L’hôtel Cabu. Musée d’histoire et d’archéologie d’Orléans

Toujours dans mes pérégrinations orléanaises et mes « rendez-vous avec l’artiste » (ceux du dimanche, consacrés aux musées et expositions), après le musée des Beaux-Arts qui m’a ravie, je suis allée à l’hôtel Cabu qui abrite le musée d’histoire et d’archéologie.  Je n’y étais absolument jamais allée, je doute même d’être passée devant, et c’est un tort.

Le lieu lui-même est un exceptionnel bâtiment renaissance, édifié en 1552 pour un avocat, Philippe Cabu. Le musée lui-même, comme son nom l’indique, est consacré à l’archéologie avec notamment le trésor de Neuvy-en-Sullias, un ensemble remarquable de bronzes gaulois et gallo-romains découvert en 1861 et regroupant des statuettes humaines et des figurations animales dont un magnifique cheval de 1,12 mètre dédié au dieu Rudiobus.

Le trésor est exposé au milieu de collections présentant divers aspects de la vie à l’époque gallo-romaine. C’est tout ce qui concerne cette époque qui m’a le plus intéressée, que ce soit dans les collections permanentes ou dans l’exposition temporaire « les témoins de l’histoire ».

Beaucoup d’éléments également concernant l’époque médiévale et la Renaissance (qui est actuellement un fil rouge des collections), des objets et des œuvres évoquant l’histoire d’Orléans (Jeanne d’Arc, les enseignes), les productions artisanales d’autrefois comme le sucre ou le vinaigre (images populaires, céramiques), les anciennes activités industrielles. Une salle entière est consacrée à l’histoire d’Orléans, en tant que port fluvial.

Un très bel endroit, j’y ai pris beaucoup de plaisir, j’y reviendrai certainement !

Hôtel Cabu Musée d’Histoire et d’Archéologie
Hôtel Cabu
Square Abbé Desnoyers
45000 Orléans

Le musée des Beaux-Arts d’Orléans

Toujours sans aucune envie d’aller à Paris mais désireuse de faire autre chose de mon temps libre que rester chez moi à lire/écrire/dessiner/peindre etc. j’ai décidé de me promener un peu à Orléans.

En fait, tout est parti du programme de Julia Cameron pour libérer sa créativité, que j’ai déjà mentionné et dont je pourrai bientôt vous parler en détails : parmi les outils, elle propose le « rendez-vous avec l’artiste », à savoir un moment qu’on passe seul avec soi pour « se nourrir ».

Normalement c’est un par semaine, moi j’en fais deux : le mercredi j’essaie d’aller me promener en extérieur, dans la nature, et le dimanche de faire plutôt quelque chose de culturel. C’est assez sympathique puisque je fais des choses et découvre des endroits nouveaux.

C’est comme ça que je me suis retrouvée au musée des Beaux-Arts, où je n’étais pas revenue depuis un très lointain premier rendez-vous galant (c’était plus original qu’un café et si je me souviens bien l’homme en question était un artiste) qui avait tourné court (je ne sais plus pourquoi…). 

Enfin « comme ça » : ce n’est pas un hasard non plus, actuellement j’ai un projet sur un sujet précis à ramifications diverses (je fais des recherches sur les archétypes féminins, mon sujet de toujours, et particulièrement à ce moment-là Marie-Madeleine, Jeanne d’Arc et Vénus), et j’ai trouvé là bas beaucoup de choses (plus, même, que ce que je pensais) !

Une visite qui m’a ravie : alors d’abord parce que j’étais absolument toute seule et que j’ai donc pu en profiter pleinement. Mais surtout, les collections sont d’une richesse et d’une variété assez étonnantes : l’étage du XIXe est actuellement fermé pour rénovation (il faudra donc que j’y revienne, mais de toute façon j’ai pris un abonnement) mais il y a largement à voir ! Et comme les photos sont plus parlantes que les mots, un petit aperçu :

Si vous passez par Orléans n’hésitez pas !

Musée des Beaux-Arts d’Orléans
1 place Sainte-Croix
45000 Orléans

Mazarine Book Day 2018 en mots (mais pas en beaucoup d’images)

Samedi 17 mars avait lieu la troisième édition du Mazarine Book Day, et comme pour les deux éditions précédentes j’avais répondu présente avec un grand enthousiasme : je vais bientôt faire partie des murs, d’autant que les années précédentes, à part Eve Borelli la première année, les candidats publiés sont passés entre mes mains, Andrea Badea pour la première édition et Laure Rollier l’an dernier, ce qui fait que mon nouveau surnom est « le trèfle à quatre feuilles » (si ça pouvait aussi marcher sur moi cette histoire, ça m’arrangerait, mais bref).

Toujours à l’Alcazar, ce troisième volet était organisé un peu différemment : au lieu de passer deux fois, devant un blogueur et devant un éditeur, les candidats ont présenté leur pitch devant un jury composé d’un éditeur, d’un blogueur et d’un libraire, trois regards différents et complémentaires donc, ce qui a donné des échanges fort intéressants et a permis de fluidifier les passages.

J’ai vu moins de candidats que les autres années, et donc je m’en souviens mieux. J’ai eu un gros coup de cœur, on va voir si cette histoire de trèfle à quatre feuilles se vérifie. Si oui, je songerai à une reconversion en apporteuse d’affaires dans l’édition ! En tout cas c’était vraiment une très belle après-midi, les candidats étaient contents, tout le monde est reparti avec un petit sac plein de goodies, que demander de plus ?

Et bien une fiesta ! Autre nouveauté : le Mazarine Book Night. Les autres années nous étions un peu frustrés de nous quitter de manière un peu abrupte, et cette année, les éditions Fayard avaient privatisé le Dancing de la Coupole pour que nous puissions prolonger ce moment jusqu’au bout de la nuit. Ce qui m’a permis aussi de fêter très dignement mon anniversaire : c’était la blague récurrente, « alors elle te plaît la fête pour tes 40 ans ? ».

Tu m’étonnes : une nuit de folie dans la coupole privatisée, oui, elle m’a plu, même s’il manquait quelqu’un d’essentiel !

Livre Paris 2018 en mots et en images

C’était une belle édition que cette édition 2018, qui avait lieu pile le week-end de mon anniversaire, ce qui m’a permis de faire encore plus la fête. Une édition marquée par de nombreuses rencontres, des discussions avec des gens que je n’avais pas vus depuis longtemps et des coupes de champagne ! Petit bilan en mots et en images :

Une inauguration festive

De chouettes expositions

Ce que j’aime bien entre autres à Livre Paris ce sont les expositions, souvent intéressantes. Cette année : l’animation française, Gaston Lagaffe, le MLF, les écrivains en photos et ma préférée parce que j’ai trouvé la coïncidence rigolote : les 40 ans d’Harlequin !

Des livres, leurs auteurs et leurs lecteurs

Beaucoup de monde dans les allées, une grande diversité dans les choix proposés, beaucoup d’auteurs même si je n’ai pris en photo, au final, qu’Amélie et Bernard !

Des animations

Beaucoup de stands proposaient des petites animations sympathiques, comme par exemple des mini-histoires à imprimer ou encore l’enregistrement de livres audios. Pour ma part, samedi matin, j’ai participé au « tournoi des influenceurs » sur le pavillon russe : il s’agissait de délivrer des indices afin de permettre aux visiteurs de trouver le titre d’un livre et de gagner des cadeaux ! C’était ma foi assez amusant !

Voilà voilà. Bon j’admets : je n’ai pas été d’une efficacité redoutable cette année faute d’une préparation optimale (j’ai un petit peu de mal à gérer, en ce moment) : je n’avais pas de planning des dédicaces ni des tables rondes, j’ai peu pris de photos, je n’avais presque pas de rendez-vous et je me suis laissée porter par le hasard… mais c’était bien quand même !

 

Irving Penn au Grand Palais

I myself always stood in awe of the camera. I recognize it for the instrument that it is, part Stradivarius, part scalpel. 

Irving Penn fait partie des photographes dont le travail m’a toujours bouleversée. S’il est surtout connu pour ses séries dans les publications Condé-Nast et en particulier ses photos de mode pour Voguece n’est là qu’une partie seulement de son travail, et inutile de dire que j’étais dans les starting-blocks pour voir cette rétrospective qui lui est consacrée au Grand Palais, rétrospective que j’ai vue début novembre mais que j’ai laissé décanter en moi.

A vrai dire, je ne trouvais pas tellement les mots pour en parler, et d’ailleurs, je ne les trouve toujours pas.

En partenariat avec le Metropolitan Museum of Art de New York, le Grand Palais rend hommage au travail d’Irving Penn, dont l’année 2017 marque le centenaire de la naissance, par une rétrospective qui permet de saisir l’ampleur et la diversité de son travail : des photos de mode, bien sûr, mais aussi des natures mortes, des portraits de célébrités et d’anonymes avec de très belles séries sur les petits métiers, ainsi qu’une splendide série de nus féminins absolument sublime, car elle propose de vrais corps de femmes, avec leurs formes et leurs défauts.

L’exposition, très épurée avec ses murs noirs et gris, sa lumière tamisée, met parfaitement en valeur le travail en noir et blanc de Penn, dont l’essence tient dans la composition et la lumière.

Tous les clichés sont d’une beauté inouïe, mais ce sont surtout les portraits qui m’ont subjuguée, car ils parviennent de façon saisissante à capter l’âme du sujet, et en particulier les portraits d’artistes et surtout d’écrivains : rares, il faut bien le dire, sont les photographes qui y parviennent, et Irving Penn était de ceux-là.

Une exposition donc à voir absolument !

Irving Penn
Grand Palais
Jusqu’au 29 janvier 2018

 

Beau doublé, monsieur le marquis ! De Sophie Calle et son invitée Serena Carone au musée de la chasse et de la nature

Le Musée de la Chasse et de la Nature est un lieu où je ne serais probablement jamais allée spontanément si une bonne raison ne m’y avait pas poussée. Et cette bonne raison, c’est Sophie Calle, une des seules artistes contemporaines dont je comprends ce qu’elle veut faire.

Or le musée de la chasse a eu la bonne idée de l’inviter à investir ses salles, à la fois pour des travaux inédits et des séries que l’on avait déjà vues ; elle a invité Serena Carone a insérer ses propres œuvres et à dialoguer avec elle.

Pour une bonne raison, c’était donc une sacrée bonne raison de porter mes pas dans ce musée dont le sujet me rebute beaucoup.

Le rez-de-chaussée est entièrement consacré aux deux artistes, et notamment un travail de Sophie Calle sur la mort, et notamment la mort de son père. Les deux autres étages ont été investis de manière différente : les deux artistes y ont installé leurs œuvres au milieu des installations habituelles du musées, et la visite constitue une sorte de chasse au trésor pour les débusquer.

L’ensemble est vraiment captivant, même si globalement j’ai (et de manière assez attendue) surtout apprécié le travail de Sophie Calle, sublime de poésie : j’aime toujours autant, chez elle, la manière dont l’écrit s’allie à l’image, et dont elle fait de sa vie une œuvre entre le réel et la fiction.

Beaucoup d’émotions se mêlent ici : la salle du bas m’a mis les larmes aux yeux (réellement : j’ai dû sortir un mouchoir de mon sac, je pense parce que ça a réveillé des choses très intimes, mais c’est ça, aussi, l’art), j’ai aimé me replonger dans la Suite vénitienne que j’aime énormément (et qui pour le coup s’apparente à de la chasse), et le travail autour des annonces matrimoniales (qui est drôle, mais en même temps laisse rêveur quant aux exigences de ces messieurs). Quant à Serena Carone, je n’ai pas tout aimé, par contre, La Pleureuse m’a subjuguée.

Pour le musée, comme je m’y attendais, je ne m’y suis pas sentie bien : j’ai une aversion trop profonde pour les armes et les animaux empaillés pour ça, et même si certaines salles sont assez poétiques et incitent à la rêverie, ce n’est pas un endroit où je reviendrai.

Mais l’exposition elle-même vaut vraiment le coup !

Beau doublé, monsieur le marquis !
De Sophie CALLE et son invitée Serena CARONE
Musée de la chasse et de la nature
Jusqu’au 11 février 2018

Picasso 1932, année érotique au musée Picasso

L’oeuvre qu’on fait est une façon de tenir son journal.

Si j’admire beaucoup Picasso, j’ai plus l’habitude de le fréquenter à Beaubourg (enfin « fréquenter »… on se comprend) que dans son (pourtant superbe) musée, où je n’avais pas reposé les pieds depuis une visite effectuée alors que j’étais en classe de première, ce qui ne rajeunit personne et surtout pas moi.

Mais évidemment, avec un titre pareil, cette exposition ne pouvait que m’attirer comme le Nord attire l’aiguille de la boussole. On le sait, le sexe attire les visiteurs dans les expositions, et les musées rivalisent d’inventivité pour proposer des contenus plus sulfureux les uns que les autres, en tout cas sur le papier, je ne ferai pas la liste.

Mais avec Picasso, cela n’a rien d’étonnant, puisque le sujet l’intéressait aussi bien sur le plan créatif que sur le plan personnel.

L’idée de l’exposition, qui s’ouvre sur une chronologie récapitulant tout ce que Picasso a fait en cette année 1932, est de déployer sa débordante activité quotidienne, comme si on visitait une sorte de bullet journal géant, avec tous ses tableaux évidemment, qui ne sont pas tous là mais sont néanmoins indiqués, et aussi des lettres, des tickets de spectacles, des télégrammes, et jusqu’aux notes d’épiciers et la liste de ses invités au réveillon de Noël.

Il faut dire que Picasso gardait tout, et que sa vie est donc parfaitement documentée, et pas seulement le clou de cette année 1932, à savoir la première rétrospective de son œuvre, sur laquelle la documentation est d’une grande richesse.

C’est absolument fascinant : on a, réellement, l’impression de pénétrer au cœur de la vie de l’artiste, et finalement ses tableaux ne sont pas ici ce qu’il y a de plus spectaculaire même si c’est toujours un bonheur de les voir, en particulier certains : non, ce sont vraiment toutes ces traces de la vie quotidienne qui m’ont passionnée, les lettres, les cartes postales, tous ces petits vestiges intimes. L’exposition est en outre très claire et aérée, épurée, et c’est un plaisir d’y circuler.

Néanmoins, comme je m’y attendais un peu parce que ce n’est pas à Lucifer qu’on apprend à faire des grillades (ne cherchez pas, c’est ma nouvelle expression), « érotique » est un peu exagéré : certes, Picasso peint beaucoup de femmes nues, de situations d’abandon, mais cela n’a rien de sulfureux, et vous pouvez sans problème y aller avec des enfants (ce que d’ailleurs certains font).

Je trouve donc dommage de survendre cette exposition avec un titre racoleur, alors qu’elle n’en a absolument pas besoin !

Une excellente exposition donc, passionnante et inspirante, à voir absolument !

Picasso 1932. Année érotique
Musée Picasso
Jusqu’au 11 février 2018