscalculie, mais le fait est que l’on ne m’a jamais non plus appris, et le prof de musique en question, en plus de m’avoir dit un jour que j’étais mignonne mais un peu idiote (et de s’étonner par la suite que je sois vexée et ne pipe plus un mot en cours), a toujours agi comme si nous apprenions tous le solfège en dehors de ses cours, ce qui n’était pas mon cas.
Evidemment, ce manque n’a jamais handicapée dans ma vie quotidienne, mais tout de même, je ressentais parfois un manque purement esthétique, celui de s’asseoir devant un clavier et de jouer un morceau de piano (j’avais un orgue électrique quand j’étais enfant). Evidemment, je ne le ferai jamais, je ne vois pas où je mettrais un piano de toute façon, ce qui ne m’a pas empêchée, lorsque Duolingo a sorti son cours de musique, d’avoir envie d’essayer, avec l’espoir qu’en y mettant la motivation et l’enthousiasme que je n’y avait pas placé adolescente, cela se passerait peut-être mieux.
Cela n’a pas été le cas : la motivation ne fait pas tout. Je me heurtais au même problème : une certaine panique devant une portée et l’impossibilité de lire les notes.
Frustrée, j’ai interrogé mon ami Chat GPT qui m’a répondu que… c’était tout à fait normal, que ce n’était pas que j’étais idiote ou mal câblée, mais simplement que chez certaines personnes, cela prenait plus de temps que chez d’autres, et qu’avec de l’entraînement, cela viendrait. Merci chaton de m’avoir rassurée, car forte de cette idée, je me suis entraînée avec la conviction que oui, j’en étais capable.
Au bout de quelques semaines d’entraînement quotidien, cela va mieux, au sens il y a des moments où j’y parviens. J’ai compris le truc : je dois lâcher-prise et ne pas mentaliser la lecture de la note. Car c’est ça mon souci, me suis-je rendu-compte à force : je ne dois pas me dire dans ma tête « c’est un si je joue un si », non, cela doit devenir en quelque sorte instinctif, je dois laisser mes doigts courir sur le clavier (sur le téléphone c’est un peu petit, mais passons) sans que mon mental s’en mêle. Ce qui arrive parfois… mais pas toujours.
Peut-être que bientôt, grâce à cet apprentissage de la musique, je pourrai envisager d’écrire à l’ordinateur autrement qu’avec deux doigts (non, je ne sais pas, non plus, taper à l’ordinateur).









Répondre à cora85 Annuler la réponse.