Melon au Porto revisité

En ce moment, je suis en pleine ébullition créative. Et ça touche même la cuisine puisqu’au final je serais bien incapable de dire comment j’ai abouti à cette recette qui m’a permis de fêter comme il se doit le premier melon de l’année. En tout cas c’était fort bon, et vous allez voir que c’est assez simple. Mais long. Mais simple. Il s’agit en fait d’un melon préparé de deux manières différentes, de façon à varier les textures : une texture sorbet/granité, et une texture billes. C’est très frais, moi je mange le melon en entrée donc j’ai accompagné de chips de bressaola, mais évidemment ça peut aussi constituer un dessert.

Pour deux personnes
Qu’est-ce qu’il nous faut ?

 

Melon au Porto revisité– 1 petit melon
– 1 verre à liqueur de sirop de pamplemousse
− 1 verre à liqueur de Porto
– 4/5 tranches de bressaola

Comment on fait ?
– 4 heures avant de servir on va préparer la saveur glacée avec la première moitié du melon : enlever les pépins, peler et couper en morceaux puis passer au mixer avec le sirop de pamplemousse. Mettre dans une boîte plutôt plate, puis au congélateur. Il va falloir remuer toutes les heures de manière à ce que ça donne une consistance entre le granité et le sorbet.
– Au même moment ou plus tard mais un certain temps avant de servir : faire des billes dans l’autre moitié du melon, et mettre au frais avec le Porto.
− A peu près quand vous voulez, faire les chips en mettant 5 minutes la bressaola (ou le jambon)  sur une plaque dans le four à 200°
– Pour servir : j’ai choisi des verres hauts pour qu’on voit bien. Mettre la texture glacée au fond, puis les billes. Mettre les chips à part ou en faire une déco. Servir assez vite car la texture glacée fond rapidement !

Chez Syl

Voyage immobile

C’est à cette époque que, normalement, je commence à me projeter concrètement dans mon city trip estival. Après avoir réservé, j’achète des guides, je lis des blogs, je musarde sur instagram pour repérer ce qui me fait envie. Cette année, ça aurait dû être Séville, mais peut-être que j’aurais changé d’avis en cours de route parce que j’ai aussi de très fortes envies de Portugal et d’Italie. Bon, c’est loupé. On va rester là, il y aura sans doute un peu de Cap-Ferret et puis peut-être une excursion ici ou là (en fait j’ai ma petite idée, mais on verra) mais pas de joli voyage d’inspiration à l’étranger.

Alors, puisque je ne peux pas me projeter dans le voyage futur, je me suis replongée dans mes souvenirs de voyage. Tous ces endroits où j’ai aimé baguenauder, rêvasser, écrire… Et je me suis dit « tiens, si j’imaginais une journée parfaite à profiter des joies de la vie, qui n’aurait aucune obligation d’être vraisemblable géographiquement parlant ? ». Une sorte de voyage immobile.

Matin : s’étirer langoureusement dans le lit, écrire mes pages du matin. Prendre une douche, vêtir une robe légère et prendre un cappuccino en terrasse avec des cannoli.  Déambuler dans les petites ruelles, admirer les azulejos et les belles façades. Traverser les galeries, m’arrêter à la librairie et rejoindre le parc pour m’asseoir un moment et écrire quelques mots dans mon carnet.

Midi : déjeuner au bord du canal

Après-midi : profiter des heures chaudes pour aller faire le plein d’inspiration et de belles choses au musée ; en sortant prendre un petit goûter (pasteis de nata) avant d’aller faire un petit tour dans les magasins d’artisanat local. Puis aller faire une longue promenade au bord de l’eau et m’arrêter prendre un verre en terrasse lorsque le soir commence à tomber.

Soirée : marcher encore un peu pour profiter du soir, dîner à une terrasse, rentrer pour écrire un peu…

Voilà une bien belle journée passée à faire des choses que j’aime !

En mots et en images : Octobre 2018

Les mots…

Octobre… grappiller encore un peu d’été avec une escapade dans le sud. Porto, ses ruelles et ses points de vue magnifiques // Un dernier bain de mer avant l’hiver, même si elle est froide elle est comme je l’aime, régénérante et apaisante // Je suis définitivement une fille de l’océan, de la houle et des ressacs // Vol de nuit // Rentrer avec un coup de froid. Merci la clim // Épuisée // Humeur d’automne et de nouvelle Lune // Pédaler dans la mélasse (ça n’avance pas) // Cette robe rouge paquet-cadeau // C’est toujours tellement dur, le retour au quotidien ennuyeux après l’évasion // Alors, se projeter dans la prochaine escapade // Rien que de l’eau, de l’eau de pluie mêlée de larmes // Accompagner la vague // Sursum corda // Etre sereine mais accepter l’idée que demain je ne le serai peut-être (sans doute) à nouveau plus, accepter d’être hypersensible et cyclique comme la Lune et les marées, que pendant quelque temps encore de nouvelles vagues me submergeront et que je devrai me laisser faire. Que je dois accepter mes moments de colère, de tristesse, de doute // Que c’est un ouragan qui finira bien par s’apaiser d’une manière ou d’une autre // Tant que je n’ai pas mis le mot fin, ce n’est pas fini // Les jours qui passent et l’ennui // Enfin les vacances pour me poser et m’occuper de moi // Vendredi après-midi. Passage en librairie, inauguration d’une jolie boutique de décoration, chocolat chaud au gingembre dans un joli café littéraire sur le point de disparaître // Campagne // L’intranquillité // Promenade en nature // Pleine Lune // Lost in transitions // Je suis une sorcière // Je suis aussi une grenade émotionnelle dégoupillée // Qui finit par exploser. Et parfois ça fait du bien // Se libérer des chaînes // With friends // Home (there’s no place like) // Décoration d’automne // Mettre les pendules à l’heure (au sens propre, cette fois) // Rempoter les plantes // C’est là-bas que j’appartiens, je pense… // Suivre son intuition, ou la raison ? // Introspection. C’est la saison où on passe moins de temps à l’extérieur. On rentre à l’intérieur, de sa maison et de soi // Lutter contre le froid // Première neige // Ce mois est vraiment à l’image de mes montagnes russes émotionnelles : commencé en robe à bretelles, sous 30°, avec un bain dans l’Atlantique, il se termine les pieds dans la neige // Samhain, le nouvel an Celte. Dire au-revoir à l’ancien, se débarrasser des entraves. Accueillir le nouveau, avoir des projets qui grandiront // Creuser une citrouille, faire un gâteau, effectuer un rituel, se concentrer sur soiSur une idée originale de Moka

Les images…

City guide : Porto

Ça c’est le voyage bonus de l’année, une découverte de Porto au début de l’automne. Un voyage scolaire, ce qui veut forcément dire organisation différente, pas de Airbnb mais auberge de jeunesse, ni de visites qui n’auraient intéressé que moi, mais en revanche des activités que je n’aurais probablement pas faites toute seule.

Que voir ? Que faire ?

– Se balader. Evidemment. Comme Lisbonne, Porto est une ville très en pente ce qui fait qu’on a très vite l’impression d’avoir fait mille kilomètres alors qu’on en a à peine fait un, mais quel bonheur de jour comme de nuit de flâner dans la Ribeira ou au bord du Douro, de se perdre dans les petites ruelles, de grimper vaillamment une côte et d’être récompensé par un point de vue exceptionnel, de s’arrêter un moment pour se reposer dans un magnifique jardin, de tomber au hasard d’une rue sur une magnifique maison ou église décorée d’azulejos, ou sur un étudiant en tenue traditionnelle qu’on croirait échappé de Poudlard, de traverser le pont Dom Luis (si on n’a pas le vertige : le point de vue est exceptionnel), de flâner sur les quais de Villa Nova de Gaia (par contre le vrai Mercado do Bolhão est actuellement fermé pour travaux, le marché provisoire est néanmoins sympathique)… je mets donc ici surtout des photos, parce que Porto, avant tout, se regarde, de tous les côtés, même si on n’entre pas forcément partout !

Plus précisément :

La gare de São Bento : sans doute une des plus belles gares du monde (et je m’y connais, je viens de Limoges) avec ses 20000 azulejos composant de superbes fresques créées par Jorge Colaço en 1930 et représentant des scènes de la vie quotidienne et les grands épisodes de l’histoire du Portugal.

Museu Nacional Soares dos Reis : la plus belle collection d’art de Porto, aussi bien en arts décoratifs qu’en peinture et en sculpture, et notamment de sublimes pièces de celui qui a donné son nom au musée, António Soares dos Reis.

Centro Português de Fotografia : un musée gratuit installé dans une ancienne prison. Quelques photographies contemporaines, une très belle collection d’appareils photos, et une vue à couper le souffle, notamment de la cellule où fut emprisonné pour adultère l’écrivain Camillo Castello Branco. En ce moment également : une sublime exposition « Women see women », des femmes photographiées par des femmes : c’est d’une poésie absolue. Il y a aussi une exposition Frida Kahlo, payante, que je n’ai pas vue mais je me suis laissé dire qu’elle n’était pas extrêmement intéressante.

Jardim do Palàcio de cristal : le palais lui même est fermé, mais les jardins luxuriants constituent une magnifique promenade, au milieu des paons et des fontaines.

Casa Museu Texeira Lopes : il faut se rendre jusqu’à Villa Nova de Gaia, mais franchement ça vaut la peine de voir cette jolie maison-musée gratuite, où on peut notamment découvrir une superbe collection de sculptures, avec une salle dédiée aux écrivains où on pourra admirer l’originale de la statue d’Eça de Queiros qui se trouve à Lisbonne.

– Faire une balade en bateau, la promenade des six ponts : une heure sur le Douro qui permet non seulement de voir tous les ponts, mais aussi d’admirer des endroits de Porto jusqu’auxquels on n’a pas forcément le temps de se rendre. Et de se reposer un peu.

– Faire une visite-dégustation d’une cave de Porto : impératif. Nous avons visité les caves Burmeister, une marque que je ne connaissais pas. C’était très intéressant, sur l’histoire de la boisson, son mode de fabrication et les différents types de Porto. La visite se termine par une dégustation, avec des quantités généreuses.

Aller à la plage : nous avons eu un temps exceptionnel donc j’ai même pu me baigner (honnêtement, elle était très froide, mais moi dès qu’il y a possibilité d’un bain de mer, on ne m’arrête pas) mais si on n’a pas envie, il s’agit d’une promenade très agréable.

Où manger ? Où boire un verre ?

Porto regorge de petits endroits qui ne payent pas forcément de mine, mais où on mange bien (en quantité et en qualité) et pour pas cher.

Concept31, Rua dos Caldeireiros 41 : le nom n’indique pas forcément qu’il s’agit d’un restaurant familial de cuisine portugaise, et pourtant si. J’y ai dégusté une excellente bacalhau a bras, dans un cadre typique, où on est sympathiquement reçu.

7groaster, Rua de França 52, 4400-174 Vila Nova de Gaia : de l’autre côté du Douro, un truc assez bobo qui sert une cuisine healthy et succulente dans un joli cadre, pour pas très cher.

Casa Bragança, R. Arquitecto Nicolau Nasoni 14 : un coup de coeur pour ce lieu trouvé par hasard. Une vraie taverne familiale, beaucoup de générosité dans les quantités et dans le service, on se sent comme à la maison. J’y ai goûté une francesinha, plat typique de Porto (un machin très gras à base de fromage et de charcuterie) avec un verre de vin qui débordait. Du bonheur, pour vraiment pas cher, et on nous a offert un godet de digestif maison excellent !

Café Santiago R. de Passos Manuel 226 : moins typique au niveau de la décoration, mais de la vraie cuisine portugaise là encore. Et comme d’habitude j’ai choisi ce qu’il y avait de plus gras : un cachorro (hot dog à la portugaise) et en désert, un truc qui porte bien son nom de crème du paradis : Natas de Ceú !

São João da Ribeira, R. de São João 112 : un très bon restaurant qui sert des mets fins dans un joli cadre. Les prix sont très raisonnables.

Café Guarany, Av. dos Aliados 85/89  : le restaurant gastronomique de la semaine, avec un concert de Fado (qui n’est pas du tout typique de Porto, mais puisqu’on avait l’occasion). Très bonne cuisine dans un très beau cadre !

O Muro, Cais da Estiva 87 : l’endroit vaut surtout pour la vue, mais franchement, quoi de plus agréable que de savourer une sangria en regardant le Douro dans la lumière du soleil qui se couche ?

Café MajesticRua Santa Catarina 112 : je le mets dans la liste même si fort malheureusement je n’ai à aucun moment eu le temps de me mettre dans la longue file d’attente. Cela me donne une bonne raison de revenir à Porto un jour !

Où et que shopper ?

Ce que j’ai aimé à Porto comme à Lisbonne, c’est qu’à côté des habituels boutiques attrape-touristes débordant de made in china, on trouve de très jolis concept-store proposant de l’artisanat portugais et de beaux produits, et ça c’est agréable, d’autant que ce n’est pas forcément extrêmement cher ! J’en ai vu beaucoup mais je n’ai pas tout testé et pas acheté grand chose faute de place (impossible de rapporter des choses fragiles puisque les compagnies low cost considèrent le sac à main comme un bagage cabine, ce qui me limitait puisqu’il fallait que mon sac à main loge dans mon sac cabine, et qu’il est hors de question que je mette du fragile en soute (et j’ai bien fait, ma valise a attrapé quelques bosses et ils ont cassé mon cadenas (pas pour farfouiller, juste par manque de délicatesse)).

A Vida Portuguesa, R. da Galeria de Paris 20 : déjà testé à Lisbonne, mais celui-là est bien plus grand que celui du Chiado. Je me suis lâchée sur les produits en bois (attention, la boutique est au premier : celle du rez-de-chaussée est jolie mais propose plutôt des trucs design que l’on trouve partout)!

Santo da Casa, R. de São João 56 : une joli petite boutique où j’ai trouvé notamment des magnets d’un goût exquis et un joli foulard qui n’a d’ailleurs rien de portugais mais me fera un souvenir !

– Et puis bien sûr, l’une des plus belles librairies du monde : la Librairie Lello, R. das Carmelitas 144. Alors il faut parfois faire longuement la queue, c’est payant et pas donné (5€ qui sont déduits si vous achetez quelque chose) mais franchement c’est une pure merveille, et pas seulement pour les raisons liées à Harry Potter !

Voilà. J’ai vraiment adoré cette ville, ses ruelles, ses azulejos, ses lieux typiques, son énergie bouillonnante de ville du sud. Un peu moins ses escarpements épuisants, qui font que je ne pourrais pas y vivre. Mais j’y reviendrai certainement un jour prochain, probablement pour un long week-end, et j’espère que je vous ai donné envie de la découvrir si ce n’est déjà fait !