Beauté cachée, de David Frankel : nous sommes tous connectés

Un film dont je n’avais, étrangement, jamais entendu parler jusqu’à l’autre soir, mais qui m’a profondément touchée… et fait réfléchir.

Howard Inlet est un publicitaire new-yorkais qui croit fermement à son rôle de créer du lien : pour lui tous les êtres humains sont connectés, car tous touchés par les trois abstractions que sont la mort, le temps, et l’amour. Mais survient une tragédie : la mort de sa fille, qui le plonge dans une profonde dépression dont ses amis et collaborateurs voudraient l’aider à sortir. Ayant découvert qu’il écrivait des « lettres thérapeutiques » aux 3 entités, ils engagent des comédiens pour les incarner.

Un très très beau film, touchant et délicat, qui m’a fait beaucoup pleurer mais aussi, je le disais en introduction, réfléchir. Et je pense écrire aussi à la mort, au temps et à l’amour (et à d’autres entités, je pense) : l’exercice ne peut être que salutaire !

Beauté cachée
David FRANKEL
2016 (disponible sur Netflix)

Le Diable s’habille en Prada, de David Frankel

Je trouve assez amusant que vous pensiez avoir fait un choix qui n’a pas été dicté par l’industrie de la mode alors qu’en fait vous portez un vêtement qui a été choisi pour vous, dans ce bureau, au beau milieu d’un tas de fringues.

Bon, samedi soir, j’avais envie d’un truc doudou, sympathique et pas prise de tête, et du coup, mon choix s’est porté sur ce film que je n’avais pas vu depuis un petit bout de temps (pour le moment, j’ai résisté à Love Actually mais à mon avis ça ne va pas durer).

Andréa Sachs n’est pas une fashion victim ; c’est même plutôt le contraire : elle est la caricature de l’intello qui s’habille comme un sac et méprise un peu ceux qui s’intéressent à la mode. Mais, diplômée en journalisme, le seul job qu’elle trouve est celui d’assistante de Miranda Priestly, la puissante et tyrannique rédactrice en chef de Runway, le plus puissant des magazines de mode.

Un job pour lequel tueraient beaucoup de filles ; Andréa, elle, y voit surtout une opportunité : après un an en enfer, elle pourra obtenir un poste dans n’importe quel magazine.

Je n’avais pas revu ce film depuis si longtemps que je ne me souvenais même plus que Simon Baker y jouait, ce qui est tout de même un mauvais signe, mais enfin, le résultat est toujours là : j’adore, même si certains éléments m’agacent.

Evidemment, je suis totalement conquise par le côté « Candide au pays de la mode » et tout le versant de l’apprentissage des codes du paraître. J’ai un orgasme lors de la scène où elle pénètre dans la réserve et y refait sa garde-robe, je tuerais pour pouvoir faire pareil.

Il y a certains éléments de satire qui sont plutôt bien vus, notamment la question du culte de la maigreur, mais aussi tout ce qui tourne autour du personnage de Miranda (exceptionnelle Meryl Streep), qui est une femme extrêmement dure, qui sacrifie tout pour sa carrière et attend la même chose de ceux qui l’entourent ; elle est très critiquée mais, comme dit Andréa, « Si Miranda était un mec, personne ne trouverait rien à lui reprocher« .

Mais, et je ne sais pas si c’est nouveau ou si c’est un élément que j’avais oublié, mais de nombreux points m’ont agacée, et notamment cette idée, quand même très présente, qu’aimer la mode est superficiel et qu’on ne peut pas à la fois aimer s’habiller avec goût et faire un travail sérieux ; d’ailleurs, à la fin, lorsqu’Andrea est engagée au New York Mirror, elle sacrifie sa garde-robe démente.

On le sait, c’est une idée que je combats avec un acharnement sans pitié, donc je n’ai aucune indulgence pour cet aspect du film, et d’autant moins que je trouve Nate, le petit ami d’Andrea, totalement inintéressant (surtout face à Christian Thomson, le personnage joué par Simon Baker, journaliste brillant capable de vous trouver le manuscrit pas encore publié du dernier Harry Potter !).

Bref, un film que j’aime beaucoup, qui me fait rire, mais que je dois regarder avec mon cerveau en mode off !

Le Diable s’habille en Prada
David FRANKEL, d’après le roman de Lauren WEISBERGER
2006